Que l’on vive depuis longtemps à Hong Kong ou que l’on vienne d'arriver, l’on se pose immanquablement des questions sur la pollution de l’air sur notre terre d’accueil.
L'Organisation Mondiale pour la Santé (OMS) est très claire à ce sujet: la pollution réduit notre espérance de vie ! Les problèmes et incidents cardio-vasculaires, AVC et crises cardiaques, augmentent en effet de manière significative les jours de pollution.
A Hong Kong, une étude initiée par l’Ecole de santé publique de la Faculté de Médecine, réalisée sur 13 ans, a mis en évidence, pour la première fois, la corrélation entre la pollution de l’air et le taux de mortalité des personnes âgées à Hong Kong. L’étude montre qu'une augmentation de 10 unités dans la concentration de particules fines PM 2,5 dans l’atmosphère augmente de 22 % le taux d’accidents cardio-vasculaires, de 42 % le taux des maladies coronariennes et de 24 % le taux de crises cardiaques.
A Hong Kong, ces dernières années, nous avons tous vu changer la couleur du ciel et l’odeur de l’air se modifier. En tant que médecin, j'ai constaté que les maux de mes patients évoluaient, avec une augmentation importante des bronchites, des rhumes et de l'asthme. La pollution est un fléau moderne dévastateur sur la santé. En Chine, elle est effrayante; à Hong Kong relativement préoccupante.
Voici donc quelques conseils pour cohabiter avec elle.
AQI ? Suivre les indices de pollution
Pas toujours facile de savoir si la brume est un fin brouillard ou un nuage de pollution ! Pour dissiper vos doutes, consultez les indices. Vous les trouverez sur Internet et sur deux applications sur votre téléphone : Air Quality et HK Air.
Hong Kong possède 14 stations qui mesurent la pollution atmosphérique sur tout le territoire et captent les polluants majeurs. L'Index de référence est Air Quality Index (AQI) mesure :
Premièrement - les gaz O3, NO2, SO2, CO dont les seuils d’alerte sont définis par l'OMS (ou WHO en anglais)
Deuxièmement - les microparticules (en anglais Particule Matters) de taille 10 (PM10) ou 2,5 (PM2,5) qui sont principalement issues des voitures et du chauffage. Les PM 10 attaquent les voies respiratoires hautes et les poumons. Leur taille les empêche de pénétrer plus profondément dans l'organisme. Mais les PM 2,5 sont assez fines quant à elles pour pénétrer nos bronchioles et l'OMS a peu de recul sur leurs dommages à long terme.
Quels sont les polluants majeurs à Hong Kong ?
La pollution atmosphérique est différente d'une ville à l'autre. Par exemple, à Paris, les PM10 sont le polluant le plus répandu, à Pékin, ce sont les PM 2.5. Quid de Hong Kong ?
"Le Dr Susan Jamieson vous conseille ces applications pour suivre la pollution"
Dans l’ex-colonie britannique, c’est l’ozone de basse atmosphère issu des moteurs à combustion interne et des navires de haute mer qui occupe la première marche du podium. Les PM 2,5 et 10 dépassent aussi malheureusement les seuils acceptables établis par l’OMS … !
Comment se protéger?
Il est indispensable de réduire son exposition en cas de forte pollution. Il est ainsi vivement recommandé de réduire ses activités sportives à partir de l’indice 7 (pas de tennis, de jogging...) et de les suspendre totalement quand l’indice 10 est atteint. Pas d’inquiétude pour vos enfants car le lycée français est doté d’un protocole pollution qui adapte le sport aux variations des taux.
Le port de masque peut être également une bonne option s’il est adapté à la protection des polluants cités plus haut. Oui, même si cela parait incroyable, en Chine le port du masque est indispensable ! Le masque chirurgical ne sert qu’à préserver ses semblables des miasmes, il ne protège en revanche pas des polluants.
A la maison, il est aussi fortement conseillé d'investir dans un purificateur pour assainir l’air que vous respirez. Simple et efficace.
(www.lepetitjournal.com/hongkong) mardi 1er décembre 2015
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