Aujourd'hui Claudia nous amène à la rencontre de la championne de boxe hongkongaise Nana Tsang qui a accepté de répondre aux questions du petitjournal.com
Du bureau au ring
Nana Tsang arrive, souriante, en compagnie de Karkar, son élève, qui fait ses débuts dans la boxe professionnelle. Nana met ses gants rouges, assortis à son short, et monte sur le ring pour commencer la séance de sparring. Elle a le geste précis de quelqu’un qui veut marquer des points sans blesser son adversaire. Elles enchainent les projections et Nana fait voltiger Karkar, comme en apesanteur. La sueur commence à perler sur son front, et son regard suit avec zèle, le mouvement des gants bleus. A les voir, on dirait qu’elles exécutent une sorte de danse harmonieuse: elles tombent, se relèvent, s’esquivent, se cognent, se jaugent. Une technique qui paraît innée, mais qui a derrière elle, des années d’entrainement.
Comment es-tu venue à la boxe?
A 26 ans je travaillais dans un bureau, je n’avais jamais fait de sport, j’étais plutôt maladroite. Je m’essoufflais même en courant après le bus, assure-t-elle en riant. Je voulais perdre du poids et me mettre en forme! Ma sœur Eva était, à cette époque, la toute première entraîneuse de Muay Thai à Hong Kong, donc le choix était facile. Avec le temps, j’ai commencé à entraîner les femmes et plus tard les hommes. Je devais avoir un bon niveau pour me battre avec eux, donc je me suis dit que je pourrais aussi bien m’entraîner pour un combat. Après cinq ou six ans d’entraînement, j’ai disputé ma première compétition.
A quoi ressemble une journée d’entrainement?
Je m’entraîne trois fois par jour. Je me lève à cinq heures du matin: deux ou trois heures de jogging et de la musculation. Dans l’après-midi, trois heures de sparring et de sac de frappe. Le soir, une heure et demie d’entrainement léger. Je suis cette routine un jour sur deux. La régularité et les horaires de cet entraînement, me permettent de garder une bonne condition physique, mais aussi d’habituer mon corps à cette routine, car dans un championnat, les compétitions commencent très tôt, avec une possibilité de disputer deux matchs dans la même journée. J’alterne entre WUnique, le club de gym où j’ai débuté, et le Nana gym, mon propre Combat Centre, où je n’entraîne que des femmes.
Adapter sa stratégie
Quels types de boxe pratiques-tu?
J’ai fait mes débuts avec le Muay Thai, et très vite, je me suis intéressée au Shoot boxing et au Sanda. Chaque discipline a ses propres règles et mouvements. Le shoot-boxing est la version ancienne du kick-boxing japonais, on utilise les coups de poing, de pied et de genou avec projections et techniques de soumission. Le muay thai autorise les coups de genou, de coude, et les projections. Le sanda, une des branches du wushu (sport de compétition dérivé des arts martiaux chinois traditionnels), réunit les frappes avec les pieds, les mains, les saisies et les projections, mais interdit les coups de genou et de coude. Je me diversifie, en puisant tout ce que je peux dans chaque domaine. Mes adversaires pratiquent aussi différents types de combat, et dans une compétition, ça peut être un grand avantage. Dans un combat on apprend à s’adapter, à lire l’adversaire, et à repenser sa stratégie lorsqu’on ne sait pas ce que l’autre va faire. C’est ce que j’aime le plus.
De quoi es-tu la plus fière?
En 2019, à 38 ans, j’ai gagné la médaille d’argent au Championnat du monde de wushu à Shanghai. J’ai obtenu une reconnaissance mondiale et je suis devenue la première médaillée à Hong Kong dans la catégorie de Sanda. Depuis cette victoire, je m’entraîne à plein temps avec le soutien de Sports Institute. Je me prépare maintenant pour le Sanda World Cup en Australie en septembre prochain.
Victoires majeures
2019 - The World Wushu (Sanshou) Championships 60kg Silver medal
2016 – 6th TAFISA Games silver medal (Muay Thai)
2016 – World Cup Sanda bronze medal
2015 – IFMA Royal World Cup bronze medal
2014-15 – Hong Kong Muay Thai champion
2013-16 – Hong Kong Wushu champions (Sanshou)
2010-13 – Hong Kong Energy Fight champion
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