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L'ex-Premier ministre portuguais, Socrates, renvoyé en procès

José Socrates, ex-Premier ministre portugaisJosé Socrates, ex-Premier ministre portugais
Écrit par Alexandre Klein
Publié le 11 avril 2021, mis à jour le 12 avril 2021


José Socrates, ancien Premier ministre portugais a été  renvoyé en procès pour des crimes de blanchiment de capitaux et falsification de documents. La phase d´instruction de l'« Operação Marquês » qui a débuté le 28 janvier 2019 a connu un nouveau tournant le vendredi 9 avril 2021. José Socrates ainsi que les 27 autres accusés savent à présent s'ils vont être jugés, et pour quels crimes et/ou délits.
 

L'historique d'une opération judiciaire de grande envergure

En octobre 2017, José Socrates, Premier ministre socialiste entre 2005 et 2011, est accusé de 31 crimes de corruption passive, blanchiment de capitaux, fraude fiscale aggravée ou falsification de documents par le ministère public. Selon le parquet, l'ancien dirigeant aurait touché environ 34 millions d'euros en échange de services rendus à l'ancienne banque Espírito Santo, mais également à une entreprise de construction ainsi qu'aux promoteurs d'un projet touristique.

José Socrates avait déjà été placé en garde à vue en novembre 2014, dans le cadre d'une enquête pour blanchiment d'argent, fraude fiscale et corruption. Il sera mis en examen le 24 novembre 2014, et placé en détention provisoire, et ne sera autorisé à sortir de prison qu'en septembre 2015.

A la suite de ces 31 accusations, l'enjeu de la journée du 9 avril 2021 était de savoir lesquels de ces chefs d'accusations allaient être retenu contre Socrates, et les 27 autres accusés (17 personnes physiques et 9 entreprises). Le juge d'instruction Ivo Rosa, en charge de l'affaire depuis janvier 2019, a donc rendu son verdict. Mais, il ne s´agit là encore que d'une décision transitoire car les procureurs du ministère public vont faire appel, prochainement, de cette décision.
 
 

Le jugement rendu par le Tribunal central d'instruction criminelle

Mis à part Socrates, d'autres personnalités publiques sont également impliquées dans cette accusation. On compte par exemple l'ancien ministre socialiste Armando Vara ou encore les hommes d'affaires Helder Bataglia et Carlos Santos Silva. Au total, l'accusation impliquait 189 délits et crimes, économiques et financiers.

Sur les 28 personnes et entreprises mises en examen, seules 5 feront l'objet d'un procès, dont l'ancien Premier ministre, Socrates. Sur les 31 chefs d'accusation présentés contre l'ex-Premier ministre, le juge Ivo Rosa n'a finalement retenu que 3 délits de blanchiment d'argent, ajouté à 3 délits de falsification de documents.  Il y a eu, de plus, un non-lieu pour les trois accusations pour corruption formulées à son encontre par le parquet.

En effet, une grande partie de l'intervention a permis au magistrat de signaler les failles de l'enquête. Ivo Rosa n'a pas lésiné sur les mots, n'hésitant pas à dire que « les arguments du parquet sont basés sur la spéculation et la fantaisie ».

 
De nombreuses réactions à la suite de l'annonce du résultat

Plusieurs personnalités, et notamment la socialiste Ana Gomes, se sont déjà prononcées sur cette décision, pour celle-ci cette décision pourrait avoir « un impact dévastateur pour l'image de la justice auprès de l'opinion publique ».

Le Barreau portugais a déclaré que le ministère public devrait donner des explications sur ce qui s'est passé lors de la phase de l'enquête. Il a également été souligné que la situation justifie une « réflexion approfondie sur le fonctionnement de la justice ».

« Lorsque les accusations d'un procureur sont pour la plupart rejetées par un juge d'instruction, même en invoquant des lacunes dans la formulation de cette accusation ou un manque de preuve des faits allégués, il est essentiel que des explications publiques soient données sur ce qui s´est passé », peut-on lire dans une note de presse du Barreau.

Socrates quant à lui, a déclaré que « tous les énormes  mensonges du parquet sont tombés aujourd'hui ». L'ancien Premier ministre se défend également des délits pour lesquels il est inculpé, dénonçant des « motivations politiques » de l'accusation.

Cette affaire qui fait grand bruit au Portugal  n´est pas prête de se terminer et certains évoquent déjà plusieurs années de procès.

 

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