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SCIENCES – Histoires d’eau

Écrit par Lepetitjournal.com aux Philippines
Publié le 21 juin 2017, mis à jour le 8 février 2018

L’eau courante est aujourd’hui un service courant dans les pays développés et un critère de développement des pays émergents. Mais saviez-vous que la distribution d'eau potable existait dans l’Antiquité romaine ?

Il était une fois…

En 312 avant J.-C., le premier aqueduc dont on a gardé la trace, "Aqua Appia", est construit en Italie. Le Pont du Gard en France est également l’un des plus anciens aqueducs romains existant et il est d'ailleurs classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

La première utilisation de l'eau domestique à cette époque n’était pas la consommation humaine ou animale mais pour les thermes et les bains.

L’eau du robinet potable s’est développée beaucoup plus tard, au 19ème siècle. Des systèmes de filtration lente sur sable et à grande échelle ont alors été mis en œuvre à Paris, Marseille, Lyon et Toulouse. Mais ce n'est que vers la fin du 19ème siècle que les filtres ont permis d’éliminer les microbes grâce aux travaux de Pasteur.

En 1930, seules 23 % des communes françaises disposaient d'un réseau de distribution d'eau potable à domicile ; en 1945, 70% des communes rurales n’étaient toujours pas desservies. Il a fallu attendre la fin des années 1980 pour que la quasi-totalité des Français bénéficient de l'eau courante à domicile.

Approche scientifique

Il existe plusieurs systèmes qui peuvent servir pour filtrer et purifier l’eau de mer, l’eau de pluie, ou l’eau issue des nappes phréatiques. Nous nous intéresserons ici au fonctionnement du système d’osmose inverse.

L'osmose est un procédé physique décrivant le transfert d’eau (ou plus généralement de tout solvant) d’une solution diluée vers une solution concentrée, afin d’équilibrer les concentrations des 2 milieux en contact.

L’osmose inverse provoque donc l'effet inverse : l'eau passe du milieu concentré vers le milieu dilué, le diluant encore plus, et réduisant ainsi la concentration en contaminants de cette solution. Pour ce faire, on exerce une pression extérieure sur la solution concentrée, faisant augmenter la pression hydraulique sur la paroi séparant les 2 milieux : le solvant la traverse mais pas les autres constituants du mélange.

Mais ceci ne constitue qu’une des étapes finales du traitement de l'eau. Tout d'abord, elle est filtrée sur différents filtres, chacun capable de retenir des particules de tailles différentes. Il y a quatre filtres au total.

Le premier bloque les sédiments, permettant ainsi d’enlever les particules les plus larges comme la poussière et les oxydes de fer (couramment appelés "rouille", et très présents dans l’eau car les réservoirs sont conçus majoritairement à base de fer). Ces oxydes peuvent donner un gout métallique a l’eau et provoquer des maladies due à la toxicité ferreuse. Si ces particules n’étaient pas filtrées, elles pourraient d’ailleurs risquer d’endommager les autres filtres qui sont beaucoup plus fragiles.

Le deuxième filtre est un filtre de carbone (charbon actif) qui enlève de l’eau des produits chimiques, tel que les pesticides et le chlore. C'est à ce moment que le procédé d'osmose inverse peut être appliqué.

Enfin, l’eau traverse un dernier filtre de carbone, bien plus fin que le premier, et qui enlève tout goût ou odeur de l’eau.

Toutes les impuretés qui ont été filtrées sont ensuite éjectées du système, mais dans certains cas, elles ne sont pas toutes chassées et les filtres doivent être enlevés et nettoyés.

La raison pour laquelle il faut un tel nombre de filtres est que les particules les plus fines sont d'environ quelques microns, voire de l’ordre du nanomètre. La membrane d’osmose inverse, dont la maille est extrêmement fine, permet de filtrer ces particules.

La démocratisation de l'eau courante a permis une distribution équilibrée et équitable et un contrôle des standards de qualité. Mais aussi de très nombreuses économies de temps et d’argent.

Georgios PANOUTSOLPOULOS (www.lepetitjournal.com/manille) jeudi 22 juin 2017

SOURCES

https://www.espwaterproducts.com/about-reverse-osmosis/

http://whc.unesco.org/en/list/344

http://www.cieau.com/l-eau-potable/l-eau-potable-pour-tous-une-conquete-recente

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Publié le 21 juin 2017, mis à jour le 8 février 2018

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