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PROSTITUTION - La législation barcelonaise pourrait se compliquer

Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 19 avril 2012, mis à jour le 5 janvier 2018

En France, s'il est clair que le racolage est puni par la loi, le cas de l'Espagne est loin d'être aussi limpide. Depuis le début de l'année, la Catalogne a interdit le racolage passif, mais la municipalité de Barcelone souhaite aller plus loin. Pendant ce temps, la prostitution n'est toujours pas clairement interdite par l'Etat espagnol

© Zave Smith/Corbis

Dans certaines rues du Raval, ou dans le quartier de Camp Nou, elles attendent le client. Les prostituées de Barcelone viennent des pays de l'Est, d'Afrique, ou d'Amérique latine pour la plupart, et exercent dans les appartements au-dessus des bars où elles déambulent.
Pourtant leur présence n'est plus autorisée sur le trottoir. Le 1er janvier dernier, la généralité de Catalogne a interdit toute forme de racolage sur la voie publique. Les Mossos d'Esquadras ?garde policière- peuvent sanctionner par une amende les prostituées, mais uniquement sur les routes et passages relevant des compétences régionales. En effet, le racolage n'est pas interdit dans le reste de l'Espagne, donc reste autorisé sur les routes nationales et autoroutes, où les filles de joie se sont multipliées.

Barcelone veut l'abolitionnisme
A Barcelone plus précisément, le maire démocrate-chrétien Xavier Trias, soutenu par les conservateurs, souhaite désormais interdire tout forme de prostitution. Depuis une ordonnance de 2006, la municipalité tolère la prostitution uniquement dans certaines circonstances, par exemple à plus de 200 mètres des écoles, sans monopoliser l'espace public... Mais le texte pourrait être durci. La pénalité serait échelonnée en fonction de la gravité de la contravention, et la police n'accorderait plus une première chance avant de pénaliser. L'opposition déplore le fait que la répression passe avant la prévention, alors que les associations de défense montent au front.

L'Espagne plus laxiste que la France, mais aussi plus compliquée
La Convention des Nations-unies du 2 décembre 1949 pour la répression de la traite humaine et de l'exploitation de la prostitution d'autrui impose l'interdiction de la prostitution à tous ses signataires. La France, l'Espagne, comme la plupart des pays européens la ratifient. Mais dans la réalité, chacun l'adapte à sa manière. En France, les maisons closes sont fermées dès 1946 par la loi Marthe Richard. Dès 2003, l'Hexagone introduit le délit de racolage passif, qui pénalise les prostituées, mais pas les clients -Leur pénalisation est d'ailleurs en débat dans la classe politique.

En Espagne, la prostitution n'est ni autorisée, ni interdite, comme le mentionne le quotidien El Pais. Les villes, appliquent des pénalités différentes. Le pays permet la prostitution dans les établissement munis d'une licence spéciale. Comme l'indiquait l'édition de Barcelone du petitjournal.com le 2 novembre 2010, des milliers de Français passent chaque moi la frontière pour profiter à la Jonquera, de la "supermaison close" le Paradise. La législation espagnole, plus souple que dans l'Hexagone, est une aubaine pour le tourisme sexuel. Mais selon une étude de l'Association pour la réinsertion des femmes prostituées publiée en octobre dernier, les Espagnols demeurent les plus gros clients d'Europe : 39% d'entre eux auraient déjà sollicité les services d'une prostituée.

Lucie BARRAS (www.lepetitjournal.com - Espagne) Jeudi 19 avril 2012

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Publié le 19 avril 2012, mis à jour le 5 janvier 2018