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EXPATRIATION – Faire face à la séparation…

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Écrit par Lepetitjournal.com aux Philippines
Publié le 4 juillet 2016, mis à jour le 8 février 2018

Nouvelle chronique-conseils de notre psychologue, Adélaïde LEFEVRE, qui aborde cette semaine le vécu de séparation auquel l’expatrié se trouve chaque année confronté par le départ de pairs, avec lesquels il vient souvent pourtant de tisser de nouveaux liens.

Tricoter une nouvelle vie sociale

Lorsque l’expatrié s’installe dans un nouveau pays, il va mettre beaucoup de son énergie à tricoter, façonner, recréer sa nouvelle vie. Il va peu à peu s’adapter et s’approprier des nouveaux repères,  passer de l’inconnu  au familier. Cela prend du temps et nécessite un subtil rééquilibrage psychologique et affectif.

Un des besoins fondamentaux de l’être humain est de créer des liens sociaux : se sentir appartenir à un groupe, y trouver sa place, être sécurisé par la présence de ses pairs. Loin de la famille et des amis, les liens tissés lors de l’installation dans un nouveau pays prennent une valeur particulière.

Tout expatrié vit et doit surmonter la rupture avec le pays précédent et l’impression d’être noyé dans un océan de nouveautés. Mais au fil des mois, il enrichit ses relations, qui deviennent des amitiés, et il se sent enfin (presque) chez lui ! Dans un groupe, chacun participe à l’équilibre de l’autre.

Faire face à la séparation

Quand arrive le printemps en France, de l’autre côté du globe, une période particulière s’ouvre chez les expatriés : la période des transhumances ! De nombreux collègues, et de nouveaux amis, arrivés en fin de contrat, ou auxquels des opportunités se sont présentées, désireux de regagner le pays d’origine, ou d’écrire ailleurs un nouveau chapitre de leur expatriation, quittent chaque année le pays d’accueil.


Chacun sait qu’un jour ou l’autre il faudra se séparer ! Mais ce vécu de séparation, l’expatrié l’expérimente chaque année !

C’est une période de fragilité psychologique pour ceux qui partent mais aussi pour ceux qui restent ! L’équilibre durement trouvé au cours des premiers mois vient à nouveau à s’ébranler.

Cette expérience renvoie chacun face à soi-même, à ses propres angoisses.

Entre recherche de réassurance face à l’angoisse de la séparation et "urgence" à se détacher pour bien vivre le changement, l’expatrié va puiser à nouveau dans ses ressources psychiques d’adaptation. Après l’attachement, le détachement…

Grandir dans notre "capacité à être seul"

Face à ce nouveau bouleversement nous ressentons ce que Donald Winnicott, pédiatre et psychanalyste anglais, nomme la "capacité à être seul", c’est-à-dire cette capacité à se retrouver face à soi-même, à éprouver cette solitude humaine et à la vivre sans trop d’angoisse.

Cette expérience peut être douloureuse et susciter des pertes de confiance, des doutes et des fragilités mais elle peut également aider à grandir face à notre condition humaine faite d’attachement et de détachement.
Cette période de transition est donc une période sensible et émotionnelle qui nous renvoie à notre propre histoire. Y être à l’écoute nous permet d’être proche de notre moi profond.

Ces étapes de séparation nous permettent de grandir psychiquement comme un enfant qui a besoin de se séparer pour grandir. L’expatriation est bien un accélérateur de croissance personnelle !

Adélaïde LEFEVRE (www.lepetitjournal.com/manille) mardi 5 juillet 2016

Première publication mercredi 01 juin 2016
Psychologue

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Publié le 4 juillet 2016, mis à jour le 8 février 2018

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