Cette année, la municipalité de Lima a installé la pinacothèque Ignacio Merino dans l'hospice Manrique, un bâtiment rénové situé sur la « Plaza Francia » dans le centre historique de la capitale.
La « Plaza Francia » est l'un des endroits les plus anciens et les plus historiques de Lima. Cette. Autrefois, l'ambassade de France se trouvait sur cette place qui existe depuis le 16ème siècle. Ce n'est donc pas une surprise que le monument de la Liberté placé en son centre soit un cadeau que la communauté française ait fait au Pérou pour le premier centenaire de son indépendance en 1921.
Un autre bâtiment très important sur cette place est l'hospice Manrique, du nom de Bartolomé Manrique, un philanthrope chilien qui, en 1866, a utilisé sa fortune pour aider les autres. Après les nombreuses guerres civiles qui ont saigné le Pérou dans les premières années de la République, de nombreuses veuves et jeunes filles se sont retrouvées seules, complètement impuissantes et ruinées. C'est pourquoi Manrique a construit un hospice pour leur offrir un abri décent. Au fil des années, l'hospice est devenu une maison où ses différents espaces étaient loués. Puis, peu à peu, l'abandon et le manque d’entretien ont fini par détériorer ses intérieurs. Cette année, la municipalité de Lima a récupéré le bâtiment et y a ouvert la « Pinacothèque Ignacio Merino » composée de véritables joyaux artistiques qui font partie de la grande collection artistique de la municipalité.
Les salles de ce nouvel espace culturel sont situées là où se trouvaient les chambres des femmes qui habitaient l'hospice. Ce sont de petits espaces mais très bien équipés et éclairés, et leurs murs sont peints de différentes couleurs pour différencier les périodes et les styles de la collection. Parmi les chefs-d'œuvre, une toile de six mètres de long accueille le public : il s’agit d’une vue panoramique impressionnante de la ville de Lima du milieu du 19ème siècle, réalisée par le peintre péruvien Guillermo Tasset. Sont également exposées quelques aquarelles du célèbre peintre métis Francisco 'Pancho' Fierro qui a représenté les coutumes de Lima au 19ème siècle et des œuvres de l'école indigène dont la grande contribution a grandement influencé la construction de l'identité péruvienne.
Six salles d'exposition ont été consacrées au peintre Ignacio Merino
Thème central de la visite. Mais qui était Merino ? C'était un artiste né dans la ville de Piura, qui appartenait à une famille aisée et qui est considéré comme le premier peintre académique à se rendre en Europe pour étudier. Il a vécu une grande partie de sa vie à Paris où il a fait ses études avec les professeurs français Paul Delaroche et Raymond Monvoisin, sous l'influence desquels son goût pour les sujets historiques s'est éveillé.
Il assiste aux transformations de la capitale française opérées par le baron Haussmann et participe également à l'Exposition universelle de 1855 qui fait de Paris une grande vitrine internationale. À partir de ce moment, il fait une brillante carrière de peintre en France. À sa mort, le 17 mars 1876, Merino a légué toutes ses œuvres à la ville de Lima, c'est pourquoi la municipalité possède la grande majorité des peintures que l'artiste a réalisées de son vivant.
Saviez-vous que l'un des premiers romans de Jules Verne, intitulé « Martín Paz » (1852), se déroule au Pérou ? Verne a trouvé l'inspiration pour ce travail dans les dessins et aquarelles traditionnels qu'Ignacio Merino a publiés dans le magazine du « Musée des familles » entre juillet et août 1852. Ce n'est d’ailleurs pas la seule fois où le Pérou apparaît dans l'œuvre de Verne, il y a aussi des références à ce pays dans « Vingt mille lieues sous les mers » et dans « Les fils du capitaine Grant ».
La « Pinacoteca Municipal Ignacio Merino » est située dans l'hospice Manrique, à l’adresse suivante : Jr. Rufino Torrico, cuadra 11, Plaza Francia, Cercado de Lima.
Horaires : mardi, jeudi et samedi, de 10h à 16h.
Entrée gratuite.
Rédaction : Pablo Solórzano – Guide touristique