Anne Genetet, députée LREM de la 11e circonscription des Français de l’étranger, était en visite à Manille du 4 au 6 décembre. Lors de ce déplacement, elle s’est notamment rendue au Lycée français de Manille, à l’Alliance française, sur le site de construction Bouygues / Alstom de l’extension de la ligne LRT-1 du métro de Manille ou encore dans les locaux de l’ONG Virlanie. Une première visite dans l’archipel en tant qu’élue, Anne Genetet était déjà venue aux Philippines en mai 2017 entre les deux tours des élections législatives.
Quel est votre bilan de cette première visite officielle aux Philippines ?
Les Philippines sont un pays qui a des bons fondamentaux dans son organisation, notamment, à travers la liberté de la presse et l’indépendance de la justice, deux piliers essentiels dans un pays qui se veut démocratique. Mais c’est un pays difficile dans son organisation sociale avec une organisation économique qui dépend de certains groupements qui sont très prégnants. Cela se ressent car le pays a une croissance économique très soutenue depuis des années mais avec une distribution très inégale et une persistance des inégalités. C’est un défi auxquelles les Philippines font face.
Que retenez-vous de vos rencontres avec la communauté française à Manille ?
La communauté française est bien implantée ici. Les gens connaissent bien le pays, souvent ils ont un(e) conjoint(e) philippin(e). La France a des savoirs-faire, des compétences, des choses à partager avec les Philippines mais la France manque d’agilité et de moyens de financements comparé aux trois autres géants présents (la Chine, la Corée, le Japon). Par exemple, pourquoi les Japonais dans leurs contrats d’aide au développement peuvent se permettre d’imposer que les sociétés qui accompagneront ensuite ce développement soient japonaises ? Pourquoi est-ce que l’Agence française pour le développement ne peut pas faire cela ? C’est terriblement pénalisant pour nos entreprises. On perd des opportunités françaises dans un pays qui en a énormément besoin. C’est dommage car si la France pouvait avoir un peu plus de souplesse financière, un peu plus de capacité à s’engager, il y aurait plus d’opportunités pour les Français installés ici. Les Philippines sont un pays difficile, une expatriation ici, cela se prépare. C’est difficile de réussir ici mais c’est possible. Je souhaite vraiment voir la relation France-Philippines se développer dans le cadre de l’axe indo-pacifique. J’espère que le Président de la République mettra l’Asean sur sa feuille de route, car dans l’Asean il y a aussi les Philippines.
Le prochain rendez-vous politique pour les Français installés aux Philippines, ce sont les élections consulaires le 17 mai 2020. Quels en sont les enjeux ?
Pour les Philippines, il s’agira d’élire trois personnes qui auront un rôle important auprès de la communauté française. Elles seront un lien entre la communauté française et l’Etat français dans tout ce qu’il peut représenter aux Philippines ou en France. Il y a notamment un gros travail d'accompagnement social aux Philippines où il y a un certain nombre de nos ressortissants qui sont en difficulté. Une fois élues, ces trois personnes auront aussi un rôle politique puisqu’elles seront de grands électeurs pour le Sénat. Il ne s’agit plus d’un travail local, mais d’un travail en France. Je souhaite que le Sénat puisque porter avec lui la transformation de la France telle que voulue par le Président de la République, je souhaite qu’il y ait un maximum de sénateurs de la majorité présidentielle. Lors du vote pour les conseillers consulaires, il s’agit donc d’élire des personnes qui ont un double profil : un profil de compétences sur le terrain dans un travail non-politique, transpartisan, mais également un rôle politique où en tant que grands électeurs, ils choisiront six sénateurs en septembre prochain.
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