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ECO - L'huile d'olive espagnole en plein marasme

Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 27 mars 2012, mis à jour le 5 janvier 2018

Avec un prix qui ne cesse de baisser, l'huile d'olive espagnole connaît une crise sans précédent. Le premier producteur mondial est même contraint à vendre en dessous du prix de revient. Les aides européennes permettent à certains oléiculteurs de continuer à exister mais à terme, c'est une partie des exploitations qui est menacée

Image: m_bartosch / FreeDigitalPhotos.net

Un sol poussiéreux dur comme de la pierre, inondé par un infatigable soleil brûlant et des oliveraies à perte de vue. Bienvenue dans la campagne andalouse, entre immensité, chaleur étouffante et... oliviers. L'Andalousie fournit 80% de l'huile espagnole, qui représente 50% de la production mondiale. Avec 200.000 producteurs dans plus de 300 villages, le royaume de l'huile n'a aucune commune mesure ailleurs dans le monde. Seulement voilà, depuis quelques semaines, les producteurs andalous sont inquiets, comme le reste de leurs homologues espagnols. L'Union européenne a signé en février dernier un accord avec le Maroc concernant les échanges agricoles, ce qui perturbe la donne et pourrait compliquer la situation des plus petits producteurs, à terme.

En Andalousie, 200.000 producteurs dans 300 villages pour 80% de la production du pays
A cela s'ajoute le fait que le prix de l'olive n'en finit plus de baisser, depuis des mois. Actuellement aux alentours de 1,71 euro, à 25% en dessous du prix de revient (2,20 à 2,40 euros). A Jaen, par exemple, une bière coûte moins qu'un litre d'huile extra vierge... "On pensait que l'on était au fond du trou mais en fait nous sommes dans un trou sans fond...", regrette Alonso, jeune producteur de Marchena (province de Séville). L'an dernier, les producteurs d'huile d'olive ont gagné 60 millions d'euros de moins qu'en 2010, la faute à la baisse des prix. Actuellement, 40% du revenu d'un producteur espagnol d'huile d'olive provient de l'aide financière européenne, ce qui revient à considérer qu'avec le maintien artificiel de certaines exploitations, les producteurs espagnols sont en partie fonctionnaires de l'Union européenne.

Avec le système des aides, les oléiculteurs espagnols sont en partie fonctionnaires de l'UE
Les deux dernières années, des précipitations historiques, notamment en Andalousie, ont perturbé la production. En 2012, 1,6 million de tonnes seront produites en Espagne, record historique. Les exportations devraient augmenter de 6%, au moins. Mais au niveau national, la demande a chuté de 4%. La grande distribution, acheteur de 60% de la production, impose ses prix. Le Maroc, beaucoup plus abordable, ne produit que 140.000 tonnes mais pourrait développer ses exportations.
L'an dernier, la Commission européenne avait accepté de stocker pendant six mois un tiers du surplus de la production espagnole, soit 100.000 tonnes, l'équivalent d'un mois de consommation en Espagne. La crise de surproduction, qui entraîne la chute des prix, trouve sa source dans le réinvestissement d'une partie de l'argent de l'immobilier dans les oliveraies, au début des années 2000. Durant l'automne dernier, le prix de l'huile d'olive espagnole a même connu des profondeurs historiques, avec la tonne à moins de 1.700 euros (la moitié des coûts de production) alors qu'en 2006 la tonne valait environ deux fois plus, 4.300 euros. Le salut de l'huile espagnole passera par Bruxelles.

Benjamin IDRAC (www.lepetitjournal.com - Espagne) Mardi 27 février 2012

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Publié le 27 mars 2012, mis à jour le 5 janvier 2018

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