Rétrospective : carnet de coulisses du 29ᵉ Festival de Cine de Lima PUCP
265 projections nationales et internationales, 90 cinéastes du monde entier invités à échanger avec le public lors de conférences, d'ateliers ou de discussions télévisées … projecteurs braqués sur Lima pour la 29e édition du festival de cinéma de la PUCP en ce début de mois d'août!
Publié le 19 août 2025, mis à jour le 30 août 2025
Lepetitjournal.com vous invite à découvrir les visages et les voix qui animent ce festival, tant devant que derrière l'écran. Suivez-nous à travers les principaux lieux de projection : le centre culturel de l'université PUCP, le Teatro « NOS », le Cinéplanet Alcázar, la salle Armando Robles Godoy du ministère de la Culture et le cinéma Lumière de l'Alliance française.
Mémoire et nouveauté : regards croisés des régisseurs
Nous rencontrons d'abord FranckPierre, régisseur de la salle Lumière à l'Alliance française. Il note « une organisation beaucoup plus ordonnée cette année », qui a permis l'émergence d'initiatives pionnières comme le Ciné Solar, une projection itinérante alimentée par des panneaux solaires.
Dans les couloirs du centre culturel PUCP, David Toranzo Chumbes nous dévoile une autre dimension du festival : celle de la mémoire. Responsable de la Filmoteca – une association qui collecte, conserve et restaure des pellicules uniques du patrimoine national – il rappelle que le festival est l’un des rares moments où ces films peuvent être projetés au public.
« Imaginez la Filmoteca comme un album de famille : une photo abîmée qui retrouve ses couleurs », explique-t-il.
« Les spectateurs, principalement des personnes âgées, revivent une œuvre qui les a marqués dans leur jeunesse. C'est comme redécouvrir un être cher sur une vieille photo restaurée. »
Ainsi, la diversité du programme fait la grandeur de ce festival. Comme le souligne Franck Pierre : « Il y a même des courts-métrages d'animation gratuits et d’autres formats souvent négligés dans les grands festivals, comme la comédie. »
Et cette variété se reflète aussi dans les salles : « On voit un bel équilibre entre des spectateurs très jeunes, d’autres plus âgés, et même parfois quelques enfants. »
De gauche à droite: Juan Limo, Elva Arrieta et Clara Best @ EP
Ceux qui font le festival avec leurs regards : des spectateurs de tous les horizons
Cette diversité se reflète également dans les mots de Silvia Viviana Suárez Castañeda, 55 ans, habituée du festival.
À la sortie d'une projection, elle confie : « Mais dans ce festival, on peut toujours voir un autre type de cinéma, plus sensible et plus émouvant, que la télévision ne propose pas, même quand on cherche. Je suis très contente que cela soit fait au niveau national, et aussi avec les films venus de festivals étrangers. »
Pour elle, ce rendez-vous est l'occasion de découvrir des récits venus de Hollande, du Brésil ou encore de France.
Son témoignage rejoint celui de Franck Pierre, qui souligne la « relation très belle entre la France et le Pérou à travers le cinéma » et, plus largement, l'importance du festival comme accès privilégié à des œuvres rarement visibles ailleurs : trésors restaurés de la Filmoteca, créations indépendantes et courts-métrages d'animation, généralement absents des circuits traditionnels.
Franck Pierre, témoin @ EP
Un espace rare pour des œuvres qui questionnent : le témoignage des créateurs
Cette idée est confirmée par deux réalisateurs rencontrés à l’Alliance française : Clara Best (Puririkuy, 2021) et Juan Limo (El motor y la melodía, 2020). Selon eux, l'animation parle autant aux petits qu'aux grands : loin d'être de simples divertissements pour enfants, leurs créations offrent des clés de compréhension et un langage poétique qui rendent accessible à tous une réflexion profonde sur notre monde.