Les commanditaires du massacre de Maguindanao ont été condamnés à 30 ans de réclusion, jeudi 19 décembre par un tribunal de Manille.
Le 23 novembre 2009, 58 personnes avaient été abattues au sud de la province de Maguindanao, sur l’île de Mindanao. Elles voyageaient en convoi pour assister au dépôt de la candidature d'Esmael Mangudadatu, un homme politique. Leur véhicule était tombé dans une embuscade, leurs corps criblés de balles avaient été enterrés dans une fosse commune. Parmi eux, il y avait 32 journalistes, des avocats et des proches d’Esmael Mangudadatu. Le corps de la 58e victime n'a jamais été retrouvé. C’est le pire massacre politique de l’histoire du pays.
Une centaine de personnes était sur le banc des accusés dont huit membres du clan Ampatuan, une famille d'hommes politiques influents. A l'époque, Esmael Mangudadatu était un rival d'Adan Ampatuan Senior qui voulait voir son fils lui succéder au poste de Gouverneur de Maguindanao. A l'issue du procès, 28 personnes ont été condamnées à 30 ans de prison dont Andal Ampatuan Junior et son frère Zaldy Ampatuan Junior. 80 suspects sont toujours recherchés par la police.
Dix ans après les faits, ce verdict était très attendu. "Ce verdict est une victoire, un signe fort qui montre que dans un pays réputé pour son imputé, les politiques et chefs de clans ne peuvent pas toujours s’en tirer", a salué Carlos Conde, chercheur à Human Rights Watch (HRW) sur son compte Twitter.
