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SCIENTIF’HIC – Effrayante et fascinante nature (1/2)

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Écrit par Elèves des SERIES SCIENTIFIQUES
Publié le 27 février 2018, mis à jour le 27 février 2018

La nature exotique fascine et effraie. De toutes les espèces animales, l’araignée est sans aucun doute emblématique de cette peur teintée d’admiration. L’araignée, cette bête noire productrice d’or blanc. Voyage en deux étapes au cœur d’une toile…

 

Des animaux fascinants et utiles

 

Les araignées sont des prédateurs invertébrés arthropodes faisant partie de la classe des Arachnides. Il existe 110 familles et environ 42 000 espèces recensées. Les araignées peuvent atteindre une envergure de 30 cm maximum. Lors de leur croissance, elles muent pour grandir.

 

Les araignées se retrouvent sur tous les continents du globe terrestre, à l'exception de la zone antarctique, des très hautes altitudes et des océans. En effet, on la trouve sous les tropiques comme dans les déserts, dans les cavernes ainsi que dans les eaux douces, dans les plaines aussi bien que dans les montagnes. C’est-à-dire dans tous types d’environnements variés.

 

Les araignées, animaux souvent craints et mal aimées, jouent pourtant un rôle écologique fondamentale. Elles permettent par exemple la régulation des populations de certains insectes ravageurs, et sont ainsi employées dans le cadre de cultures biologiques, ou comme de très  bons insecticides naturels dans les habitations.

 

Nos « bêtes noires »…

 

Ce qui fait justement peur à certains, c’est qu’elles se sont durablement installées dans notre quotidien en habitant les vergers, les potagers et même nos maisons. Elles sont nombreuses et partout !...

 

De plus, certains diront qu’elles sont bien étranges, car contrairement aux insectes dont le corps est formé de trois segments (tête, thorax, abdomen), celui de l’araignée est structuré en deux parties : le céphalothorax et l’abdomen.

 

« L’or blanc » de l’araignée…

 

Elle nous fait peur, et pourtant l’araignée a, dans son abdomen justement, les moyens de produire un précieux trésor qui nous fascine tous, cet or blanc, d’une résistance incroyable et tissé d’une manière délicate et précise : sa toile, tant convoitée, que ce soit dans les domaines du textile, pour des vêtements plus légers, plus résistants, ou dans le domaine scientifique.

 

Ses propriétés sont telles que des applications étonnantes ont vu ou vont tenter de voir le jour, notamment dans le domaine de la médecine : utilisation comme fils de sutures en chirurgie ou renforts de ligaments, fabrication de peau humaine artificielle (dans le cadre de greffe de peau)…

 

Pour l’araignée, la toile sert à la fois d’habitation et de moyen de déplacement, de piège de chasse et de garde-manger. Certains fils sont utilisés pour la protection des œufs, d’autres pour la structure de la toile, d’autres servent de fils de secours pour s’échapper en cas de danger. C’est pourquoi, différents types de toiles peuvent être fabriquées par l’araignée : en nappe, en dôme, en tube, géométrique, etc…

 

Les secrets de la toile

 

La grande particularité des fils produits est qu'ils ne sont généralement pas de composition homogène. Une même espèce d’araignée peut produire 8 types différents de fil au sein d'une même toile.

 

Qu’est ce qui les distinguent ? Leurs propriétés : ils sont plus ou moins solides, adhésifs ou élastiques selon la fonction qu'ils sont censés remplir dans l'architecture des toiles. Les plus fins sont les plus sensibles aux vibrations, pour prévenir notre prédateur de l'arrivée d'une proie. Ils sont néanmoins très résistants afin de supporter les mouvements rapides de l'insecte piégé qui se débat. Les plus solides permettent d'assurer la structure de base, la stabilité de la toile et sa longévité.

 

La composition du fil de la toile d'araignée dépend en fait de l’alimentation de l’animal. En effet, la production de ce fil nécessite certains acides aminés qui proviennent des aliments absorbés par l'arachnide. Les araignées sont prédatrices et carnivores et leur alimentation précise dépend des méthodes de chasse mises en œuvre. Certaines araignées tissent des toiles et capturent des insectes qui volent ou qui sautent. D’autres chassent sans toile comme les araignées-crabes, les araignées-loups (Lycoses) qui capturent des invertébrés qui marchent, ou les araignées sauteuses (Salticides) qui arrivent à sauter si loin et si précisément qu’elles réussissent à capturer des mouches avant que celles-ci ne décollent !

 

Cela dit, il arrive que la quantité de proies capturées (notamment pour les plus jeunes spécimens), ne suffise pas à la croissance et la fabrication de leurs toiles. Il faut alors combler ce « manque » de nourriture. Pour cela l'araignée va manger sa toile en fin de journée, avant de la refaire, car, même si elle n'a pas attrapé d'insectes, les fils sont couverts de poussières de pollen, riches en protéines végétales. Comme quoi nous n’avons rien inventé avec notre recyclage !

 

D’autres facteurs influent également sur la structure du fil et ses propriétés. La structure de la toile varie selon le type d'araignée au sein d’une même espèce (selon son âge, sa taille ou son poids), selon la température, la direction du filage, la vitesse d'éjection du fluide de l'insecte ainsi le pH au niveau des glandes sécrétrices. En ce qui concerne le type de fils choisi par l'araignée pour construire sa toile, l'environnement joue un grand rôle (disponibilité des proies, conditions météorologiques, structure de l'habitat, présence de prédateurs et parasites…).

 

A SUIVRE…

… dès le prochain numéro de la chronique Scientif’hic, la semaine prochaine.

 

Sébastien STOUFFE – Terminale S

Sciences
Publié le 27 février 2018, mis à jour le 27 février 2018

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