

A l'occasion de la Semaine européenne pour l'emploi des personnes handicapées, la secrétaire d'Etat française chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel, était en visite officielle à Lisbonne les 19 et 20 novembre. Le vendredi 19 novembre alors qu'elle est allée à la rencontre d'associations portugaises œuvrant pour l'inclusion des personnes handicapées elle s´est entretenue avec Le Petit Journal sur ce sujet à la fois riche et sensible. Julia Pimentel, présidente de l'association portugaise Pais em Rede a aussi échangé avec notre publication.
A l'occasion de sa venue, la Secrétaire d' Etat s´est rendue le samedi 20 novembre, à l'inauguration du premier Café Joyeux hors de France, à Lisbonne. Son homologue portugaise, Ana Sofia Autunes y était également présente ainsi que le Président de la République et le maire de Lisbonne.
L'inclusion des personnes en situation de handicap dans le monde de l'emploi
La Semaine européenne pour l'emploi des personnes handicapées qui se tient annuellement vise à permettre la rencontre entre des acteurs politiques mais également des acteurs de la société civile. Entreprises, associations mais également les personnes concernées (des demandeurs d'emploi en situation d'handicap), ce sont tous ces acteurs qui ont la parole, autour de conférences et d'échanges pendant cette semaine. C'est dans ce contexte que Madame Sophie Cluzel a rencontré son homologue portugaise ainsi que des représentants d'associations portugaises telle que Pais em Rede (parents en réseaux), SEMEAR ou Santa Casa da Misericordia. Elle a également prononcé un discours dans lequel elle a exprimé tout son engagement et sa volonté d'accélérer les dispositifs mis en place, ceux des quotas notamment. Pour la Secrétaire d'Etat, l'évolution de la situation des personnes handicapées dans le monde du travail doit nécessairement passer par la pratique, l'apprentissage. Il faut contribuer à trouver un emploi à ces personnes en situation de handicap, même si elles ne sont pas complètement prêtes, en les accompagnant, pour leur permettre de développer leurs compétences. Elle souhaite également que les entreprises recrutent des personnes en situation de handicap non plus par obligation mais par « envie », que celles-ci se rendent compte que l'union dans la différence est une force. Montrer l'impact positif, dans les domaines économique et social notamment, de l'emploi de personnes handicapées doit entraîner cette prise de conscience. Ces problématiques sont, selon la Secrétaire d'Etat, universelles et doivent être coordonnées au plan Européen. Cette rencontre franco-portugaise a donc permis d'échanger et de comparer les avancées au niveau des deux pays mais aussi pour ce qui concerne les politiques européennes.

Lepetitjournal : Que représente pour vous cette venue au Portugal ?
Sophie Cluzel : Il était important pour moi de venir ici pour clôturer la semaine de l'emploi des personnes handicapées, la 25ème. Il était également important pour moi d'être là à l'inauguration du premier café joyeux, exporté, puisque nous en avons à Paris et dans le reste de la France, au nombre de six. Ce sont des cafés qui ont comme objectif l'emploi des personnes handicapées, des personnes avec une déficience tel que l' autisme. L'objectif est d'embaucher des compétences en devenir, pour montrer justement que différence peut rimer avec performance. Toute personne handicapée, quel que soit son handicap, est employable si elle est bien accompagnée.
Comment s'est déroulée votre rencontre avec votre homologue portugaise ?
Excessivement bien. Nous avons échangé sur nos différentes politiques du handicap, de l'école inclusive à l'emploi, en passant par les droits des personnes handicapées. On voit que le Portugal a fait sa révolution d'école inclusive plus tôt que nous et maintenant s'engage vraiment dans une politique d'accompagnement à l'emploi. La politique de quotas que nous avons mis en place il y a longtemps en France, en 1987, c'est-à-dire l'obligation de 6%, commence à porter ces fruits, car nous sommes à près de 4,8%, mais ce n'est pas encore assez rapide. Au Portugal, il a également été décidé une obligation d'emploi de 2% pour les grandes entreprises. On a pu échanger, au-delà des politiques de quotas, sur la façon d'accompagner l'employabilité des personnes handicapées, comment on accompagne les employeurs, pour que cela devienne non pas qu'une obligation mais également une envie, en faire une force. Une force de la différence dans un collectif de travail.
Ce sont des projets en commun entre la France et le Portugal ?
Oui ce sont des projets en commun. Avec le Portugal et tous les homologues européens. Le 9 mars prochain, lors de la Présidence Française de l'Union Européenne (PFUE), j'aurai une journée d'échanges avec mes homologues. Nous travaillerons aussi sur l'emploi, les droits des personnes, la citoyenneté des personnes handicapées. Les projets sont les mêmes que lors de la Présidence européenne portugaise, c'est-à-dire des échanges constants, travailler sur les bonnes pratiques aller plus vite ensemble. Cette cause est commune, nous avons 85 millions de personnes handicapées en Europe. La question de la mobilité est importante, les étudiants en situation de handicap doivent pouvoir faire leur Erasmus partout où ils le souhaitent. Comment peut-on permettre l'accessibilité, les transports, c'est un vrai projet européen.
Quel sujet avez-vous souhaité mettre en avant durant cette semaine ?
C'est la semaine européenne de l'emploi, c'est donc l'emploi que j'ai voulu mettre en avant prioritairement. Il faut vraiment passer de l'obligation à l'envie. Nul n'est inemployable quand il est bien accompagné
Échange avec Julia Pimentel, présidente de l'association portugaise Pais em Rede qui œuvre pour l'inclusion au sein de notre société des personnes en situation de handicap. Lepetitjournal : Que signifie cet échange avec la secrétaire d'Etat française à l'occasion de cette Semaine européenne de l'employabilité des personnes handicapées ?
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