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GUIMARAES, CAPITALE EUROPEENNE 2012 - Une ville qui réécrit son histoire

Écrit par Lepetitjournal Lisbonne
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 21 novembre 2012

 

Première capitale du Portugal et aujourd'hui en 2012 capitale européenne de la culture. Pas un hasard me direz-vous?  Nous sommes allés fouler la terre et les ruelles de cette petite ville, là-haut, dans les terres du Minho. Quelques jours pour sentir et découvrir une ville qui réinvente chaque jour son histoire

(Photos :  E. Loupiac)

Une histoire inscrite dans la pierre
Dès l'instant où l'on arrive à Guimarães, sans même sortir de la voiture, on ressent et plus qu'ailleurs une atmosphère particulière et unique. Des maisons médiévales ornées de lumières qui scintillent le soir tombé, offrant aux yeux des passants les plus attentifs, ce qu'elles ont de plus précieux. L'héritage du passé, habillé d'un regard contemporain et inventif. Des gens ici et là, jeunes, vieux, habitants, touristes, artistes, un joyeux mélange, qui semble se croiser, et se côtoyer en parfaite harmonie.

Bien sûr, l'envie d'abandonner la voiture, et de partir le sac en bandoulière, appareil photo et carnet sous la main pour sentir et  découvrir, le présent qui s'écrit ici et

maintenant sous nos yeux. Une ville entourée de remparts, sur lesquelles on peut lire : "Aqui nasceu Portugal" (Ici est née le Portugal). Que chaque visiteur qui s'aventure dans les ruelles sach, que c'est ici qu'en 1128 s'écrivirent les premières lignes de la nation portugaise.

Les portes s'ouvrent sur son centre historique, élu patrimoine mondial de l'humanité. Ici et là, édifice médiévaux, église, palais, chapelle, les vestiges d'un passé fort et qui aujourd'hui encore révèle toute sa beauté. Au détour d'une ruelle antique, on observe des fenêtres massives, des balcons de fer forgé, des pierres de granit taillées portant le lourd poids du passé. Et soudain on débouche sur la Praça de Santiago, innombrables terrasses invitants à la flânerie, et un peu plus haut dominant la ville, le palais des ducs;  imposante et majestueuse maison seigneuriale édifiée par Dom Afonso au XVe siècle.  Comme inscrit dans la pierre, au détour de chaque monument on lit les légendes qui ont construit au fil des siècles l'histoire de Guimarães.

Un présent qui se réinvente à la croisée des arts
Nous sommes vite rattrapés par le présent, dans l'angle d'une petite ruelle, quelques sons de musique, et suspendus dans le ciel, des chemises, qui flottent là sous nos yeux. Quelques pas plus loin, une fontaine, et à l'intérieur de celle-ci siège table, chaise et parasol.

Curieuse élaboration, mélange d'architecture, et d'art contemporain, qui rappelle au visiteur, qu'il se trouve dans la capitale européenne de la culture. Guimarães est la troisième ville portugaise à avoir été élue capitale européenne au Portugal après Lisbonne  (1994) et Porto (2001). Grand défi pour une petite localité de guère de plus de 160.000 habitants. Pas moins de 600 spectacles programmés, pas un jour ne passe sans avoir une représentation. Une implication des pouvoirs publics sans commune mesure, en insérant le plus possible la population locale.

Un des axes majeurs de la programmation est de créer une confrontation entre artistes et non artistes, entre tradition et nouveaux, entre professionnels et amateurs, un pont entre les disciplines artistiques. Le projet ! "Arraial" dirigé par André Braga et Madalena Victorino, accompagné musicalement par Dead Combo vient parfaitement illustrer cette idée. Un spectacle mêlant amateurs et professionnels, révélant au public rituels et costumes traditionnel du nord du Portugal.  Guimarães 2012, se revendique être une plateforme artistique où se mêlent et se rencontrent différentes disciplines, un espace de création à la rencontre d'univers divers et variés.

Au delà, de la création, la ville a investi une grande partie du budget qui lui a été alloué dans la restructuration de quartiers anciens. En contrebas, non loin de la rivière, l'ancien quartier du cuir, retrouve un souffle nouveau, des espaces de vies et de rencontres sont créés à l'écoute des besoins de la population locale. L'ambition est avant tout de penser le quotidien pour les personnes qui le font, à savoir les habitants. Une ville habitée, qui vit par elle, avec ses propres ressources humaines, pouvant ainsi offrir à ses visiteurs, un présent vivant bien loin des villes fantômes.

C'est donc au rythme des saisons qu'il vous sera proposé de découvrir Guimarães, chacune d'entre elles révélant au public et aux artistes une nouvelle couleur et tonalité. C'est avec un budget relativement bas de 111 millions d´euros que Guimarães tente chaque jour d'être à la hauteur de cet événement d'envergure international. Reste à savoir  si dans les années à venir, les pouvoirs publics arriveront à garder la dynamique et l'ébullition créé en 2012.  Il est d'ores et déjà temps de partir vivre le dernier cycle de la programmation, "le temps de la renaissance" qui se clôturera le 22 Décembre par un spectacle pluridisciplinaire. Et qui sait d'ici quelques années, les prochains visiteurs pourront lire sur les murailles de la ville. "Em 2012, Guimarães renasceu" (en 2012 Guimarães  renaquit) . Mais pour l'instant laissons l'histoire se faire?

En savoir plus : Guimarâes 2012 ici

Elsa Loupiac (www.lepetitjournal.com/lisbonne.html) Lundi 17 septembre 2012
(elsa.loupiac@hotmail.fr)

logofblisbonne
Publié le 17 septembre 2012, mis à jour le 21 novembre 2012

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