Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

JARDIN - Estufa Fria, du parc Eduardo VII, véritable ex-libris de Lisbonne

Écrit par Lepetitjournal Lisbonne
Publié le 11 décembre 2014, mis à jour le 5 janvier 2018

 

Après bien deux ans de fermeture au public, pour rénovation totale de la couverture de la serre froide (Estufa Fria), nous avons de nouveau l'opportunité de visiter, en plein centre de la capitale, un lieu emblématique du parc Eduardo VII, à deux pas de la place Marquês de Pombal et dans le prolongement de l'avenue da Liberdade

(Photos : M.J. Sobral)

Les plantes se sont appropriées cet espace à l'origine improvisé
Plusieurs raisons, dues essentiellement au hasard, sont à l'origine de cet espace insolite et exceptionnel, idéal pour abriter des plantes délicates et sensibles, qui ont pu s'y développer à loisir. D'abord, ce fut une carrière d'extraction de basalte, vers la fin du XIXe siècle, début du XXe, avant qu'elle ne soit désactivée à cause de l'émergence d'une source naturelle qui compromettra l'exploitation minière. Ensuite, cet espace deviendra le lieu de stockage d'un jardinier municipal qui y concentrera des plantes provenant des quatre coins du monde, destinées à l'origine à être implantées sur l'avenue da Liberdade, d'après un plan directoire visant à arboriser cet axe central de la capitale. Mais la première Guerre Mondiale retardera la mise en application et la concrétisation du projet, laissant le temps aux plantes de développer leurs racines et leur végétation dans ce local si bien abrité et pourvu en eau naturellement. En 1926, alors que les plantes sont définitivement installées, l'architecte et peintre Raoul Carapinha idéalise l'espace, et conçoit de le transformer en une serre, projet qui sera conclu en 1930 et inauguré trois ans plus tard.



Une architecture adaptée au local
Dans les années 40, le régime de l'époque imposera son style bien caractéristique, obligeant à des modifications de toute la conception du parc Eduardo VII, comme de l'entrée de la serre. Ces traces architecturales sont encore visibles de nos jours.
En 1975, les parties dédiées aux plantes plus sensibles, tropicales et équatoriales, se verront alors protégées par une nouvelle structure en verre de couverture, qui permettra d'augmenter la température et le degré d'humidité à l'intérieur avec, respectivement, une serre dite « chaude » (estufa quente) et une serre réservée aux succulentes (estufa doce), cette dernière ayant une température légèrement plus élevée et sans humidité de l'air.

I ? La serre froide

Terme résultant du fait qu'elle ne possède aucun système de réchauffement, d'environ 8000 m2, elle dispose donc d'une nouvelle couverture, légère, faite  de fines lamelles de bois, servant à protéger des rigueurs de l'hiver, même à Lisbonne, et des chaleurs excessives de l'été. Cela constitue un abri favorable au développement de plantes singulières, comme les fameuses fougères arborescentes (Dicksonia antarctica), originaires du sud de l'Australie, véritable référence de cette serre et recréant ainsi artificiellement un milieu comparable à celui de Sintra. Dans cette première partie, on trouve également de nombreux camélias (Camellia japonica), des hortensias (Hydrangea excelsa), des azalées (Rhododendron spp.) et proche des petits lacs, des palmiers très exotique comme les Howea belmoreana de l'île du Pacifique de Lord Lowe. On y verra aussi des tas de nénuphars, nom provenant de l'Egypte des pharaons et qui voulait dire « la plus belle fleur », tout comme les papyrus qui, eux aussi, bordent les rives du Nil. Autre grand symbole de l'Orient, les lotus, fleur sacrée entre toutes.


II - La serre chaude (1)

D'environ 3000m2, avec une température plus élevée (28ºC), pourvue de sa couverture en verre, elle abrite des plantes plus exigeantes en chaleur et humidité, tels les bananiers (Musa spp.) qui y produisent de beaux régimes, les caféiers (Coffea arabica) sensibles surtout aux baisses de température nocturne, les manguiers (Manguifera indica) ainsi que différents figuiers du genre Ficus, comme l'espèce elastica ou benjamina. Les bougainvilliers sont aussi nombreux à s'épanouir dans ce micro climat artificiel.

III- La serre Chaude (2) - "estufa doce"
Enfin, dans le fond de la serre chaude, nous pénétrons dans un petit local de 400m2, où une belle collection de plantes grasses ou succulentes (d'où le terme portugais de « doce ») a trouvé refuge pour s'épanouir sous une température encore légèrement supérieure à la précédente (32 à 35ºC), pour s'approcher de la température des régions désertiques d'où elles proviennent : Agaves du Mexique, Aloès d'Afrique.

André Laurins (www.lepetitjournal.com/lisbonne.html) Reprise du mercredi 18 janvier 2012
Technicien agronome

Ouvert tous les jours, horaires d´hiver : 9h00 - 17H00 (18H00 en été)
Visite gratuite le dimanche jusqu´à 14H
Entrée : 3?

 

 

Visite guidée en français :
- Dimanche 14 Décembre 2014 de 10h00 à 13h00 - (Rdv à la fontaine en haut du parc. Participation de 4 euros par adulte avec documnetation fournie.)

En savoir plus : laurins.andre@gmail.com

logofblisbonne
Publié le 11 décembre 2014, mis à jour le 5 janvier 2018

Flash infos