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Bach-Lan : 'reprendre mes études pour continuer à enseigner'

Bach-lan enseignement universitéBach-lan enseignement université
Écrit par Rim Bohle
Publié le 17 octobre 2019, mis à jour le 2 décembre 2020

Enseignante diplômée en France, Bach-Lan a repris ses études à son arrivée à Melbourne, afin de pouvoir continuer à enseigner. Un parcours peu évident avec des contraintes financières fortes et de nombreuses restrictions liées au visa étudiant. Une passion plus qu'un métier. C'est vraiment ce qui ressort de notre échange avec Bach-Lan qui jongle avec dextérité entre ses cours à l'université, sa vie de famille, les cours qu'elle enseigne à l'Ecole du samedi et à French Journey.
 

LPJ-Melbourne : Vous êtes enseignante. Arrivée en Australie, vous avez fait le choix de reprendre vos études. Pouvez-vous nous raconter ?

Bach-Lan : J'ai déjà enseigné en France puis au Vietnam. Malheureusement, mes qualifications ne sont pas reconnues ici. Au vu du contexte actuel, j'ai vite compris que quelque soit le lieu, le problème du diplôme se poserait toujours. J'avais déjà enseigné dans un système anglo-saxon. Cela m'intéressait. Je trouvais que c'était très différent du système français. Du coup, je me suis dit que c'était l'occasion pour moi de reprendre mes études. J'ai fait le choix de reprendre le chemin de l'école. C'est difficile financièrement mais aussi sur un plan plus personnel. On se dit cependant que cela ne durera que trois ans et c'est un choix pour la vie.

LPJ-Melbourne : Quel est le cursus pour devenir enseignant en Australie?

Bach-Lan : J'étais déjà qualifiée en France au niveau primaire. J'ai donc choisi ici une double spécialisation primaire et secondaire, pour éviter de répéter complètement ce que j'avais fait et élargir ainsi mes compétences. Je fais un double Master. Pour la partie secondaire, je me suis spécialisée dans l'enseignement des langues étrangères. Je fais aussi des sciences humaines. J'en ai pour deux ans. J'ai du faire le choix de repousser d'une année car financièrement c'était dur. Finalement je vais finir l'année prochaine. Je serai alors qualifiée pour enseigner en Australie. Au-dela de l'Australie, c'est un diplôme dont je pourrais plus facilement me servir. Ce qui est bien ici c'est que tout est ouvert. On peut enseigner aussi bien en primaire qu’en école secondaire, en tant qu'enseignante, ou principal.e d'école.

LPJ-Melbourne : Quel est le coût de ces études lorsque l’on est sur un visa temporaire?

A l'université Deakin, ca me coûte à peu pres 27.000 dollars par an. En plus, il y a les frais de visa, le test d'anglais ILTS pour les étudiants étrangers. Ce dernier n'est pas évident et souvent les étudiants le repassent au moins une fois. Il faut avoir une moyenne de 7 pour chaque matière sinon c'est éliminatoire. Je l'ai passé une première fois juste pour me faire une idée. La  deuxième fois, je l'ai manqué de peu. J'ai eu la moyenne de 7 partout  sauf à l'écrit 6.5. La  troisième fois je l'ai eu avec une moyenne de 8.  

LPJ-Melbourne : Quelles differences observez-vous entre le système d’enseignement français et australien?

Bach-Lan : En Australie, l'enseignement est beaucoup basé sur le développement personnel de l'enfant ou de l'adolescent. On en parle en France. On parle de différenciation mais en pratique ce n’est pas généralisé. En France, j’ai l’impression que si un élève suit tant mieux, si il ou elle ne suit pas malheureusement beaucoup sont laissé.e.s sur le bord de la route. Je trouve qu’en Australie, le système est peut-être un peu mieux adapté à chaque enfant. J’ai l’impression aussi qu’on met plus l’accent sur les arts, sur le sport. On laisse plus de place à ces matières. Mais après, j’ai un problème avec la discipline. Mon côté français ressort probablement.

Je ne pense pas pouvoir lâcher sur la discipline. Pour moi ca sera important de travailler dans une école avec laquelle je suis en accord. J’arrive à voir que cela va être peut être compliqué au niveau de l’autorité. Je ne pourrais pas m’empêcher d’être un minimum ferme avec les élèves. Peut être que certains parents n’apprécieront pas. Il faut faire des compromis et lâcher un peu de leste mais de temps en temps c’est possible que ca me pose quelques difficultés.

Le Petit Journal Melbourne : Pourquoi Melbourne?

Bach-Lan : Je suis arrivée à Melbourne en janvier 2018. En fait, c'était un choix réfléchi. Je souhaitais venir en Australie. Auparavant, j'ai vécu quatre ans au Vietnam. J'étais prête à quitter ce beau pays. C'était une page de ma vie. Je me suis dit sois je reste au Vietnam et c'est pour la vie ou soit il faut prendre son courage à deux mains et partir. Ma meilleure amie est australienne. Nous nous sommes rencontrées aux Etats-Unis. Nous avions envie de nous rapprocher. Il y avait aussi mon compagnon français qui vivait à Melbourne.

LPJ-Melbourne : Quelles sont vos impressions sur cette ville?

Bach-Lan : J’ai vécu dans différents pays. Melbourne me rappelle ma ville d’origine, Aix en Provence. Une petit ville à taille humaine. A Aix en Provence, il y a la campagne autour, la montagne pas loin. Je retrouve ça à Melbourne. Il y a plein de petits quartier très sympas. Il y a ce côté européen. Pour moi c’est aussi agréable grâce à toutes les opportunités sportives. Je fais du tennis. L’Open d’Australie est un bel événement. Tres bien organisé et très convivial. Quand j’ai l’énergie et le temps, je prends mon vélo. Il y a de très belles balades à faire. Melbourne offre de très bons restaurants, avec des cuisines du monde.

LPJ-Melbourne : Avez-vous un conseil pour les nouveaux arrivants?

Je pense qu'il faut rester ouvert. Il faut essayer de comprendre le système australien. C’est vrai que c’est très différent, ne serait-ce qu’au niveau du Victoria. Ne pas hésiter à voir ce qu’il se passe. A rencontrer des gens, à se dépasser. C’est un peu plus difficile de rencontrer des australiens. C’est plus facile d’établir des contacts avec des étrangers, européens, asiatiques.

 

 

 

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