

Pour celui ou celle qui se promène dans Lisbonne, il y a des arbres faciles à remarquer, surplombant édifices ou espaces verts. Ce sont les Araucarias, ou plutôt les quatre différentes espèces d'Araucarias que l'on peut rencontrer au hasard dans la capitale portugaise, et pas forcément à l'intérieur d'un jardin public
(Photos : M.J. Sobral - Araucaria dans les jardins du musée du Traje)
Les origines de l´araucaria
Le naturaliste à avoir découvert cet arbre fut le botaniste français Joseph Dombey (1742-1794), qui travailla au Chili une trentaine d'années pour le compte de la Couronne espagnole. Il fut le premier à le décrire en détail, sans toutefois avoir eu l'autorisation de divulguer ses travaux en dehors d'Espagne, la loi du secret dominant en péninsule ibérique à cette époque-là.
Le nom d'Araucaria provient d'une population indienne du sud du Chili, les Araucans, aujourd'hui totalement disparue et d'une ville de ce pays, Arauco.
Connu par les premiers colons espagnols au Chili, l'Araucaria (l'espèce araucana) fut introduit en Europe après l'expédition du
Les araucarias à Lisbonne
La meilleure manière de trouver au même endroit un bel ensemble d'Araucarias, c'est d'aller visiter le Palais Monteiro-Mor, au Lumiar, où se trouve installé le Musée du costume (Museu do Trage), car cette propriété fut l'une des premières des environs de Lisbonne à collecter le plus possible d'Araucarias, provenant de différentes sources et régions, pour ensuite les redistribuer dans les jardins publics et privés de la capitale.
Comme autre Araucaria possible d'admirer à Lisbonne, nous avons l'Araucaria de Nouvelle-Calédonie ou de Cook (A. colunaris), dont un exemplaire est classé monument dans le jardin du Principe Real. On peut aussi le trouver au jardin tropical de Belém et à celui d'Estrela. Il se distingue du reste des Araucarias par son port très étroit, en forme de colonne, les branches courtes et le tronc montant comme une flèche pour atteindre facilement les 40 mètres.
Un autre Araucaria, tout aussi facile à reconnaître, c'est celui de Queensland (A. bidwillii) couvert d'une végétation très
Enfin, quatrième Araucarias qui fréquente Lisbonne, celui du Parana (A. cunnighamana), originaire donc du Brésil et qui est reconnaissable aux nombreuses ?boules? de végétation situées au bout des branches. D'un port également imposant, il est toutefois plus rare, deux exemplaires se trouvant au Tropical de Belém.
Reliques d'une végétation très ancienne
Ce sont aussi des conifères résineux, avec la particularité d'avoir une végétation constituée d'écailles minuscules qui s'emboîtent et disposées de manière compacte, végétation adaptée à survivre aux gelées et à la neige tout comme aux fortes chaleurs. Les Araucarias sont des plantes monoïques, c'est-à-dire que l'on trouvera sur un même arbre des fleurs mâles et des fleurs femelles, comme pour les Séquoias ou les Pins.
Les Araucarias font partie intégrante du paysage de Lisbonne, leur aspect restant toujours égal à n'importe quelle époque de l'année, donnant cette impression d'élégance et de sérénité à la ville toute entière.
André Laurins (www.lepetitjournal.com/lisbonne.html) vendredi 8 juillet 2011
Technicien agronome (maria.friesen@sapo.pt)











