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Marie-Laure Poletti : un état des lieux de la langue française

Marie-Laure Poletti Marie-Laure Poletti
Écrit par Olivia Baali
Publié le 11 avril 2018, mis à jour le 11 avril 2018

Dans le cadre de la fête de la Francophonie 2018, l’écrivaine française, Marie-Laure Poletti était l’invitée de l’Institut Français du Portugal, jeudi 22 mars pour parler de son livre « …et le monde parlera français ».

Marie-Laure Poletti a enseigné le français en France et au Québec. Elle est responsable du Bureau pour l’Enseignement des langues et des Cultures (BELC) et du département langue française du Centre International d’Etudes Pédagogiques (CIEP). Marie-Laure Poletti a effectué de nombreuses missions de formation et d’expertise à l’étranger. Enfin, elle est l’auteur de manuels de français langue étrangère pour les enfants et les adolescents.

Marie-Laure Poletti

Une analyse plus qu’un roman

Cette invitation a pris la forme d’un échange entre Marie-Laure Poletti et l’enseignante chercheur de l’université de Lisbonne, Maria de Jesus Cabral. Le débat posait la question de la résonance de la langue française dans le monde et dans les pays de la Francophonie. Alors que la France est une des pionnières dans la diffusion de sa langue hors de ses frontières, elle semble aujourd’hui hésiter à poursuivre dans cette voie, d’après l’écrivaine.

« …et le monde parlera français » est une oeuvre co-écrite par Marie-Laure Poletti et Roger Pilhion. L’ouvrage dresse un état des lieux de la langue française en lien avec les enjeux liés à sa diffusion dans le monde, aux enjeux politiques, économiques et culturels. L’ouvrage souligne également que la langue française est néanmoins encore un vecteur d’influence majeur pour la France et qu’elle reste tout de même une des grandes langues de communication internationale.

« …et le monde parlera français » s’inscrit donc dans une dynamique multi disciplinaires qui soulève la question de l’enseignement du français comme langue étrangère et de son emploi dans les organisations internationales. Enfin, le livre insiste sur la nécessité de redonner à la langue française une place centrale dans le monde et dans la Francophonie.

La langue française serait-elle en mauvaise santé ?

Le titre du livre « …et le monde parlera français » se veut ironique. Autrement dit, le français n’aurait plus la cote chez les étrangers. L’élément central de l’échange du 22 mars portait finalement sur un paradoxe. La politique française veut renforcer l’expansion de la culture française et encourager son apprentissage dans les systèmes éducatifs étrangers. Or, les tendances médiatiques actuelles et la génération actuelle montrent que les Français eux-mêmes délaissent leur propre langue pour se tourner vers l’anglais.« Comment expliquez-vous le fait d’afficher sur la Tour Eiffel un slogan en anglais lors du discours d’Emmanuel Macron pour annoncer les Jeux Olympiques de 2024 qui ont lieu en France ? » , questionne Marie-Laure Poletti.

Les établissements scolaires et universitaires portugais sont témoins de cette tendance. Les étudiants portugais « abandonnent le français après le lycée car il n’est plus obligatoire. Ils préfèrent se tourner vers l’anglais dans lequel ils voient un avantage indéniable sur le marché de l’emploi » explique Maria de Jesus Cabral. En France, le système politique actuel veut inverser cette tendance mais le « résultat est défavorable à la France qui perd en rayonnement » d’après le constat de Marie-Laure Poletti.

D’ici 2050, d’après les statistiques de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), il y aura près de 750 millions de francophones dans le monde contre environ 274 millions aujourd’hui. Un chiffre qui laisse espérer que la langue française gagnera du terrain malgré la perte d’attractivité de la France.

 

Publié le 11 avril 2018, mis à jour le 11 avril 2018

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