L’histoire américaine racontée par Dorothea Lange au Musée Diocésain
Le Musée Diocésain de Milan accueille une exposition consacrée à la célèbre photographe américaine Dorothea Lange. Plongée dans les États-Unis des années 1930 et 1940.


La sécheresse, la ségrégation, l’après Pearl Harbor… Pendant une grande partie de sa carrière, la photographe américaine a capturé l’histoire américaine. Pas moins de 140 de ses clichés sont présentés au sein de Musée Diocésain Carlo Maria Martini de Milan, à partir du 15 mai. L’exposition couvre les années 1930 et 1940, période d’activité de cette ancienne portraitiste qui a dû abandonner son occupation à la suite de la crise de 29. Elle décide alors de documenter les effets de la Grande Dépression au sein de la société américaine. « J’ai essayé vraiment, sérieusement, de révéler le plus fidèlement possible chaque personne que j’ai photographiée », avait déclaré la célèbre photographe à propos de son travail.
De New York aux grandes plaines rurales
Le parcours invite donc à découvrir ces différentes périodes de l’histoire américaine, à travers l’objectif de Dorothée Lange. D’abord, juste après le krach boursier de 1929 à Wall Street, la photographe représente des morceaux de vie quotidienne sur fond urbain, avec des clichés de gratte-ciels ou de New-Yorkais faisant la queue pour obtenir un peu de nourriture. La native de Hoboken (New Jersey) s’éloigne rapidement des villes : ses clichés les plus célèbres ont été réalisés dans les campagnes. Entre 1931 et 1939, elle raconte les conditions de vie des agriculteurs du centre du pays, touchés par le Dust Bowl. En effet, cette grande sécheresse et ces tempêtes de sable qui ont sévi dans l’Oklahoma, le Kansas et le Texas ont provoqué une véritable catastrophe agricole.
Le travail de propagande aux côtés du gouvernement
Une artiste engagée
Si le travail de Dorothea Lange consistait à promouvoir le New Deal, et avait donc « une base de propagande », concède Monica Poggi, « la photographe intègre une certaine méfiance dans ce projet gouvernemental, qui l’amène à devenir l’artiste incontournable que l’on connaît aujourd’hui ». Ainsi, la photographe, accompagnée de son mari Paul S. Taylor, exprime de plus en plus son désaccord en dénonçant à travers ses clichés l’absurdité des lois discriminatoires de l’époque. Elle documente notamment la ségrégation et l’exploitation des ouvriers du Sud par les propriétaires de plantations de coton, de tabac et de maïs. Dans les années 1940, Dorothea Lange photographie aussi la discrimination subie par la communauté japonaise à la suite de l’attaque de Pearl Harbor le 7 décembre 1941. Les clichés de Lange témoignent de leur pleine revendication d’une identité américaine : ils portent des vêtements américains, chantent l’hymne américain, lisent les comics américains, etc.
Un morceau d’histoire toujours d’actualité
Tous ces thèmes du passé, liés à la pauvreté, à l’environnement ou encore à la justice sociale résonnent particulièrement avec notre monde contemporain. « En sélectionnant les œuvres pour cette exposition, on s’est rendus compte que si les clichés datent des années 1930 et 1940, ils parlent d’aujourd’hui », raconte Walter Guadagnini, autre curateur de l’exposition. Il ajoute : « Dorothea Lange montre une crise climatique, certes différente de celle d’aujourd’hui, mais crise climatique quand même. Elle raconte aussi l’immigration et les guerres qui sont des sujets au centre de l’actualité ». Les 140 photographies resteront exposées au Musée Diocésain jusqu’au 19 octobre 2025.
Informations pratiques15mai19oct.
Du 15 mai à 10:00
Jusqu'au 19 oct. à 18:00
Adresse
Piazza Sant’Eustorgio 3
MI
milano
Horaires
Du mardi au dimanche de 10 h à 18 h (dernière admission à 17 h 30) Fermé le lundi
