Alors que Trujillo rime avec « attentado » ces dernières semaines dans la presse péruvienne, la ville a offert un autre visage lors du traditionel festival de Primavera : des chars colorés, des danses traditionnelles et plus de 20 000 spectateurs habillant les rues d’une ambiance festive.
Une semaine jalonnée de festivités au Pérou
Entre le 21 et le 28 septembre 2025, chaque jour apportait son lot de célébrations. La semaine s’est ouverte par une soirée de gala réunissant orchestre symphonique et ballet. Jeudi, les neuf reines internationales de cette édition ont défilé en arborant les costumes traditionnels de leurs pays ou régions d’origine.
Le samedi, la Plaza de Armas s’est transformée en scène populaire pour la Journée mondiale du tourisme, ponctuée de parades et de danses folkloriques où le public a été invité à se joindre spontanément. Point d’orgue du programme, le Gran Corso Primaveral du dimanche : un défilé géant mêlant associations culturelles locales, jeunes musiciens et acrobates. Rien que pour ce cortège, près de 180 000 spectateurs se sont massés le long de l’avenida España pour acclamer les artistes.
« Contamos con la participación de 19 comparsas de danzas típicas, 20 bandas de música y 9 reinas internacionales » nous explique Mario Caro Infantas, président du club de leones de Trujillo, organisateur de l’événement depuis 73 ans.
« Nous comptons avec la participation de 19 troupes de danses typiques, 20 fanfares et 9 reines internationales », nous explique Mario Caro Infantas, président du Club des Lions de Trujillo, organisateur de l’événement depuis 73 ans.
Chaque année, le retour du printemps coïncide avec un double anniversaire : celui du festival et celui du Club de Leones. « Le Festival International du Printemps fait partie du patrimoine de notre ville. Il n’a jamais été interrompu en 73 ans », rappelle son président Mario Caro Infantas. Et d’ajouter : « Notre Club des Lions, fondé il y a 78 ans, promeut ce festival depuis plus de sept décennies afin de favoriser la culture, l’amitié et la fraternité entre les pays. »
Une volonté concrétisée en 2025 par la participation de délégations venues du Mexique, des Estados Unidos, du Paraguay, del Ecuador, de Chile, de Brasil, de Uruguay y de Panamá.
Au-delà du folklore : mettre en avant la culture et la solidarité
« Nous ne faisons pas seulement la promotion du tourisme et de l’économie locale, nous soutenons aussi la culture : nous organisons des concours de peinture et offrons une place aux écoles de danse et aux artistes de Trujillo », poursuit Mario Caro Infantas.
Cette année, le a réuni une quarantaine d’artistes venus de différentes régions du pays. En une seule journée, ils ont donné vie aux façades coloniales du centre historique à travers des œuvres colorées inspirées par la ville et son printemps. En récompensant ces talents, le festival confirme sa volonté de placer l’art et la créativité au cœur de la Fiesta de las Flores, au-delà du seul aspect touristique. En 2025, une quarantaine d’artistes péruviens ont participé au XXI Concurso de Pintura al Aire Libre, réalisant en une journée des œuvres colorées sur les murs et les façades coloniales du centre historique.
Les plus remarquées ont été récompensées par le Club de Leones, - notamment Rogger Jean Oncay La Roa, Miguel Ángel Moscol Maitahuari et Luz Svet Rentería Durand - donnant ainsi une nouvelle visibilité aux talents de la ville.
Et l’impact dépasse le seul champ culturel : « Con los fondos recaudados vamos a construir un centro de salud en nuestra sede institucional, con consultorios y farmacia, para brindar atención gratuita. » souligne Mario Caro Infantas.
« Avec les fonds recueillis, nous allons construire un centre de santé dans notre siège institutionnel, avec des cabinets de consultation et une pharmacie, afin d’offrir des soins gratuits », souligne Mario Caro Infantas.
Un impact nuancé, un avenir en germe : la promesse d’un printemps nouveau pour Trujillo?
Si l’événement est unanimement salué pour son atmosphère et sa visibilité internationale, certains acteurs touristiques se montrent plus réservés.
Une agence de tourisme confie que la plupart des visiteurs viennent uniquement pour le festival avant de repartir, sans profiter des sites préincas et des richesses culturelles qui entourent Trujillo. Selon eux, la fête attire du public mais ne génère pas toujours de retombées durables pour l’économie locale. Souhaitant rester anonymes, ils pointent la corruption et le crime organisé comme des freins majeurs au développement touristique de la ville.
Pour Mario Caro Infantas, « Les Trujillans eux-mêmes ont besoin de ce festival : c’est un moment d’union et de sécurité, une occasion d’être fiers de leur ville. »
Reste à savoir si ce souffle d’optimisme permettra de transformer l’image de Trujillo : quel visage de Trujillo l’emportera aux yeux du monde ?
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