

(Credit Photo : G.Tanesse)
Pour beaucoup de blancs de ce pays, la France reste la patrie de l'art culinaire et dans une moindre mesure celle des droits de l'Homme. Ces derniers sont des descendants des Huguenots qui ont fui la France après avoir été opprimés pour leurs croyances religieuses. Leur première terre d'asile était la Hollande. Puis les Hollandais leur ont concédé une partie des nouvelles terres conquises dans le sud de l'Afrique qui portent encore aujourd'hui le nom de Franschhoek (Le coin des Français). Ces réfugiés d'origine française ont perpétué dans ces régions jadis sauvages, la culture de la vigne et la fabrication du vin. Ceci reste encore aujourd'hui la marque d'identité des Français dans le monde entier et pour tous les Sud Africains.
Les Sud-Africains noirs ne savent pas toujours que ces Huguenots, qui ont été englobés dans l'ethnie des Afrikaners, sont d'origine française. Nombreux pensent qu'ils viennent de Hollande et que les noms comme Sauvignon, Cabernet, la Dauphine ou les noms de famille tels Du toit ou De Villiers sont d'origine néerlandaise. En revanche, ils sont tous d'accord sur le fait que Paris est la capitale mondiale de la mode et les plus cultivés ont conscience du rôle essentiel de la France en termes de défense des droits de l'Homme. Et la présence active sur leur territoire de Médecins Sans Frontières et d'autres organismes français témoignent du rôle important qu'occupe la France dans l'aide humanitaire au niveau mondial.
La France reste associée à son passé colonial en Afrique
La nouvelle démocratie sud-africaine dominée par l'ANC considère que la France reste cependant un ancien occupant blanc. Même longtemps après les indépendances, grâce a sa voix au Conseil de Sécurité des Nations Unies, la France continue de tirer les ficelles de plusieurs gouvernements de pays africains. Les noirs sud-africains, très sensibles à leur identité africaine, sont très attentifs à tout ce qui peut rabaisser la valeur de l'homme noir, comme le discours à Dakar du président Sarkozy peu après son élection à l'Elysée et ce malgré sa tentative de correction devant l'assemblée nationale sud-africaine à Capetown le 28 février 2008.
L'annonce de la fermeture des camps militaires français en Afrique témoigne de l'élan révolutionnaire de ce discours qui semble avoir sonné le glas des méthodes de colon de la France à l'égard de l'Afrique. Néanmoins les noirs sud-africains ne sont pas dupes, ils comprennent les jeux politiques engagés par certaines superpuissances pour défendre leurs intérêts en Afrique.
Sur un plan humain, il faut ajouter les expériences personnelles de certains noirs sud-africains avec la France, les Français et les francophones. Il s'agit par exemple d'un certain raffinement des Français et francophones africains dans leurs relations de travail et dans leurs rapports à autrui.
Enfin il faut insister sur l'étonnement des Sud-Africains lors de leur passage dans l'hexagone devant la résistance, ou même le refus, de certains Français de communiquer en anglais même lorsqu'ils le peuvent, sous prétexte de défendre la langue française.
En conclusion les Français et la destination France sont généralement très appréciés et bien notés par les Sud-Africains, quelles que soient leurs origines.
Jacques Faran K ? www.lepetitjournal.com ? 07 Janvier 2009



