Dr Kian Ah Chong, un chirurgien francophone à Hong Kong

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Petits boulots et stage de spécialisation en France, le Dr Ah Chong a plus qu’une connaissance théorique du français. Rencontre.

Le Dr Kian Ah Chong intervient depuis 6 ans chez OT&P à Hong Kong

. Le chirurgien reçoit deux jours par semaine dans la clinique de Central les patients que lui adressent les généralistes du groupe avec lesquels il travaille en étroite collaboration.

"Ici, j’ai affaire à des problèmes très variés, plus généraux que dans mon cabinet de Pedder Clinic où l’on vient me voir plutôt pour des opérations hépato-biliaires ou vasculaires", nous explique ce spécialiste de la chirurgie viscérale et vasculaire dans un très bon français.

Si le Dr Kian Ah Chong parle aussi bien notre langue, c’est grâce aux petits boulots de gardien ou de déménageur qu’il faisait en France pendant ses vacances en Europe. Le français, ce Chinois né d’un père réunionnais, a aussi eu l’occasion de le perfectionner pendant son service militaire qu’il a effectué comme médecin aspirant à Langenargen en Allemagne au bord du lac de Constance au 13^ème régiment des dragons parachutistes (FFA). Quand il choisit de se spécialiser en chirurgie du foie, du pancréas et des voies biliaires dans les années 1980, c’est d’ailleurs à l’hôpital Paul Brousse de Villejuif auprès du très renommé Professeur Henri Bismuth que l’étudiant de la faculté de médecine de Sheffield en Angleterre décide de faire son stage.

Aujourd’hui, le chirurgien a encore l’occasion de pratiquer son français à Hong Kong. Il donne de temps à autres des consultations à des patients expatriés qui viennent le voir pour des inflammations de la vésicule biliaire, des hernies ou des appendicites. « Ce sont les cas les plus fréquents, des problèmes relativement bénins car chez les expatriés français qui sont généralement jeunes, les cas de cancers sont rares. », confirme le Dr Ah Chong qui a exercé près de vingt ans en hôpital public (au Queen Mary et au Kwong Wah Hospital de Kowloon) avant de rejoindre le secteur privé.

Nous profitons de sa remarque pour interroger le chirurgien sur l’état de santé de la population hongkongaise à la longévité record. Avec une espérance de vie moyenne de 83 ans, les Hongkongais sont en effet selon la Banque mondiale à égalité avec les Japonais devant les Italiens, les Islandais, les Suisses et les Français.

"Il y depuis quelques années une forte diminution des cancers de l’œsophage et de l’estomac, des cancers très fréquents chez les Chinois, les Coréens et les Japonais en raison des nitrates contenus dans les légumes au vinaigre, le kimchi... Depuis 30 ans, nous sommes devenus riches et notre alimentation a changé. Nous mangeons désormais plus de viande, plus de protéines.", explique le Dr Ah-Chong. "En revanche, il y a une augmentation des cancers du sein ou des cancers colorectaux et des problèmes de diabète, essentiellement due à la cigarette et une alimentation trop grasse. Comme les Américains et les Européens, nous mangeons trop désormais, trop gras, trop sucré, trop salé. Tout le monde sait aujourd’hui que pour être en bonne santé, il faut manger plus de légumes, plus de fibres, faire de l’exercice mais peu de gens acceptent de se soumettre à ce genre de régime.", conclut le médecin en souriant.

www.lepetitjournal.com/hongkong en partenariat avec OT&P jeudi 16 avril 2015

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