Édition internationale

Johannesburg : conversation littéraire avec Vanessa Schneider à l’Institut Français

La rencontre organisée par l’IFAS avec l’écrivaine Vanessa Schneider se déroulait à distance, par liaison vidéo. Mais l’autrice de « La peau dure », habituée aux caméras, avait une telle présence qu’on l’aurait crue avec nous dans la salle. La rencontre menée depuis l’Institut Français de Johannesburg par Jean Spiri, conseiller de coopération et d’action culturelle à l’Ambassade de France, a eu lieu ce 1er Octobre. Lepetitjournal.com/Johannesburg était présent.

Vanessa SchneiderVanessa Schneider
Photo : Livres Hebdo
Écrit par Philippe Petit
Publié le 2 octobre 2025, mis à jour le 8 octobre 2025

L’entretien littéraire s’est déroulé en deux temps: Vanessa Schneider nous a d’abord partagé ses coups de cœur de la rentrée littéraire. Puis elle a présenté son nouvel ouvrage, « La peau dure ».

 

Entretien littéraire avec l'IFAS de Johannesburg

 

Qui est Vanessa Schneider ?

Vanessa Schneider est une romancière et essayiste française. Elle est également journaliste au service politique du quotidien « Le Monde ». Elle participe régulièrement à l’émission télévisée « C dans l’air ». Elle a publié plusieurs ouvrages, dont La mère de ma mère, Tâche de ne pas devenir folle, Le pacte des vierges, Le jour où tu m’as quittée, Tu t’appelais Maria Schneider, (à propos de sa cousine, adapté au cinéma), La fille de Deauville. Elle publie,  en 2025, « La peau dure », ouvrage à propos de ses relations avec son père, l’écrivain et haut fonctionnaire Michel Schneider.

Après « La mère de ma mère » où l’auteure racontait l’histoire de sa grand-mère venue d’Haïti, son dernier livre est donc également une histoire de famille, dans lequel elle mêle des aspects intimistes et des réflexions sur les générations. Au cours de cette conversation littéraire, répondant à une question d’un des nombreux auditeurs, elle s'est confiée sur sa méthode d’écriture : elle ne mélange pas ses deux métiers qui ont des rythmes différents. Journaliste à plein temps, elle réserve ses temps de vacances pour écrire ses livres. Son choix d’ouvrages à lire pour la rentrée porte aussi, pour la plupart des titres retenus, sur des histoires de familles.

 

 

Le choix de livres de cette rentrée littéraire par Vanessa Schneider 

 

Livres sélectionnés par Vanessa Schneider

 

Voici les 6 ouvrages proposés par Vanessa Schneider : Géographie de l’oubli, de Raphaël SIGAL – Prix Méduse 2025. La mémoire et l’effacement. Comment ce qui a été caché se délite avec le temps. Kolkhoze, d’Emmanuel CARRÈRE, un récit familial sur quatre générations, centré sur la disparition de la mère et la quête d’identité, Une drôle de peine, de Justine Levy. La narratrice, habituée à écrire sur sa famille, enquête sur le mystère de sa mère décédée. La nuit au cœur, de Natacha APPANAH. L’autrice explore l’histoire tragique de trois femmes victimes de violences de leur compagnon. Haute Folie, d’Antoine Wauters : La quête de vérité, dans une famille traumatisée par des drames insoupçonnés. Il y a aussi Combustions, de François Gagey (1er roman) : L’auteur, dans son premier roman, suit l’histoire saisissante de trois amis, lors de l’explosion d’une centrale nucléaire.

 

Haute Folie

 

« La peau dure », dernier livre de Vanessa Schneider

 

La peau dure de Vanessa Schneider

 

A la mort de son père, la narratrice trouve une pochette laissée par le défunt à son intention : « pour Vanessa ». Elle contenait des documents et un roman de Sándor Márai, un auteur qu’ils appréciaient tous les deux. Vanessa Schneider construit son livre autour du deuil et elle explore les zones d’ombres, les contradictions et les non-dits de celui qui était multiple, fantasque, insaisissable.

 

« C’était un homme éparpillé, multiple, nulle part et partout à la fois »

 

Dans un style très personnel, elle dresse le portrait de cet homme, son père, aux multiples facettes, généreux et dur, admiré et redouté, engagé et égoïste. Elle se souvient de lui, prenant des notes à tous moments, capable de s’arrêter de jouer une partie de tennis pour inscrire quelques lignes sur un de ses bouts de papiers. Finalement, ces notes devenaient un texte, ces textes devenaient un livre. Il a mené la vie dure à sa fille quand elle a décidé d’écrire des livres comme lui, faisant preuve d’une sorte de jalousie tyrannique.

 

 Il ne supportait pas que j’écrive des livres 

Il était secret sur lui-même : il a écrit sur les autres, mais pas sur lui. C'est la grande différence entre les deux écrivains : il écrivait ses livres en utilisant « il » ou « elle », à propos des personnes sujets de ses ouvrages (*). Sa fille, elle, utilise « je » dans ses textes où elle s’implique personnellement. Vanessa Schneider parle donc de son père. Mais aussi de sa génération, celle des boomers, nés pendant ou après la guerre. Quand tout était possible et tout était permis, presque sans contraintes. Cette génération dorée, avec ses idéaux, ses paradoxes, ses réussites et ses actes manqués. Et ses failles béantes.

 

C’est une génération qui a profité de tout ce que la vie lui offrait, sans se soucier de ce qui allait rester (ou non) pour la génération suivante. 

Ce livre parfois dur n’est pas un procès. C’est l’évocation d’une figure paternelle marquante, à la fois une enquête et un hommage. Et une réflexion sur la filiation et sur ce qui est transmis d’une génération à une autre, sur ce que laisse celui qui est parti.

(*) Michel Schneider, décédé en 2022, est également psychanalyste. Il a écrit des livres à propos de  : Mozart et Freud, Glenn Gould, Marylin Monroe, De Gaulle

 

 

 


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