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ARBRE - Le Kapokier est en fleur (Chorisia speciosa)

Écrit par Lepetitjournal Lisbonne
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 21 octobre 2015

A cette époque de l'année, les kapokiers de Lisbonne ne peuvent pas passer inaperçus, puisqu'ils se parent de grandes fleurs roses, de 15 cm de large et ressemblant assez à celles de l'Hibiscus. Cette floraison, pourrait-on dire hors-saison, se poursuivra jusqu'à la venue de l'automne et la chute des premières feuilles, elle s'explique par l'origine de cet arbre tropical qui vit son printemps à l'étranger. Vous trouverez facilement le plus majestueux exemplaire de Kapokier dans le jardin de la Place da Alegria

(Photos : M.J Sobral)

Les origines du Kapokier 
D'abord, il s'agit de bien savoir de quel arbre on parle, puisqu'il y a une certaine confusion avec un autre arbre de la même famille, celle des Malvacées, qui lui aussi a la particularité de produire par ses graines des fibres proche du coton, mais qui est originaire d'Afrique ; le vrai Kapokier ou Sumaúma (Ceiba pentandra). D'ailleurs, ce dernier mérite qu'on s'y attarde un peu, car son histoire est assez originale. En effet, bien qu'étant un des arbres les plus hauts du continent africain, il y a 1.500 ans, il serait parti en voyage par la main de l'homme jusqu'en Asie du Sud-est, comme en Indonésie, après être passé par Madagascar. L'étymologie de "kapok" vient d'ailleurs du malais qui veut dire coton ou poil. Ce coton, très peu hydrophile, donc imperméable, ne pouvant être tissé, sera longtemps très utilisé pour remplir matelas, coussins, servant pour l'isolation thermique et même pour les gilets de sauvetage, avant qu'il ne soit remplacé par les fibres synthétiques. Rappelons aussi que le cotonnier, arbuste originaire de l'Inde et appartenant à la même famille en question, produit lui aussi des graines riche en huile, en forme de capsules, autour desquelles se trouvent des fibres ou poils désignés comme coton.

En ce qui concerne le Kapokier qui nous occupe à présent, cet arbre garde aussi ce nom à consonance malaise, bien qu'il soit originaire d'Amérique du Sud, depuis le sud du Pérou, Bolivie, Paraguay, Argentine jusqu'au sud-ouest du Brésil, espèce caractéristique aussi de la "Caatinga" du nord-est brésilien. Il est l'emblème national également du Nicaragua, marquant ainsi son appartenance à l'Amérique latine et considéré depuis toujours comme un arbre sacré par les Indiens d'Amazonie.

Comment reconnaître le Kapokier
Actuellement, à cette époque de l'année, les kapokiers de Lisbonne ne peuvent pas passer inaperçus, puisqu'ils se parent de grandes fleurs roses, de 15 cm de large et ressemblant assez à celles de l'Hibiscus, encore une Malvacée. Cette floraison, pourrait-on dire "hors-saison", se poursuivra jusqu'à la venue de l'automne et la chute des premières feuilles, elle s'explique par l'origine de cet arbre tropical qui vit son printemps à l'étranger. Ornithogamique, il s'aidera de la collaboration des oiseaux pour effectuer sa pollinisation et produira ainsi ses graines dont les fibres, elles, au contraire du vrai Kapokier, ne sont pas exploitables.

Quand le Kapokier se retrouve dénudé en plein hiver, il est tout aussi facile à reconnaître, puisqu'il est recouvert de piquants sur son tronc comme sur les branches les plus hautes. Cette protection infaillible diminuera au cours des années, les piquants acérés tombant au fur et à mesure que l'arbre vieilli. D'autres arbres se protègent ainsi de la venue d'intrus, comme l'Araucaria du Brésil (Araucaria bidwillii), véritable "désespoir des singes".
Par la forme de son tronc généralement bombé et lisse, on pourrait croire que le Kapokier a quelques relations familiales avec les Baobabs (Adansonia), ce qui n'est pas le cas, bien qu'il ait lui aussi la faculté d'emmagasiner de l'eau de réserve tout comme, par exemple, le Belombre (Phytolacca dioica) de la Pampa.

Où trouver le Kapakoier à Lisbonne


Si l'on part à sa recherche dans la capitale, on trouvera facilement le plus majestueux exemplaire de Kapokier dans le jardin de la Place da Alegria (le fameux jardin des géants), avec une hauteur approchant les 25 mètres. C'est tout de même une exception, car en dehors des forêts tropicales où ils peuvent monter jusqu'à 30 mètres au maximum, ces arbres excèdent rarement les 20 mètres de haut sous nos latitudes. Ce qui prouve bien aussi, encore une fois, que Lisbonne possède bien une position privilégiée en ce qui concerne les plantes exotiques de l'Hémisphère Sud.

Autre exemplaire à ne pas rater pendant sa floraison, c'est celui qui se trouve en plein milieu du petit jardin placé devant le Musée d'Art ancien ou des Janelas Verdes et face au Tage. Son association avec une vigne-vierge prenant ses couleurs automnales est d'un très bel effet.

Nous trouverons bien d'autres Kapokiers plantés soit en solitaire comme celui proche da Casa dos Bicos, ou deux d'entre eux face à face dans le jardin de Campo dos Mártires da Pátria, ou enfin par cette alignement planté lors de l'inauguration du Centre Culturel de Belém, en 1993.

André Laurins (www.lepetitjournal.com/lisbonne.html) Reprise mardi 20 septembre 2011

Technicien agronome (maria.friesen@sapo.pt)

logofblisbonne
Publié le 20 octobre 2015, mis à jour le 21 octobre 2015

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