Tout quitter : famille, amis, job intéressant et confort de vie, pour une expérience humanitaire à l’autre bout du monde. C’est l’aventure dans laquelle Alexia Guillier, française de 27 ans, s’est lancée il y a quasi un an. Elle livre à l'édition de Bombay du site lepetitjournal.com cette expérience bouleversante qui ponctue son quotidien bombayite au cœur d’un bidonville.
Pourquoi ce projet humanitaire ?
Durant mes études de communication et de gestion, je n’ai pas eu la chance de partir à l’étranger, cela me manquait. Parallèlement, ça faisait un moment que je voulais m’investir dans un projet associatif. J’ai combiné les deux, en m'engageant dans l’humanitaire.
La mission de Life Project For Youth (LP4Y), l’insertion sociale par le travail de jeunes adultes m’a conquis. J’aimais l’idée des formations et des mises en pratique à travers la gestion d’une micro entreprise. Alors, j’ai postulé. Je me voyais coach aux Philippines. J’ai été recrutée pour un poste de chargée de communication, partenariat et levée de fond à Mumbai.
Quelle a été ta réaction à cette nouvelle ?
J’ai été surprise, je souhaitais me challenger au contact des bénéficiaires de l’association et je me retrouvais en fonctions support. Concernant l’Inde, j’étais partagée, à la fois émerveillée et interloquée sur ce qui m’attendait. L’acceptation de ce projet différent de ce que j’avais imaginé, fut un premier lâcher prise ! « Take it, or leave it ».
Qu’est-ce qui a suivi ta réponse positive ?
J’ai sauté le pas ! J’ai démissionné et tout est allé très vite. En deux mois, j’ai quitté mon boulot chez Fragonard qui m’animait tant et mes collègues que j’aimais beaucoup. J’ai vidé mon appartement. J’ai été formé 10 jours en France par un organisme spécialisé dans l’envoi de volontaire à l’étranger. J’ai dit au revoir à ma famille et mes amis… Puis, j’ai débarqué à Delhi avec 20 autres volontaires pour deux semaines de formation auprès de LP4Y. Enfin, j’ai intégré le centre de Mumbai, au sein du bidonville de Malwani (Malad West).
Durant ces 10 mois, quel a été le plus grand défi que tu as surmonté ?
C’est difficile de répondre à cette question car j’ai l’impression d’avoir vécu milles vies en quelques mois. Des challenges, j’en ai donc rencontré des dizaines… et chacun d’entre eux a été une expérience positive.
Mon adaptation par exemple. Il a fallu que je m’acclimate et me fasse accepter dans ce nouveau pays, à la culture si différente, que je me contente d’une vie plus sommaire, que j’apprenne à travailler et vivre avec mes colocs qui sont également mes collègues.
Côté professionnel, cela m’a aussi demandé une grande flexibilité. Ne plus répondre à un supérieur direct, ne plus avoir de bureau, m’intégrer dans un secteur extrêmement différent de ce que je connaissais.
Avec quoi repars-tu ?
Grâce à cette expérience de vie, j’ai l’impression de mieux me connaître, de mieux percevoir mes limites et de savoir les gérer.
Vivre auprès de jeunes précarisés a cassé mes préjugés sur la pauvreté, l’insécurité, etc.
Je suis très heureuse de l’engagement que j’ai pris, de ce que j’ai laissé derrière moi et de ce que je vis au quotidien. J’ai changé de paradigme et je me suis fortifiée. C’est une très belle leçon de vie. Je repars avec un nouvel angle de vue sur le monde qui va orienter ma vie à venir.
Un conseil pour ceux qui hésitent à s’engager ?
Sautez-y à pieds joints en fermant les yeux (rire). C’est effrayant mais une fois qu’on y est, c’est bouleversant et tellement fort d’enseignement, que je conseille à tout le monde de connaître ça !
Pour en savoir plus : Life Project for youth / LP4Y Inde
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