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L’agence de voyage Puka Nina prône le tourisme éco-responsable

L’agence de voyage Puka Nina prône le tourisme éco-responsableL’agence de voyage Puka Nina prône le tourisme éco-responsable
©LorenaBertin
Écrit par Lorena BERTIN
Publié le 3 septembre 2021, mis à jour le 4 septembre 2021

À Cuzco, dans la région la plus touristique du Pérou, Puka Nina propose des voyages sur mesure en luttant contre le tourisme de masse et en misant sur des valeurs humaines et environnementales.

Le Pérou n’est pas une destination touristique hasardeuse. « Tintin et le Temple du soleil » a fait rêver de nombreux francophones. En plus de sa diversité et son authenticité, le berceau des civilisations apporte un complément historique, à la différence d’autres pays d’Amérique du Sud.

Olivier Cartagena est Franco-péruvien, amoureux de son pays d’origine, il y consacre sa maîtrise d’histoire. Après avoir exercé la fonction de guide officiel pendant quelques années, il se lance en tant que chef d’entreprise en 2004. Il crée cette agence de voyage avec pour seule ligne de conduite : le respect de l’environnement et des populations locales.

Les Péruviens présentent une certaine contradiction. Ils sont très reconnaissants envers la nature et vénèrent la terre mère, pourtant l’écologie reste secondaire. L’État non plus ne s’implique pas dans ce domaine. « L’urgence climatique n’a pas fait l’objet de débat lors des élections présidentielles. On a eu un petit élan avec la loi contre le plastique à usage unique mais ce n’est pas assez » se confie Olivier.

 

L’agence de voyage Puka Nina prône le tourisme éco-responsable
©LorenaBertin

 

Miser sur l’économie locale pour un tourisme équitable

Olivier Cartagena n’a pas voulu monter une entreprise de tours opérateurs comme les autres. Il suffit de se rendre sur la place centrale de Cuzco pour réaliser que l’offre ne manque pas, mais il est l’un des seuls à minimiser l’impact touristique. « Le tourisme de masse est un non-sens ». Puka Nina propose des circuits sur mesures orientés pour des couples, des familles et des groupes de maximum 7 personnes. « Évidemment c’est moins rentable qu’un car rempli de touristes, mais ce sont mes valeurs ». Pour faire tourner l’économie, il ne travaille qu’avec des guides, hôtels et transporteurs locaux et se passe des grosses compagnies nationales. « Lorsqu’on crée le contact on insiste sur ces enjeux environnementaux. Ça nous est arrivé de rencontrer des professionnels non respectueux, on a donc arrêté de travailler avec eux ». Mais mener une politique de tourisme équitable et ramasser les déchets lors de treks n’était pas suffisant.

 

L’agence de voyage Puka Nina prône le tourisme éco-responsable
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Un partenariat pour lutter contre l’empreinte carbone et préserver l’Amazonie

Le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) alarme une fois de plus sur l’urgence climatique et on sait que la nature régule le climat. Le but de Puka Nina est de conserver les forêts et régénérer les écosystèmes. « Même s’il serait préférable d’arrêter de couper les arbres plutôt que de les replanter. Il faut des années pour les remplacer et à nouveau capter le carbone ». L’agence lutte de façon concrète et transparente. Elle épaule la société Nature Services Peru (NSP) en demandant une contribution à ses clients. Une sorte de compensation du carbone émis par leur voyage. En plus de former les jeunes des régions boisées à la conservation de leur propre patrimoine forestier, ce projet leur offre un débouché sans se déplacer dans les villes. « Cette contribution n’est pas obligatoire mais la plupart acceptent car ils sont conscients de la situation critique de l’Amazonie ».

 

L’agence de voyage Puka Nina prône le tourisme éco-responsable
©LorenaBertin

 

Depuis la pandémie, Olivier est inquiet sur la viabilité du tourisme à long terme. Il n’est pas passé loin de la faillite et a dû se séparer du tiers de ses employés. Une période humainement compliquée. La construction d’un aéroport international à Cuzco serait vu comme une solution pour relancer le tourisme, mais une nouvelle fois, au détriment de l’environnement.

 

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