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PORTUGAL: Le nouveau gouvernement d'António Costa en marche

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©M.J. Sobral
Écrit par Lucie Etchebers-Sola
Publié le 6 novembre 2019, mis à jour le 6 novembre 2019

Le nouveau gouvernement portugais dirigé par le Premier-ministre, António Costa, a officiellement pris ses fonctions ce 26 octobre. 19 ministres et 50 secrétaires d´État sont engagés pour les quatre prochaines années. Un point sur le nouvel exécutif socialiste.
 
Le Président portugais Marcelo Rebelo de Sousa a reconduit le socialiste António Costa au poste de Premier ministre après sa victoire aux élections législatives du 6 octobre, et l'a chargé de former un nouveau gouvernement. Costa a annoncé le 15 octobre la composition de l'exécutif à l'aube de son second mandat. Le Parti socialiste s'apprête à gouverner seul, sans ses anciens alliés de gauche, aucun accord général  n'ayant été conclu. Le Premier-ministre a fait savoir pendant sa campagne que des accords ponctuels étaient envisageables en fonctions des projets au cours de ce mandat.
 

Un renforcement du noyau dur de l'exécutif

Ce 22ème gouvernement compte 70 membres (ministres et secrétaires d'État) dont 26 femmes et 44 hommes. Parmi les changements notables au sein du nouvel exécutif portugais, un nombre record de portefeuilles ont été attribués : dix-neuf au total. Quatorze ministres ont été reconduits à leur poste, notamment l'emblématique Mário Centeno (président de l'Eurogroupe) aux Finances, un signe de « stabilité et de continuité » selon le Premier ministre. Le gouvernement compte désormais huit femmes ministres (contre cinq dans le gouvernement précédent) et quatre ministres d'État (un statut inexistant auparavant) : ceux des Affaires étrangères (Augusto Santos Silva), des Finances, de la Présidence (Mariana Vieira da Silva) et de l'Économie (Pedro Siza Vieira). Les ministres d'État jouissent d'une prééminence protocolaire au sein du gouvernement, autrement dit d'un statut hiérarchique un peu plus élevé que les autres ministres. Un changement statutaire que l'ancien maire de Lisbonne a justifié comme « un renforcement du noyau central » de l'exécutif.
 

Parti animaliste et extrême droite au Parlement

António Costa devra compter avec un nouveau Parlement issu des législatives d'octobre et quelques invités surprises ont fait leur entrée à l'Assemblée nationale portugaise, notamment le parti d'extrême droite Chega ! en la personne d'André Ventura, 36 ans, commentateur de football et orateur entraîné. Venu du Parti social-démocrate, le tout frais politicien avait déjà tenté sa chance aux élections européennes en mai dernier, sans grand succès. A noter aussi l'entrée du parti Initiative libérale, qui propose le libéralisme comme alternative au socialisme, une simplification fiscale qui consisterait en une taxe unique sur le revenu de 15 % pour tous, une privatisation des entreprises publiques inefficaces (santé et éducation principalement) et une lutte générale contre la corruption et le népotisme. Le parti animaliste PAN (Personnes, animaux, nature) est également passé de 1 à 4 députés. Enfin, une autre première au Portugal n'en déplaise à André Ventura, l'élection de Joacine Katar Moreira (députée du LIVRE, gauche socialiste), l'une des trois femmes noires originaires des anciennes colonies portugaises (Guinée-Bissau) désormais présentes à l'Assemblée nationale.
 

Le programme des quatre prochaines années

Le bilan économique et social du pays a été le principal argument d'António Costa pendant la campagne électorale des législatives d'octobre. Quelques heures après avoir prêté serment, l'exécutif a publié ses engagements pour les quatre prochaines années sur le site du gouvernement. António Costa a promis de revaloriser chaque année le salaire minimum pour atteindre une hausse cumulée de 25% en 2023. Il prévoit également de ramener la dette publique –la troisième plus élevée de la zone euro derrière celles de la Grèce et de l'Italie– à 100% du PIB (elle avoisine toujours les 120% actuellement). Le programme environnemental du gouvernement prévoit aussi de fermer les deux dernières centrales à charbon du pays d'ici 2023 et d'augmenter la production d'énergie éolienne et solaire. Enfin, l'exécutif socialiste entend poursuivre l'assainissement des finances publiques entamé pendant la précédente législature grâce à l'embellie de l'économie.

 

Publié le 6 novembre 2019, mis à jour le 6 novembre 2019

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