L’architecte français Paul Andreu est décédé le 11 octobre 2018. Il a conçu les plans de vingt aéroports à travers le monde dont celui de Roissy Charles de Gaulle et de Jakarta. En Chine, pays qui le passionnait, il a également réalisé de nombreux projets comme le Grand Théâtre National de Pékin. Architecte certes, mais aussi artiste complet, il a écrit de nombreux livres et peint de nombreuses toiles toutes très empreintes d’une influence chinoise.
Paul Andreu était architecte et ingénieur, il a travaillé durant quarante ans pour les aéroports de Paris, en charge des constructions aéroportuaires. Outre de nombreux aéroports, il a conçu également un musée à Osaka et a réalisé l’arche de la Défense à Paris. L’une de ses plus grands œuvres est le Grand Théâtre National de Pékin inauguré en 2007. De nombreux prix ont couronné sa carrière, il a été élu membre de l’Académie des Beaux-Arts en 1996. Au début des années 2000, il a commencé à écrire des romans et des livres de réflexions, puis il s'est mis au dessin et à la création de décors pour le théâtre. Un artiste complet.
Géométrie Circulaire
Son architecture novatrice et sa conception de la géométrie circulaire vont marquer l'organisation des terminaux du monde entier. L’humain était au centre de son travail :
Chaque fois que je pense un projet, je ne crée pas une boîte pour y organiser du mouvement, mais je conçois les murs en fonction du mouvement que les gens effectueront à l’intérieur.
Que ce soit dans un aéroport ou dans un opéra, ces espaces où l’on passe de la terre à l’air ou de la vie courante à celle de fiction lui faisait se sentir « comme un constructeur de serres où on met les plantes pour qu’elles grandissent.»
Aéroport Soekarno-Hatta
Pour la première fois, un aéroport réconcilie l’univers technologique et la nature, le jardin entre au cœur du projet. C’est en 1985 que le terminal 1 de l’aéroport de Jakarta ouvre, il est suivi par l’ouverture du terminal 2 en 1991. Paul Andreu s’est inspiré des kampung indonésiens qui rassemblent des petites maisons aux toits rouges, entre arbres et rizières. Image que l’on a toujours aujourd’hui lorsque l’on atterrit à Jakarta. L’architecte a voulu que les salles d’embarquement soient telles des maisons indonésiennes où l’on est coupé ni de la pluie, ni du soleil. L’important est que l’on soit assis au milieu d’un jardin et des avions. Une impression d’être en pleine nature qui en fait un aéroport unique.
Il laisse des réalisations extraordinaires, la liste est longue. Sur son site web, on peut y lire une citation de Lao-Tseu qui peut tenir lieu de conclusion:
“Le but n’est pas seulement le but, mais le chemin qui y conduit”
Crédits photos : GianAngelo_Pistoia / っ CC BY-SA 3.0
