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POLITIQUE – Christophe-André Frassa bat sa coulpe !

Christophe Frassa et l'équipe de journalistes du Lycée français de Manille
Écrit par Lepetitjournal.com aux Philippines
Publié le 17 avril 2016, mis à jour le 19 avril 2016

 

Jeudi 14 avril dernier, nous avons eu la chance de rencontrer le sénateur des Français de l'étranger Christophe-André Frassa, en visite à Manille, et de lui poser quelques questions sur son parcours et son projet pour les Français établis hors de France. Rapide portrait d'un politique espiègle, dynamique et engagé.

Lepetitjournal.com/Manille : Pourquoi avez-vous décidé de devenir politicien ?

Christophe-André FRASSA : Depuis tout jeune, je suis passionné par l'action politique et publique. Je me suis présenté à ma première élection en 1979 comme délégué de classe en 6ème ! Et j'ai gagné !

Dans mon histoire familiale, j'ai eu la chance d'avoir toujours été protégé. Peut-être cette envie de me mettre au service des autres, de faire changer les choses à mon modeste niveau vient-elle de là.

Qu'est-ce qui vous a motivé à devenir sénateur des Français de l'étranger ? Des expériences dans votre parcours pourraient-elles expliquer ce choix ?

Lorsque je me suis présenté, en 2008, la fonction de député des Français de l'étranger n'existait pas. De 1946 à 2012, la seule représentation au parlement des Français vivant hors de France était les sénateurs. Le choix s'est donc imposé à moi. Je suis élu depuis 1994 au Conseil supérieur des Français de l'étranger (devenu l'Assemblée des Français de l'étranger) pour un très vaste pays : Monaco ! Il y avait alors 15.000 Français à Monaco, qui partageaient les problématiques des Français de l'étranger. Je les ai représentés de 1994 à 2008.
C'est un engagement de longue date. J'ai été élu à ce poste à 26 ans et suis devenu sénateur à 40 ans. C'était pour moi un cheminement logique d'élu local des Français de l'étranger jusqu'au parlement.

Christophe Frassa et l'équipe de journalistes du Lycée français de Manille


Quelle différence essentielle notez-vous entre la fonction de sénateur sur une circonscription française et celle de sénateur des Français de l'étranger ?

Le régime électoral est le même. C'est un scrutin indirect : les sénateurs sont élus par un collège de grands électeurs, eux-mêmes élus au suffrage universel direct. Nous sommes élus par les députés des Français de l'étranger et leurs élus locaux, les conseillers consulaires. 533 élus forment ainsi le collège des grands électeurs des sénateurs des Français de l'étranger. Nous sommes 12 sénateurs des Français de l'étranger, élus pour 6 ans.

Le travail commun à tous les sénateurs est celui que l'on fait à Paris, en commissions (j'appartiens à la commission des lois) et dans l'hémicycle, en séances, autour des débats nationaux, des projets  et des propositions de lois. Mais la grande différence est la taille de la circonscription : mon département, c'est le monde ! Il faut parcourir cette circonscription, prendre le pouls des différents territoires et comprendre les attentes des Français expatriés, souvent très différentes d'un pays à un autre.

Je ne peux évidemment pas regagner ma circonscription pour le week-end, à l'issue d'une séance parlementaire. Lorsque je parcours ma circonscription, c'est souvent pour plus longtemps. Je fais actuellement un tour en en Asie : je suis parti vendredi dernier de France ; je suis passé par Hong Kong ; et, après les Philippines, je me rendrai à Singapour, à  Hanoï, à Hô-Chi-Minh-Ville et Bangkok.

Avez-vous un goût particulier pour le voyage ?

J'ai toujours énormément voyagé. J'ai toujours aimé cela. Et je ne m'y ennuie jamais. J'aime rencontrer les gens. L'année dernière, au titre de mon mandat, j'ai voyagé dans 31 pays et parcouru 216.000 km en avion !

Quels dossiers vous tiennent particulièrement à c?ur ?

Pour moi, l'atout majeur de la France dans le monde est l'enseignement français à l'étranger. Nous avons le 1er réseau scolaire dans le monde, non seulement par le nombre d'établissements, mais aussi par la qualité de l'enseignement délivré qui offre la possibilité unique d'une continuité des apprentissages partout dans le monde.
Nous sommes le seul pays à offrir ce système aux familles françaises qui sont amenées à se déplacer à travers le monde. Et le seul pays à permettre à ses familles de bénéficier d'un soutien financier pour scolariser leurs enfants (avec le système des bourses sur lequel l'Etat reste très engagé). C'est donc un sujet essentiel pour tous les sénateurs des Français de l'étranger.

Il y a évidemment d'autres sujets : la fiscalité, la sécurité (avec une vigilance toute particulière aux questions du terrorisme et des événements naturels) et la santé pour les ressortissants français à l'étranger.

De gauche à droite : Christophe Lejeune (conseiller consulaire), Christophe Frassa, Jean-Marc Aubry (proviseur du Lycée Français de Manille),

Cécile Dione (directrice de l'école primaire), Loïc Stoffel (directeur exécutif)

Nous avons rencontré, lors de sa dernière visite aux Philippines, Thierry Mariani, député des Français de l'étranger. Comment le travail des sénateurs et des députés des Français de l'étranger s'articule-t-il ?

Notre circonscription n'est pas la même : le sénateur représente les Français établis dans tous les pays du monde (à l'exception de la France) alors que le député est responsable d'une circonscription plus limitée (Thierry Mariani est chargé de la 11ème circonscription regroupant 49 pays). Mais notre travail est complémentaire dans la mesure où les sénateurs développent une vision problématique plus globale alors que les députés bénéficient d'une meilleure expertise locale. Nos analyses se complètent naturellement. Et tous se retrouvent pour défendre les Français de l'étranger.

Une dernière question : pourquoi êtes-vous en déplacement à Manille aujourd'hui ?

Il s'agit de réparer un terrible oubli : j'ai eu la chance de voyager dans presque tous les pays du monde depuis que je suis sénateur? et jamais aux Philippines ! J'ai gardé le meilleur pour la fin ! Vous avez devant vous un sénateur qui bat sa coulpe !
Lila BUNOAN, Alban GAUTROT et Pablo MORSIA (lepetitjournal.com/manille) lundi 18 avril 2016

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Publié le 17 avril 2016, mis à jour le 19 avril 2016

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