À seulement quelques semaines des élections, le leader du groupe politique AAP et ministre en chef de Delhi Arvind Kejriwal a été arrêté ce 21 mars dans le cadre du scandale de la privatisation des ventes au détail d’alcools dans l'État de Delhi.
Des allégations de favoritisme envers les entreprises privées, de réductions de frais de licence et de corruption ont émergé peu après la mise en place de la loi en 2021/2022, au point que celle-ci fut retirée.
Le gouvernement, dirigé par l'AAP (Aam Aadmi Party), a présenté cette politique comme une réforme visant à augmenter les recettes de l’Etat via des impôts indirects. Cependant, des violations présumées des procédures ont été rapportées, entraînant des pertes financières importantes.
Des accusations de corruption impliquant des ministres de l'AAP ont également été portées, notamment des allégations de pots-de-vin en échange de faveurs commerciales. L'opposition BJP et le Congrès ont critiqué sévèrement la politique, affirmant que le gouvernement avait cédé le contrôle du secteur de l'alcool aux entreprises privées.
Des enquêtes ont été recommandées, y compris une enquête du CBI, pour examiner les allégations de corruption et de violations de procédures. Celles-ci ont entraîné une série d'arrestations dont la dernière en date est celle d’Arvind Kejriwal. Celui-ci vient d'intégrer la prison de Tihar après 10 jours de garde à vue dans les bureaux de l’Enforcement Directorate, qui sont en charge des affaires de corruption en Inde.
Celui-ci nie toute accusation et dénonce des manipulations du BJP (parti au pouvoir central) à des fins politiques. Plaidant devant la Haute Cour pour obtenir sa liberté sous caution, l'avocat senior Abhishek Manu Singhvi a affirmé que "le seul but de l'arrestation (du chef du gouvernement de Delhi) est d’humilier... d'incapacité le AAP, considéré par beaucoup comme le seul véritable concurrent du BJP pour les sept sièges de Lok Sabha de Delhi”.
Arvind Kejriwal a déjà annoncé qu’il continuerait d'administrer l'État depuis la prison. Jeudi, la haute Cour de Delhi a rejeté pour la seconde fois une plainte demandant de retirer le titre de Ministre en chef de Delhi à Kejriwal.
Pendant ce temps, Sanjay Singh, membre de la Rajya Sabha (AAP) vient d’obtenir sa libération sous caution dans la même affaire, après près de 6 mois derrière les barreaux. L’Enforcement Directorate ne s’est pas opposé à la demande.
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