

Chaque vendredi, découvrez les origines d'un mot rigolo et son équivalent espagnol en partenariat avec l'Alliance Française de Madrid. Cette semaine : Un frangin - Hermano
Dans votre petit village au nord de Saragosse, les femmes semblaient être nées avec un balai ou une éponge à la main. C'est sans doute pour cela que vous avez décidé très jeune de vous tenir éloignée le plus possible de ces symboles d'aliénation pour cultiver votre fibre artistique. A l'âge où les mères enseignaient à leurs filles l'art de tenir une maison, la vôtre préférait vous offrir une palette et des pinceaux. A 13 ans, elle vous autorisait même à prendre seule l'autocar une fois par semaine afin de suivre des cours de dessin à l'école des Beaux-Arts de la capitale aragonaise. Evidemment, cela faisait beaucoup jaser vos voisins. On vous appelait Picasso, et ce n'était bien sûr pas un compliment. Plus d'une fois, vos frangins ont dû vous défendre dans la cour de récréation, car vos camarades de classes ne voyaient pas d'un bon ?il votre passion dévorante. Pendant toute votre jeunesse, vous avez rêvé de montrer vos toiles pour faire taire tant de médisance, mais hélas votre père s'y est toujours opposé. Et avec le temps, les ressentiments se sont tassés. Pourtant, au fond de vous, vous étiez sûre qu'un jour votre talent serait reconnu. (A SUIVRE)
Le terme "frangin" apparait au début du 19e siècle avec le sens de "copain". Son origine viendrait de l'argot des tisserands de Lyon et signifiait alors un ouvrier qui faisait des franges sur la soie, ce qui témoignerait d'une grande fraternité chez les canuts. Une autre origine plus contestée évoque la tradition qui voulait que les enfants d'une même famille aient la même coupe de cheveux.







