Dans le cadre du festival WE THE FEST, Mademoiselle Maurice artiste française était de passage à Jakarta. L’origami, la peinture, le métal ou bien encore des matières recyclées sont la base de son travail. Elle mélange différentes techniques pour créer des œuvres qui sont le reflet de son quotidien. Elle a collaboré avec de nombreux artistes à travers le monde, fin juillet c’est avec l’artiste “street art” indonésien Olderplus qu’elle a travaillé. On peut voir aujourd’hui leur travail sur la façade de l’Institut Français à Jakarta, œuvre aux couleurs arc en ciel avec pour thème liberté et égalité. Rencontre.
En quelques mots comment vous définiriez-vous?
Mon nom d'artiste est Mademoiselle Maurice, je viens de Haute-Savoie. Je me définis comme artiste plasticienne ou artiste urbaine. Depuis toute petite, j’aime créer de mes mains et mettre de la couleur dans la vie. Afin de rassurer mes parents, j’ai suivi des études d’architecture mais j’ai toujours souhaité devenir artiste… Alors j’ai exploré peinture, photographie, scénographie, travailler le carton, tous types de médias, j’ai même essayé le fil, la broderie. Mais j’avais la volonté de travailler avec un matériau simple, modeste et peu cher pour le transformer de manière complexe. Lors d’un séjour au Japon en 2011, je découvre l’origami. J’ai vécu Fukusima.
De retour en France, traumatisée par ces évènements tragiques, mon souhait était de faire prendre conscience et passer un message sur le nucléaire. C’est ainsi que l’origami est devenu mon support.
Quelles sont vos influences ?
Des personnalités aux messages forts, pacifistes et environnementaux, comme l’Abbé Pierre, Mère Thérésa, Pierre Rabhi sont pour moi une inspiration. Graphiquement, mon inspiration vient de la nature que ce soit un champ de fleurs, un ciel étoilé, un banc de poisson…
Vous venez de réaliser une œuvre avec un artiste graffeur, deux styles différents. Qu’est ce qui vous relie?
On peut penser, il est vrai que le tag, le graffiti sont des actions souvent menées la nuit, en toute discrétion et rapidité mais en fait les artistes prennent le temps de travailler et passent beaucoup de temps en amont à préparer leur travail. Tout comme moi je prépare mes petits papiers pliés. Nos travaux se rejoignent à partir du moment où nous intervenons dans la rue. Cette phase devient plus intense car on dépend tout d’abord de l’environnement et puis on se doit de trouver une ligne commune.
Vous avez réalisé une œuvre avec l’artiste graffeur OlderPlus à Jakarta. Comment une telle collaboration a vu le jour ?
C’est l’Institut Français d’Indonésie qui m’a invitée en tant qu’artiste française. On m’a proposé de collaborer avec un artiste local. J’ai fait la connaissance de Olderplus et découvert son travail. J’apprécie tout particulièrement son travail sur la calligraphie plus abstrait et en noir et blanc. Ce contraste se marie bien bien avec mes couleurs.
Une collaboration ce n’est pas seulement un échange de procédés artistiques mais avant tout un échange humain. Avec Olderplus, nous avons été tout de suite sur la même longueur d’onde.
Quels sentiments avez-voulu transmettre avec ces œuvres ?
Cette œuvre à quatre mains se veut symbole d’harmonie, d’unité, de vivre ensemble et de liberté. Dans les pliages, j’utilise des formes issues de la nature, sur ce travail ce sont essentiellement des pliages d’oiseaux, une référence à la nature et à la liberté.
Avez-vous quelques mots pour conclure cette expérience ?
Enrichissement et chance.
Propos recueillis par Abdelhak Ider.
Crédits photos: Abdelhak Ider