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Le lycée français de Lisbonne en route vers la coupe du monde de foot

Le lycée français de Lisbonne - coupe du monde scolaire de footballLe lycée français de Lisbonne - coupe du monde scolaire de football
Lycée français de Lisbonne Charles Lepierre
Écrit par Adèle Guilluy et Maria Sobral
Publié le 5 février 2020, mis à jour le 5 février 2020

Le lycée français de Lisbonne Charles Lepierre a été qualifié pour la première édition de la coupe du monde scolaire de football, qui a lieu à Dubaï. Du 5 au 8 février, 22 pays,  27 établissements et 32 équipes (16 équipes chez les garçons et 16 équipes chez les filles) du réseau AEFE s'affrontent dans cette compétition. L'Agence pour l'Enseignement Français à l'Étranger est une entité du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères chargée du suivi et de l'animation du réseau des 522 établissements d'enseignement français à l'étranger. Cette rencontre sportive représente un évènement d'ampleur, et elle constitue également une expérience culturelle unique pour les élèves de 6ème et 5ème. C'est le lycée français de Dubaï, Georges Pompidou qui accueille la compétition.
 
Quelques jours avant le départ des élèves, Lepetitjournal à été à la rencontre des équipes pour partager leur état d'esprit, à la veille de cette compétition.
 

« Cette compétition est aussi un moyen de faire rayonner l'établissement. »
Le lycée a été qualifié sur la base d'un projet qui rendait compte de ce que les élèves avaient accompli au niveau de l'association sportive. Le but étant de montrer les valeurs éducatives enseignées au lycée Charles Lepierre.
 
La nouvelle de la qualification a été accueillie avec ferveur. « A 12 ans, aller à Dubaï, c'est impressionnant, c'est rare de sortir de l'Europe à cet âge » confie Victor, qui joue dans l'équipe masculine du lycée. Quant à Anoir, le capitaine de l'équipe, il ne cache pas son enthousiasme « J'ai explosé de joie et j'ai tout de suite appelé mon père » Cette qualification est un accomplissement pour les élèves qui s'entraînent tous les mercredis depuis le début de l'année scolaire avec leur professeur d´Éducation Physique et Sportive (EPS) : M. Defossé.
La compétition « permet aux élèves de se confronter aux équipes extérieures et de mesurer leur niveau. C'est aussi un moyen de faire rayonner l'établissement. » explique Myriam Socié, enseignante en EPS et EEMCPE (enseignante expatriée à mission de conseil pédagogique en EPS) et responsable du projet.

 
« Chicago, Canada, Singapour, Dubaï sont des équipes qui ont une grosse culture foot. On sait qu'elles sont à craindre »
Les deux équipes du lycée jouent dans le poule B, composé des lycées français de Chicago, Athènes, Nairobi, Irlande, Beyrouth, Nouakchott, Varsovie pour le tournoi des garçons. Quant aux filles, leur poule est composé des lycées de Londres, Montréal, Dubaï, Hong-Kong, Saïda et Casablanca.
 
La découverte de leurs adversaires n'a pas laissé les élèves indifférents. D'après Adan, l'équipe de Dubaï a un avantage de taille : « Elle est déjà adaptée au climat, au décalage horaire, donc ils auront un avantage dans les premiers matchs. Heureusement pour nous, ils ne sont pas dans notre poule ». Pour Meili, c'est l'équipe de Londres qui est la plus à craindre. « Sur leur photo, on peut voir qu'elles portent une coupe. Ils ont aussi une très belle vidéo de leur équipe. Notre prof nous a aussi dit qu'ils faisaient beaucoup plus d'entraînements que nous. »
 
En effet, d'après Myriam Socié, dans certains lycées, la culture sportive est très importante. « Certaines équipes s'entraînent trois fois par semaine. Les équipes de Singapour finissent toujours dans les cinq premiers de chaque évènement sportif, quelle que soit l'activité. Chicago, Canada, Singapour, Dubaï ont une grosse culture foot. On sait qu'elles sont à craindre. » Alors que les entraînements des équipes du lycée français de Lisbonne sont limités à un par semaine du fait du manque d'infrastructures « Pour s'entraîner on prend le bus et on va dans des installations extérieures ». Mais Myriam Socié souligne le fait qu'il s'agit d'une compétition scolaire et que rien n'est joué à l'avance, même s´il y a des favoris. « On peut toujours être surpris. »

 
« On va découvrir les élèves des autres pays, [...] ça nous permettra de nous ouvrir au monde. »
Au-delà de l'évènement sportif, cette compétition est également l'occasion de développer les compétences sociales et citoyennes des élèves. « Le but n'est pas seulement l'évènement sportif : c'est tout ce qui se fait avant et après. Tout ce qui est autour de l'évènement, c'est ce qui fait la richesse éducative du projet. » Affirme Myriam Socié qui est aussi conseillère pédagogique sur la zone ibérique.   Dès l'annonce de la qualification, une dynamique de projets s'est déclenchée autour de cet évènement sportif. Vente de gâteaux, de porte-clefs, kermesse... « Les élèves ont appris à travailler ensemble et ont développé un esprit collectif qui n´existait pas au début. »
 
Ce voyage scolaire est l'opportunité de découvrir un nouveau pays ainsi que les différentes cultures des pays participant à la compétition. En plus des matchs, les élèves bénéficieront d'une visite de Dubaï. Il y a aussi la « soirée des pays », durant laquelle chaque lycée présente  son pays, par exemple en présentant des spécialités culinaires, ou des tenues traditionnelles. Une belle occasion de développer l'échange culturel entre les élèves. « On va découvrir les élèves des autres pays, leur culture, ça nous permet de nous ouvrir au monde. » Confie un des capitaine.

 
« J'espère qu'on va gagner »
A quelques jours du tournoi, les élèves sont partagés entre l'excitation et l'appréhension.
« Je suis un peu stressé, je ne sais pas si on va se faire éliminer directement, ou bien si on va aller en finale, peut être gagner, peut être revenir désespéré ou joyeux... En tout cas on va rester dans la bonne humeur. » Confie Lucas, en classe de 6ème. D'autres, comme Fee, aspirent à la victoire « J'espère qu'on va gagner parce qu'on va  là-bas pour partager et participer, mais  on a quand même tous envie de gagner.

 

 

Entretien avec Isabelle Negrel, proviseure du Lycée Français Charles Lepierre

Après avoir dirigé le lycée international de Saint-Germain-en-Laye, Isabelle Negrel est actuellement la nouvelle proviseure du Lycée Français Charles Lepierre depuis bientôt 6 mois. À quelques jours du départ pour la coupe du monde scolaire de football des équipes du lycée, la responsable de l'établissement s´est entretenue avec Lepetitjournal à propos de cet événement sportif.

Lepetitjournal : Que représente pour le lycée Charles Lepierre le fait de participer à cette compétition ?
Isabelle Negrel : C'est important pour nous de témoigner de l'engagement sportif à la fois de nos élèves et de l'établissement dans les projets de l'AEFE [Agence pour l'Enseignement Français à l'Étranger] qui valorisent la compétition sportive et surtout l'engagement des élèves. Au-delà du sport, ces évènements internationaux sont l'occasion de développer les compétences sociales et citoyennes des élèves.  
 
Qu'attendez-vous de cette compétition ?
Je souhaiterais que nos élèves acquièrent le sens du collectif. C'est très important qu'ils arrivent à se situer dans un groupe et qu'ils n'aient pas une démarche individuelle dans cette compétition. D'abord parce qu'il s'agit d'un sport collectif, mais d'une manière générale, parce que quand on se déplace en groupe à l'étranger, c'est aussi l'occasion de développer la solidarité, l'entraide et l'écoute. Quand on représente un pays, un établissement à l'extérieur c'est aussi important d´avoir une attitude correcte, acquérir des savoir-être quand on est dans ce mode de représentation, c'est essentiel.

J'attends aussi de voir comment cette expérience va rejaillir sur l'établissement, à leur retour. D'abord parce que j'espère que les élèves vont nous ramener des coupes. Et puis j'espère que l'esprit de solidarité qu'ils ont acquit va rejaillir durablement sur les classes dans lesquelles ils vont continuer à travailler.
 
C'est la première fois que vous participez à un évènement de ce type ?
J'ai déjà dirigé un établissement de l'AEFE à l'étranger où nos élèves participaient au JIJ [Jeux Internationaux de la Jeunesse].  J'ai déjà accompagné ce genre d'évènements.
 
C'est aussi surtout un engagement de la part des enseignants qui portent ces projets, parce que souvent il faut aller chercher des sponsors. Ce sont des projets qui demandent des engagements autres que de demander une participation financière des familles. Il faut impliquer les élèves et les parents. Ça demande aussi une grande confiance de la part des parents d'élèves qui nous confient leurs enfants pour des projets lointains. Faire partir des enfants à Dubaï ce n'est pas une décision forcément facile, donc il y a une confiance respective qui se crée et cela permet de mettre en place des liens de solidarité très forts entre les élèves, mais aussi entre les parents d'élèves et les enseignants.

 

Comment s'est passée la relation parents et enseignants sur ce projet ?
Sur ce projet là, cette relation a été exceptionnelle parce que tout de suite -j'avais assisté à la présentation du projet aux parents- les parents ont fait de nombreuses propositions pour voir comment aider au développement de celui-ci, comment trouver des sponsors, comment ouvrir un compte en banque (parce qu'il fallait associer l'association sportive qui n´avait pas de compte en banque)... Chaque parent a proposé son aide. Chacun a essayé d'apporter ce, qu'il pouvait et c'est ce qui a donné beaucoup d'élan aux professeurs et aux élèves : de sentir que c'était un projet partagé entre les parents, les enfants et les professeurs.

 

Publié le 5 février 2020, mis à jour le 5 février 2020

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