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Français de l’étranger et politique : Une analyse de Lou Batkoun

Français de l’étranger et politiqueFrançais de l’étranger et politique
Écrit par Rédaction - New York
Publié le 2 août 2022, mis à jour le 2 août 2022

Depuis Miami où elle est installée, Lou Batkoun — qui a participé activement à la campagne de Franck Bondrille lors des dernières législatives  — nous livre une analyse sur le thème de la politique et des Français établis hors de France. Voici les regards croisés qu’elle porte sur les Français de l’étranger et la stratégie de communication politique qu’elle en tire.

 

Lou Batkoun

Lou Batkoun

Expatriation et politique

La France, dans la vision qu’elle porte pour ses ressortissants établis à l’étranger et leurs préoccupations, met en lumière le fait que nous devons repenser notre manière de concevoir et de faire de la politique. 

 Si les politiques diasporales font l’objet d’une véritable mise sur l’agenda public et que par conséquent, la question des Français de l’étranger devient un enjeu de communication politique, c’est notamment dû au fait que la présence française à l’étranger ne fait qu’évoluer au fil des ans. Circulation des élites et fuite des cerveaux vers des régions souvent très dynamiques économiquement. 

Peu importe la durée d’une expatriation, les Français qui s’expatrient à l’étranger s’intéressent à des thématiques très diverses et éclatées : éducation, fiscalité, culture, retraite, mobilité étudiante, tourisme, santé, activité consulaire. 

D’ailleurs, je pense que le thème “Français de l’étranger” devient une réelle catégorie politique et, est un parti politique au travers de l’Alliance des Français de l’étranger qui illustre cette représentation électorale nationale et la disparité mondiale des lieux de résidence des ressortissants Français. 

Après 6 mois d’expatriation en Amérique du Nord, ma perception des Français établis hors de France varie énormément en fonction des territoires étudiés. Mais un point essentiel que j’ai pu constater en faisant une analyse des politiques diasporales, repose sur le fait qu’il faut dépasser le simple fait de s’investir dans des sujets variés et sans rapport avec les politiques de diaspora pour se concentrer véritablement sur les thématiques qui concernent les Français de l’étranger. 

Lorsque que l’on comprend cette hétérogénéité, l’on peut alors mettre en place une stratégie de communication personnelle et individualisée, on incite les Français de l’étranger à participer à la vie publique et par conséquent l’on construit une légitimité sur le fait de porter leurs intérêts spécifiques. 

Le but étant de rendre notre manière de faire de la politique plus personnelle et plus individuelle, par des effets de cadrage faisant appel à l’affect. Individualiser c’est dépolitiser et se rendre plus accessible. 

 

La nationalité française, une fierté pour les expatriés

Être expatrié, c’est faire de notre nationalité française une fierté, un élément clé de notre identité et par conséquent l’on porte toujours un regard attentif de l’autre côté de l’Atlantique. L’on ressent alors le besoin de se sentir inclus, écouté au sein de cette communauté française qui nous rassure. 

Aujourd’hui, je crois sincèrement qu’il est primordial d’établir de la proximité avec ses électeurs et l’extraterritorialité d’une fonction doit devenir synonyme de l’idéologie de terrain. Il faut faire comprendre aux Français de l’étranger que leur investissement militant compte notamment parce que dans le même temps, l’on renforce l’intérêt général de la Nation par notre présence et notre connaissance intime du territoire sur lequel on réside.

J’essaie de promouvoir cette appartenance à une identité commune par des stratégies de communication que je souhaite plus authentiques. Repenser notre conception de faire de la politique et se concentrer sur les enjeux qui concernent directement l’avenir des Français au lieu de se concentrer sur la compétition politique qui provoque un désintéressement chez les Français expatriés. 

Je pense sincèrement qu’en France, la communauté politique a le défaut de ne pas inclure la communauté scientifique dans l’élaboration de travaux de manière générale. Pourtant, l’on voit qu’aux États-Unis, les chercheurs en science politique et sociale travaillent de concert avec les entités politiques. C’est ainsi qu’avant le lancement d’une campagne législative que j’ai pu mener, j’ai fait le choix d’éplucher les travaux de recherche sur les intérêts des Français établis hors de France.

En outre, cette stratégie de communication reposait sur ce que demandait les Français depuis de nombreuses années : de la transparence, de la démocratie participative et surtout des personnes accessibles et à leur écoute. 

En effet, la concertation des électeurs était le moyen, non seulement d’informer les Français établis hors de France, leur droit à une représentation humaine, mais également le développement de leur esprit critique à l’égard des politiques prises au Palais Bourbon et qui sont parfois déterminantes pour notre expatriation. 

De nos jours, communiquer en temps réel est simplifié par la place que prennent les réseaux sociaux dans nos vies. Je relayais tous les jours sur nos activités et nos déplacements à des heures précises pour toucher un électorat plus large. 

L’idée c’est de trouver le juste milieu entre l’homme politique et l’homme de terrain et c’est sur ce socle que je crois que l’on peut changer notre manière de concevoir la politique, de faire la politique et d’ouvrir le débat public. 

 

Par Lou Batkoun 

 

 

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