Le rapport de l'année 2024 de l'Association portugaise d'aide aux victimes (APAV - Associação Portuguesa de Apoio à Vítima) rapporte une augmentation de la criminalité de 0,9% comparé à 2023.
L'Association portugaise d'aide aux victimes compte 31 242 crimes de tout genre en 2024, avec une moyenne alarmante de 45 victimes par jour. La majorité de ces infractions sont des violences domestiques, soulignant l'urgence d'actions renforcées pour soutenir les victimes et prévenir ces agressions.
Les crimes comptabilisés dans le rapport comprennent : la violence domestique, l'atteinte à l'intégrité physiques, les crimes sexuels contre les jeunes et les crimes sexuels auprès des adultes, la menace, la diffamation, discrimination et incitation à la haine et le harcèlement.
La violence conjugale : principal crime signalé en 2024
Parmi les violences signalées aux services de l'APAV, la violence domestique demeure prédominante, représentant 76% des cas. Elle se définit comme des actes de violence perpétrés au sein d'une relation intime, incluant les agressions physiques, psychologiques et économiques. Souvent accompagnée d'une emprise exercée par l'agresseur, elle empêche de nombreuses victimes de s'en échapper facilement.
Par ailleurs, d'autres formes de violences sont recensées dans le rapport : 1 990 cas concernent des crimes sexuels contre les enfants et les jeunes, 751 cas de menaces, 634 cas de diffamation et d'injures, 534 crimes sexuels auprès d’adultes, 364 escroqueries, 307 cas d'incitation à la haine et 191 cas de harcèlement.
Le profil majoritaire des victimes : des femmes
Le rapport de l'APAV indique que 76,3% des victimes sont des femmes, avec une moyenne d'âge de 37 ans. L'agresseur est généralement le conjoint, le père ou la mère, et la majorité sont des hommes (76,4%). En ce qui concerne les enfants et jeunes victimes, là aussi les filles sont majoritairement victimes (58,9%), et l'agresseur est généralement l'un des parents.
Contre toute attente, les personnes âgées sont également concernées avec 1730 cas recensés en 2024, dont 76,2% sont des femmes. Dans plus d'un tiers des cas, l'agresseur est leur propre enfant ou le conjoint.
Les hommes adultes victimes comptent pour 1888 cas, soit cinq par jour. Ceux-ci ont une moyenne d'âge de 45 ans, dont l'agresseur est dans 40% des cas une femme.
Solutions et soutiens
En 2024, l'APAV a soutenu en moyenne 177 femmes, 66 enfants, 36 hommes et 33 personnes âgées par semaine. Dans 49,4% des cas, les victimes ont elles-mêmes pris l'initiative de contacter l'organisation pour témoigner des violences, alors que 12,6% des signalements ont été effectués par les forces de police, et 12,6% par les tribunaux.
Pour accompagner les victimes, l'APAV dispose de 24 bureaux d'aide avec cinq équipes mobiles et 35 points d'accueil.
Cette association propose également deux lignes téléphoniques d'assistance aux victimes : 116 006 et 800 21 90 90.
Le site : APAV – Associação Portuguesa de Apoio à Vítima
Par ailleurs, l'association européenne Women's WLPT Lisboa créée par Isabel Costa et Emilie Silva apporte une aide précieuse aux victimes francophones en situation de détresse au Portugal. Basée à Lisbonne, elle intervient sur tout le territoire portugais pour soutenir les personnes touchées par les violences domestiques, quel que soit leur profil.
L'augmentation des violences domestiques au Portugal en 2024 est une réalité alarmante qui nécessite une mobilisation collective. Malgré les structures d'aide et une libéralisation de la parole, les chiffres soulignent l'urgence d'accroître la sensibilisation pour renforcer la protection des victimes et intensifier la prévention. Des associations comme l'APAV et Women's WLPT Lisboa sont essentielles, mais cette lutte doit constituer un effort sociétal global pour être de plus en plus efficace.
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