Les héros de Marc Boutavant arrivent en force en Afrique du Sud avec une sélection de ses livres jeunesses mises en rayons à Dibuka à Johannesburg pour le plaisir des petits et des plus grands ! L'illustrateur s'est récemment rendu au Cap, pour participer à la foire littéraire annuelle Open Book, à l'invitation du festival et de l'Institut Français d'Afrique du Sud. Il nous livre ses impressions, ainsi que des anecdotes sur ses personnages fabuleux Ariol, Chien Pourri et Mouk !
Mouk, le jeune « frère » du petit âne bleu Ariol, le suit sur le chemin du succès avec 100 épisodes télévisés au compteur. Ariol, né il y a 15 ans à coup d'échanges de fax, a fait ses premiers pas dans le magazine J'aime lire. Marc se rappelle : « Il est né dans la tête d'Emmanuel Guibert qui a eu envie de raconter des morceaux de son enfance, même des moments d'états d'âme. Il a une mémoire bien faite ! J'ai donné la forme à Ariol. » Pour la petite anecdote, Marc Boutavant a failli ne pas illustrer le personnage, il décline tout d'abord l'offre ne connaissant pas du tout l'exercice de la bande dessinée qui lui semble un travail complexe. Mais heureusement pour Ariol, son créateur change d'avis au bout d'une semaine : « J'avais l'impression que j'allais apprendre beaucoup avec Emmanuel Guibert. Ce fut une expérience géniale même si ce fut un cap à passer. Je ne me suis pas trompé ! La création s'est faite à deux. », se remémore Marc.
Il décrit le succès d'Ariol simplement en citant le titre d'un des albums : « Ariol, un petit âne comme vous et moi. Il réussit à parler à tout le monde, il touche non seulement les enfants et aussi les parents et même les grands-parents qui sont contents de le lire pour eux-mêmes ou pour les plus jeunes ! »
Papa de nombreux personnages, Marc Boutavant trouve son inspiration en observant ses enfants, Oscar, Barbara et Natasha. Le monde coloré de l'univers de l'illustrateur est sans cesse nourri par le regard que son fils et ses filles portent sur le monde. « C'est très important d'être entouré d'enfants. Ils sont une source d'inspiration, je les ai dans l'?il et dans la tête tous les jours. Mes enfants pénètrent dans mon travail. »
Par exemple, la création de Mouk évolue sur trois années, tout d'abord avec les souvenirs d'enfance de Boutavant, puis avec son premier enfant qui grandit et sa fille encore nourrisson. Son rêve, alors, de tour du monde qu'il souhaite faire entreprendre à son personnage, se matérialise grâce à des promenades quotidiennes avec son jeune fils dans le quartier cosmopolite parisien où il habite à l'époque. « Je me suis rendu compte à quel point je ne connaissais rien. Je me suis mis à regarder les choses avec le regard de mon fils de quatre ans, ses questionnements sans fin auxquels je ne pouvais pas toujours répondre. Je voulais savoir tout ça. »
Abordant la question du problème perpétuel de l'inspiration, Marc Boutavant se rappelle « La dernière fois que j'ai donné vie à des personnages, c'était il y a deux ans avec Chien Pourri et son univers en collaboration avec Colas Gutman. Maintenant j'ai hâte que ça se reproduise. » Il termine en ajoutant « Le plaisir de créer est formidable. Ça ne se contrôle pas. Ça dépend de la vie qu'on mène. »
L'illustrateur, qui a plus d'une idée dans sa tête, prépare en ce moment un puzzle figurant Chien Pourri, assez compliqué, dit-il, pour un éditeur américain Chronicle Books, un Hors-Série d'Ariol et un projet de livre, la suite de N'y-a-t-il personne pour se mettre en colère, en collaboration avec l'auteur hollandais, Toon Tellegen, pour qui il a beaucoup de respect. « Les textes de Tellegen sont très forts, il arrive à créer beaucoup d'émotions avec peu de mots, c'est un auteur de référence ».
Ne perdez pas de vue Marc Boutavant et sa ribambelle de héros ! En attendant de nouvelles aventures, découvrez ou redécouvrez ses livres.
A PROPOS DE DIBUKA
Retrouvez une sélection variée de livres, bandes dessinées, magazines, DVDs, et CDs à Dibuka, le centre d'information et la médiathèque de l'Institut Français d'Afrique du Sud.
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www.lepetitjournal.com/johannesbourg Mercredi 14 octobre 2015
Crédit photos : de haut en bas, Marc Boutavant, le papa d'Ariol / IFAS, Portrait de Marc Boutavant par Curwin à la bibliothèque d'Ottery, Couverture d'Ariol - Les petits rats de l'opéra.
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