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SOCIETE – Le faible taux de natalité espagnol continue d’inquiéter

Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 15 juin 2015, mis à jour le 6 janvier 2018


Depuis 2008 et la crise économique qui a frappé l'Europe, le taux de fécondité a considérablement baissé dans les pays les plus touchés. Une étude récente de l'INE  annonce un taux de natalité de 1,3 enfant par femme. Des données qui commencent à inquiéter les analystes. Retour sur une chute démographique croissante dans la péninsule.

(CC Netalloy)

Frappée de plein fouet par la crise en 2008, le taux de fécondité espagnol n'a cessé de diminuer depuis. L'incertitude sur l'avenir, le manque de perspective et l'envolée du chômage ont considérablement fait baisser la natalité en Espagne, qui se chiffre aujourd'hui à 1,3 enfant par femme. Ainsi, du début de la crise à 2012, le taux de fécondité aura baissé de 12,8% en seulement 4 ans, comme le rapporte le quotidien El Mundo. Plus inquiétant, NuevaTribuna explique que de tels chiffres annoncent une diminution considérable de la population des 25-40 ans d'ici à 15 ans. Si le taux de fécondité en Espagne n'augmente pas dans les prochaines années, la population de cette tranche d'âge se verra réduite de 40% par rapport à 2008, selon les estimations élaborées par le directeur de la Fundación Renacimiento demográfico, Alejandro Macarrón Larumbe.

Les raisons d'une telle chute démographique
L'âge de plus en plus tardif auquel les femmes choisissent d'être mères, et bien sûr la crise économique sont les raisons principales d'une telle chute de la natalité en Espagne.
D'après les propos d'Antonio Izquierda, sociologue de la population, rapportés par ABC en 2012, la démographie est une « tendance ». Elle varie énormément du fait de l'état d'esprit des populations. Actuellement, la natalité en Espagne est caractérisée par l'incertitude : « un enfant c'est pour toute la vie, ce n'est pas une voiture que l'on pourra changer plus tard. C'est pour cela qu'il est très difficile de demander à une famille en crise qu'elle ait des enfants. Actuellement, les couples hésitent entre émigrer, déménager ou bien rester. L'incertitude est la raison pour laquelle les gens arrêtent d'avoir des enfants » explique l'expert. Comme conséquence logique d'une telle incertitude, les femmes choisissent d'être mères de plus en plus tard. En moyenne, les espagnoles ont leur premier enfant à 32 ans, car la plupart attendent de finir leurs études et de se stabiliser professionnellement avant de penser sérieusement à la maternité. De plus, de nombreux couples éprouvent maintenant la nécessité de percevoir deux salaires afin de maintenir un niveau de vie correct et pouvoir élever un enfant.

La France, l'une des rares exceptions d'Europe
Parmi cette baisse générale des naissances en Europe, la France tire son épingle du jeu. Avec un taux de natalité de 2 enfants par femme, elle se situe en tête de l'Union Européenne, juste derrière l'Irlande (2,1) mais loin devant l'Allemagne (1,38), l'Italie (1,43) ou l'Espagne (1,32). Les raisons d'un tel taux de fécondité sont d'abord expliquées par les dépenses élevées en matière de politique familiale dans l'Hexagone, qui selon des chiffres publiés par l'Ined correspondent à 3,8% du PIB. De plus, les services d'accueil pour les enfants de moins de 3 ans sont considérablement avancés, ainsi que les aides sociales qui facilitent la conciliation d'une vie professionnelle à une vie personnelle. Enfin, les données délivrées par Eurostat concernant les naissances hors mariage en Europe justifient un peu plus les différences démographiques entre l'Espagne et la France : dans l'Hexagone, plus d'une naissance sur deux se déroule hors mariage (55,8%) tandis que dans la péninsule ibérique, cela concerne 37,4% des naissances.

Alexia RICARD (www.lepetitjournal.com ? Espagne) Mardi 16 juin 2015

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Publié le 15 juin 2015, mis à jour le 6 janvier 2018