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Développement durable : Lisbonne, capitale verte européenne 2020

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Photo by Isabel Galvez on Unsplash
Écrit par Sylvie Ferreira
Publié le 27 octobre 2019, mis à jour le 27 octobre 2019

La capitale portugaise a été primée “capitale verte européenne” pour l’année 2020. La Commission européenne a choisi de récompenser Lisbonne pour toutes les mesures mises en place afin de devenir une ville plus écologique et d’impliquer ses citoyens dans la durabilité environnementale, sociale et économique.
 
Une nouvelle annoncée par le commissaire européen pour l'environnement, les  affaires maritimes et la pêche, Karmenu Vella, lors d'une cérémonie à Nimègue, aux Pays-Bas, en juin 2018. La capitale portugaise a été considérée comme “un modèle dans l’ensemble de l’Union européenne, démontrant clairement que la durabilité et la croissance économique vont de pair”. Ainsi, les membres du jury ont tenu à valoriser les efforts fournis par la ville particulièrement sur la création d’espaces verts, l'utilisation durable des terres, la mobilité urbaine durable, la bonne gestion de l’eau et l'adaptation au changement climatique.

En effet, Lisbonne a été la première capitale européenne à signer, en 2016, la nouvelle Convention des Maires Européens pour le changement climatique et l’énergie, après avoir notamment réduit de 50% ses émissions de CO2, sa consommation d’énergie de 23% et sa consommation d’eau de 17% entre 2007 et 2013.

Par ailleurs, la capitale portugaise a reçu aussi une incitation financière d’un montant de 350 000 euros de la part de la Commission européenne pour achever de mettre en place d´ici fin 2019  les actions prévues dans le cadre de sa nomination comme  capitale verte.

 

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Un cycle de quatre conférences

C’est dans ce contexte que l’Institut Français du Portugal, la Mairie de Lisbonne et Lisboa E-Nova - l’Agence de l’Énergie et de l’Environnement de la capitale, organisent un cycle de quatre conférences à Lisbonne courant 2019, intitulé “Villes durables : le futur déjà là ?”. Ces événements sont consacrés aux questions environnementales et chaque session traite d’une thématique différente.
 
La première conférence qui s’est tenue le 4 juin dernier, et qui portait sur les “défis du cycle urbain de l’eau”, s’est déroulée au CIUL- Centro de Informação Urbana de Lisboa. Trois spécialistes français étaient conviés à l’évènement : Jean Launey - ancien député aujourd’hui président du Partenariat Français pour l’Eau et du Comité National de l’Eau; Jean-Paul Colin - ingénieur et vice-président de la Métropole de Lyon chargé de la gestion de l’eau et de l’assainissement; ainsi que Bernard Barraqué - directeur de recherche au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) sur l’environnement et le développement. Le conseiller municipal en charge des espaces verts et de l'énergie de la ville de Lisbonne, José Sá Fernandes était invité à faire le discours de bienvenue de ce cycle de conférences.
 
L’ensemble des intervenants s’est accordé à dire que la situation devenait critique. L’eau tend à devenir de plus en plus rare. Ainsi, ils ont tiré la sonnette d´alarme sur la nécessité d’agir, rapidement  en soulignant combien il est important de mettre en place différents types de moyens  afin d´optimiser au mieux cette ressource.
 
La deuxième conférence s’est tenue le 4 juillet à la Fondation Calouste Gulbenkian. Elle était consacrée à la "biodiversité urbaine et aux services d´écosystèmes". Florence Mangin,  Ambassadrice de France au Portugal, José Sá Fernandes, élu municipal de la ville ainsi que Guilherme D’Oliveira Martins, administrateur de la Fondation Calouste Gulbenkian ont pris la parole lors de cette seconde conférence. Un événement également marqué par la présence de trois spécialités français : Christel Kohler - adjointe au Maire de Strasbourg pour les questions environnementales et vice-présidente du syndicat des eaux et de l'assainissement du Bas-Rhin; Cyrille Barnérias - chef du service Europe et International de l’Agence française pour la biodiversité; ainsi que Marc Barra écologue.
 
Il est à retenir essentiellement de cette conférence que la municipalité de Lisbonne souhaite continuer à créer des espaces verts afin de contribuer à la diversité biologique.

 

Lisbonne : une ville riche en espaces "verts"

Depuis plusieurs années, la ville de Lisbonne est attentive au fait de développer des espaces verts. L’élu municipal, José Sá Fernandes présente, en introduisant la seconde conférence, les enjeux qui se sont posés à la capitale portugaise et informe que “plus de 300 hectares dédiés à ces espaces verts ont été créés en 10 ans” et que l’on retrouve “aujourd’hui plus de 120 espèces d’arbres différentes dans toute la ville”. La majorité de ces jardins sont ouverts au public. Il souligne que ce “sont des lieux privilégiés pour passer un moment convivial en famille" et donne comme exemple le parc de Monsanto.

Les efforts de la municipalité de Lisbonne sont aussi dirigés vers la  végétalisation urbaine. En effet, de plus en plus de villes travaillent à végétaliser les espaces urbains. C’est également le constat dressé par Marc Barra lors de son intervention. Il déclare qu’il “est bénéfique de pouvoir ramener la nature dans les villes”.
 
En prenant exemple sur Paris, il a évoqué “les différentes stratégies mises en place pour favoriser la présence d’espaces verts au sein de la métropole” comme le fait de “planter des arbres ou des plantes sur les voiries pour augmenter la richesse forestière sur les trottoirs”. Il conclut en expliquant qu’il faut “privilégier les immeubles végétalisés aux immeubles lisses, car cela offre plus d’espaces aux êtres-vivants pour qu’ils puissent s’y nicher et favorise, ainsi, la biodiversité”.
 

Lisbonne : une biodiversité plus intense qu’à Paris

José Sá Fernandes s’est, ensuite, appuyé sur le fleuve qui traverse la ville de Lisbonne,  le Tage,  pour souligner l´importance de la biodiversité dans la capitale portugaise. Ainsi, il explique la réapparition des poisons dans le fleuve après plusieurs années de disparition. Il assure que “la ville de Lisbonne a longuement et durement travailler sur le retour de ces espèces. On observe désormais plusieurs types de  poissons dans le Tage. Pour revenir aux niveaux antérieurs, il faut compter une dizaine d’années, mais c’est un début très positif”.
 
Lors de son déplacement dans la capitale portugaise, Marc Barra a, lui aussi, remarqué cette biodiversité avec “la présence d’hirondelles à Lisbonne”. Alors qu’il constate un déclin massif de la biodiversité à Paris.
 
Pour illustrer ses propos, Marc Barra prend exemple sur les papillons et déclare  “en 15 ans, nous avons perdu plus de 33% de papillons. Nous voyons l’impact de la métropole et de la ville sur ces espèces. Mais, ce n’est pas définitivement perdu”. Il ajoute : “la biodiversité est réversible. Si demain, les pratiques changent, alors les espèces reviendront”.
 
Pour atteindre ces objectifs, plusieurs mesures d’actions existent sur le territoire français. Florence Mangin, Ambassadrice de France au Portugal, fait référence au Plan Biodiversité établit en France et en vigueur depuis le 4 juillet 2018. Il s’agit d’un plan qui s'articule autour de plusieurs actions pour la biodiversité, présenté par l’ancien ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot.
 

Sensibiliser les plus jeunes à la biodiversité

Que ce soit à Lisbonne ou en France, il est essentiel de sensibiliser les “jeunes générations de demain” à la question environnementale, souligne Christel Kohler. Interrogée sur les différents moyens existants pour attirer et susciter l’intérêt des plus jeunes, elle explique que “plusieurs moyens sont mis en oeuvre”. En s’appuyant sur la ville de Strasbourg - désignée Capitale Française de la Biodiversité en 2014 et 2017, elle précise que “les jeunes strasbourgeois sont impliqués et participent à des ateliers ludiques comme ceux de jardinage” tout en soulignant l’importance “d’aller sur le terrain”.
Un enfant développera et éveillera sa conscience écologique plus facilement et rapidement au contact de la nature. Une approche qui fera de lui un citoyen éco-responsable.
 
Face à l’importance et à  l’urgence de la situation, Guilherme d’Oliveira Martins soutient, lui aussi, l’idée que “l’avenir doit être construit avec la collaboration de tous et la mobilisation des jeunes” avant d’ajouter que “le développement durable nécessite de nouveaux protagonistes”.
 
 
Deux autres conférences auront lieu à partir de la rentrée. La première aura lieu au Pavillon do Conhecimento - Ciencia Viva, le 10 septembre à 14h30 et abordera la thématique de la “mobilité et transition énergétique”. La dernière se déroulera le 29 octobre à la Mairie de Lisbonne - Paços do Concelho et traitera de “l’urbanisme et  des constructions durables”.
La liste des intervenants n’est pas encore connue.
 
L’accès aux conférences est gratuit mais il est demandé de s’inscrire au préalable.

Pour en savoir plus ici
 

Reprise du 29/07/2019

Publié le 27 octobre 2019, mis à jour le 27 octobre 2019

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