Les chefs d’opposition MVA ont appelé à une grève générale pour protester contre les récents cas d’abus sexuels d’enfants, notamment à Badlapur.
Que s’est-il passé à Badlapur ?
Alors que le pays est encore sous le choc du viol et meurtre d’une doctoresse dans un hôpital de Calcutta, le Maharashtra s’émeut d’un nouveau cas d’agressions sexuelles. Cette fois, les victimes sont deux jeunes enfants de 3 et 4 ans, élèves d’une école privée à Badlapur dans le Maharashtra. L'accusé serait un membre du personnel de nettoyage à qui on aurait demandé de conduire les petites filles aux toilettes.
De nouvelles questions sur la gestion initiale de l'affaire se posent : alors que l'école reçoit la visite de la famille avec rapport à l’appui, celle-ci réfute les accusations et dit à la famille que la petite aurait pu se blesser avec son vélo et aurait tenté de faire pression sur la famille, et même d'enterrer l'affaire.
Le commissariat est aussi mis en cause : la famille accuse la police de ne pas avoir pris les allégations au sérieux. Il a fallu 12 heures et l'intervention de dirigeants locaux du Maharashtra Navnirman Sena (MNS) avant que le FIR (plainte) ne soit finalement enregistré. Un membre de la famille déclare que même à ce moment-là, la police a apporté plusieurs modifications à leur déclaration dans le FIR (First Information Report ou rapport d’incident). La police demande aussi que les enfants soient de nouveau examinés dans un hôpital gouvernemental, le rapport de l'hôpital privé n’ayant pas de valeur juridique, ce qui ajoute au traumatisme des enfants. Les faits ont eu lieu le 12 et 13 août, la plainte a été déposée le 16 et l’accusé, dont l'identité était pourtant connue, n'aurait été arrêté que le lendemain après-midi.
Les premières manifestations dégénèrent
Mardi, les services ferroviaires à la gare de Badlapur ont été interrompus alors que des manifestants en colère bloquent les voies, réclamant justice pour les enfants. Des rapports locaux indiquent que certains manifestants ont également lancé des pierres sur la police. D’autres auraient tenté de pénétrer dans l'école et commis de nombreux dommages dans les environs. La police aurait utilisé des gaz lacrymogènes sur les manifestants. Au total plus de 300 FIR ont été enregistrés contre des manifestants et plus de 72 personnes ont été arrêtées.
Sudhakar Pathare, le commissaire adjoint (DCP) à la police de Badlapur, a déclaré au journal The Hindu : “ La police a arrêté 40 personnes et 32 ont été appréhendées par la police ferroviaire gouvernementale. Nous examinons les images de vidéosurveillance de la gare et des environs pour procéder à d'autres arrestations. Au moins 15 membres des forces de l'ordre ont été blessés à cause des jets de pierres”. Aucun des manifestants arrêtés ne pourra demander une liberté sous caution au vu des chefs d’accusation.
Un “Maharashtra Bandh” pour protester contre l’insécurité pour les femmes et enfants
Pour protester contre ce crime et contre les nombreuses agressions récentes, les membres des partis politiques d’opposition ont appelé à un “Maharashtra Bandh” ou grève générale ce 24 août 2024.
Pendant un Maharashtra Bandh, les commerces, les écoles et les transports publics peuvent être fermés ou perturbés. Il s’agit donc d’une grève générale avec des manifestations. L'objectif est d'attirer l'attention sur la cause en interrompant les activités quotidiennes.
Le mot "bandh" vient de l'hindi et du marathi ‘bandh et signifie "fermé" ou "arrêté."
Soulignant la nature non politique du bandh, Udhav Thackeray (UT Shiv Sena) a appelé tous les habitants du Maharashtra à participer. « Nous devons tous nous unir pour garantir qu'un tel crime reçoive une punition sévère. Les coupables doivent craindre une sanction rigoureuse », a-t-il affirmé. Parmi les États indiens, le Maharashtra enregistre le plus grand nombre de crimes contre les enfants avec 20.662 cas enregistrés en 2022.
Crimes contre les enfants : le Maharashtra obtient la triste première place
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