Édition internationale

Des abeilles dotées de droits: reconnaître les droits des abeilles natives sans dard

Un projet d’ordonnance municipale dans la Réserve de biosphère Avireri-VRAEM suscite l’attention : il propose d’accorder un cadre juridique reconnaissant des droits aux abeilles natives sans dard (mélipones) et de protéger leurs habitats.

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@USGS by Unsplash
Écrit par Le Petit Journal LIMA
Publié le 22 octobre 2025, mis à jour le 28 octobre 2025

 

Cette initiative, applaudie par les apiculteurs traditionnels et les organisations environnementales, survient dans un contexte de pression accrue sur les forêts et les écosystèmes, menaçant ces espèces essentielles à la pollinisation et à l’économie locale.

 

Que propose l’ordonnance au Pérou ?

Selon des documents préliminaires et des témoignages recueillis sur place, l’ordonnance envisage :

* De reconnaître les abeilles natives sans dard comme des êtres nécessitant protection au sein de la Réserve Avireri-VRAEM.

* D’interdire la coupe et le commerce des arbres servant de nidification, identifiés comme cruciaux pour la méliponiculture traditionnelle.

* De créer des mécanismes de surveillance communautaire et des sanctions administratives contre l’extraction illégale de ruches ou la destruction de nids naturels.

* De promouvoir la méliponiculture communautaire comme activité économique durable, en garantissant la participation et les droits des peuples autochtones.

Le texte définitif de l’ordonnance n’avait pas encore été rendu public au moment de la rédaction de ce rapport ; les mesures mentionnées proviennent donc de projets et de débats locaux en cours.

 

 

 Contexte juridique et politique : Ces dernières années, le pays a fait des progrès pour visibiliser les abeilles sans dard. Une réforme législative récente leur accorde un intérêt national au sein des politiques apicoles. Cependant, des spécialistes soulignent que la réglementation reste insuffisante, et que la production de miel de mélipones n’a pas encore de reconnaissance claire dans les normes alimentaires nationales ou internationales.

 

 

Pourquoi c’est important : écologie, culture et économie

Les abeilles sans dard jouent un rôle écologique vital : elles pollinisent des plantes natives clés de l’Amazonie et des forêts de montagne. Pour de nombreux peuples indigènes, comme les Asháninkas, elles représentent également une source de nourriture médicinale et de revenu durable grâce à la méliponiculture traditionnelle. La déforestation et la fragmentation des habitats menacent directement leur survie.

 

 

Les menaces et défis des abeilles

Les principaux risques identifiés sont :

* La perte d’habitat due à la déforestation, l’expansion agricole et l’exploitation illégale.

* L’absence de normes de commercialisation pour le miel de mélipones, ce qui rend difficile la formalisation d’un marché équitable.

* Le danger que l’attribution de « droits » reste symbolique si elle n’est pas accompagnée d’actions concrètes, de financements et de mécanismes de contrôle.

 

 

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@Georg Eiermann by Unsplash

 

 

Témoignages du territoire

Des dirigeants communautaires soutiennent l’initiative comme une opportunité de protéger les arbres et de valoriser les savoirs ancestraux. Des ONG environnementales insistent sur l’importance d’une cogestion avec les communautés, de programmes de reboisement et de contrôle strict contre le trafic de ruches sauvages.

 

 

Conditions pour garantir l’efficacité de l’ordonnance

Pour que l’ordonnance ait un impact réel, il sera essentiel :

1. D’inclure des annexes techniques identifiant les espèces végétales cruciales pour les abeilles et leurs corridors écologiques.

2. De garantir des droits bioculturels aux peuples indigènes gestionnaires de ces écosystèmes.

3. D’articuler le dispositif local avec les institutions nationales et des financements durables.

4. De mettre en place la certification du miel de mélipones afin d’ouvrir des marchés spécialisés.

La Réserve de biosphère Avireri-VRAEM est un espace de biodiversité immense, mais soumis à des pressions socio-environnementales complexes. L’ordonnance pourrait devenir un modèle international si elle réussit à concilier droits de la nature, savoirs autochtones et développement durable local. Elle s’inscrit dans un mouvement global visant à reconnaître légalement les droits des écosystèmes.

La déclaration des droits pour les abeilles sans dard représente une avancée innovante qui place la nature comme sujet de protection juridique. Toutefois, son succès dépendra de son application réelle, du soutien des communautés locales et de la capacité des institutions à coordonner des actions de conservation efficaces. Cette ordonnance pourrait marquer un tournant historique pour la protection des pollinisateurs indigènes et la souveraineté écologique dans la région Avireri-VRAEM.

 

 

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