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ART PUBLIC – Exposition dans le jardin de la fondation Gulbenkian

Écrit par Lepetitjournal Lisbonne
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 14 novembre 2012

 

Dans l'oasis de fraîcheur et de verdure qu'est le parc de la Fondation Gulbenkian,  une exposition d'art public invite à la rêverie et peut-être plus

(Photos : Léonie Philipp)

Une créature égarée dans le temps
De parc d'attraction qu'il était autrefois, le terrain qui relie la Fondation Gulbenkian et son Centre d'Art Moderne est aujourd'hui un jardin des délices : l'eau y gargouille, les canards cancanent avec bonheur, le vent agite fraîchement arbres et plantes, et l'humain s'y sent bien : il lit, travaille sur son ordinateur, dessine, se repose, flirte, contemple ce qui l'entoure. Peut-être verra-t-il alors une créature égarée dans le temps, une réminiscence du passé de l'endroit, un rappel de l'histoire du Portugal : un rhinocéros. En résine ou fibre de verre certes, mais grandeur nature et harnaché comme il a dû l'être lorsqu'on le montrait dans les foires et les palais au temps des Grandes Découvertes. Extrait de son origine géographique et temporelle par le collectif d'artistes Raqs Media, le bien nommé "However incongruous"  est l'une des oeuvres de l'exposition d'art public qui peuplent actuellement le jardin de la Fondation Gulbenkian.

"Próximo Futuro"


Cette initiative s'inscrit dans le Programme de Culture Contemporaine de la Fondation Gulbenkian :  "Próximo Futuro", qui a vu le jour en 2009. De fait, certaines des ?uvres  offertes au regard et à l'usage du visiteur l'étaient déjà l'année passée : c'est le cas des parasols de l'architecte portugaise Ines Lobo qui déploient sous le ciel de Lisbonne les dessins de quatre artistes : Rachel Korman, Bábara Assis Pacheco, Isaías Correia et Délio Jasse. Dispersés dans le jardin, ces grands champignons plats, tous pareils et tous différents, doivent être appréciés par le promeneur le nez en l'air, une position connue pour être propice à la détente et à la rêverie.

Et c'est bien de cela qu'il s'agit dans la "Tenda" de Marisa Vinha : des bandes de tissus colorées, fixées ou simplement déposées sur le sol, convergent au sommet d'un mât de cocagne qu'il n'est pas besoin d'escalader pour remporter le prix : de gros coussins attendent le visiteur et lui donnent le plaisir d'habiter cet espace provisoire arc-en-ciel. A la fois ouvert et fermé, les généreuses proportions de la tente lui permettent d'accueillir dans une même embrassade dormeurs, lecteurs, enfants, un papa avec sa petite fille et sa poupée et une flopée d'ados. Ceux-ci d'ailleurs rêvent sûrement ? nous y revoilà ? de pouvoir s'échapper dans la roulotte au camouflage paradoxalement bigarré stationnée devant le CAM. Elle semble attendre qu'une  force  vienne la tirer de son  immobilisme : la soif de liberté des ados y parviendrait-elle ?

Si cette roulotte est un abri qui invite à l'évasion sur terre, celui conçu par Nandipha Mntambo, artiste née au Swaziland qui vit et travaille en Afrique du Sud, convie lui au voyage mental. Dressé au bord du lac du jardin et construit en osier,  "Casulo" sera, selon l'imagination de celui qui y habite, la cabane d'un pêcheur, le nid d'un oiseau, le cocon d'où sortira une libellule, un creuset à fantaisie.

Rêverie, fantaisie, imagination des  artistes ont donc rendez-vous avec les vôtres cet été dans un oasis de fraîcheur et de verdure sis au centre de la ville d'où partaient autrefois des marins en quête d'un avenir meilleur. Et si la promenade au jardin que vous propose "Próximo Futuro" était en fait un voyage dans le temps ?

Anaé Legrand (www.lepetitjournal.com/lisbonne.html) jeudi 4 août 2011
(anaelegrand@gmail.com)

Jardin de la Fondation Gulbenkian, Av. de Berna, Lisbonne, jusqu' au 30 septembre

logofblisbonne
Publié le 25 septembre 2011, mis à jour le 14 novembre 2012

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