Le 24 novembre, le chef de l’exécutif John Lee a déclaré que son gouvernement “soutient” la politique diplomatique de la Chine envers le Japon, en réponse au propos de la la Première ministre japonaise Sanae Takaichiet. Ce dernier ajoute qu’il surveillera de près la situation pour “répondre de manière appropriée"


Suspension d’échanges officiels et projets éducatifs
Dans ce contexte, plusieurs signaux montrent un refroidissement ciblé des relations entre Hong Kong et les représentants japonais. Selon l’agence Kyodo, Hong Kong a interrompu des échanges avec le consulat du Japon. John Lee a annoncé “Toutes les relations officielles entre Hong Kong et le Japon doivent respecter la dignité de la nation chinoise et s’aligner sur les intérêts des Hongkongais.” Des sources citées par les médias évoquent l’annulation d’un événement économique organisé par Invest Hong Kong le 18 novembre, la demande de retirer la participation du consulat, ainsi que la déprogrammation d’une rencontre prévue en décembre entre le consul général Jun Miura et un responsable économique de la ville. La logique de prudence s’étend au domaine éducatif: le Bureau de l’éducation de Hong Kong annule un programme d’échange d’élèves au Japon prévu début décembre, en invoquant une hausse des attaques contre des citoyens chinois au Japon et des inquiétudes pour la sécurité des enseignants et des élèves. Seize élèves et deux professeurs devaient participer à ce séjour du 7 au 13 décembre, mais la délégation hongkongaise s’est retirée.
Tourisme et transport: un choc pour les flux vers le Japon
Sur le plan pratique, Hong Kong adapte aussi sa communication envers les voyageurs. Le 15 novembre, le Bureau de la sécurité met à jour son avis de voyage pour le Japon en appelant les résidents qui s’y rendent ou y vivent à être vigilants et à prêter attention à leur sécurité. La mesure est significative car le Japon reste l’une des destinations préférées des Hongkongais, avec près de 150 vols par jour vers 13 villes japonaises pendant les périodes de pointe comme le Nouvel An lunaire, et environ 2,68 millions de visites l’année précédente, soit 7,3% des arrivées étrangères au Japon.
Les compagnies aériennes hongkongaises, dont Cathay Pacific, offrent alors des options de remboursement, de reprogrammation ou d’ajustement d’itinéraires aux voyageurs à destination du Japon. En parallèle, côté chinois, les autorités déconseillent les voyages au Japon, ce qui entraîne un vaste mouvement d’annulations de vols et de séjours: plus de 500 000 billets auraient été remboursés par les compagnies aériennes chinoises en quelques jours, illustrant la brutalité de l’impact sur le secteur touristique japonais.
Répercussions économiques en Chine et au Japon
La crise dépasse le seul cadre hongkongais et s’inscrit dans une stratégie de pression plus large de Pékin sur Tokyo. Après l’avertissement aux voyageurs, la Chine multiplie les mesures: boycott des voyages vers le Japon, annulations de réunions et d’événements culturels, et suspension des importations de produits de la mer japonais, selon les médias japonais. Les analystes du Nomura Research Institute estiment que cette baisse de fréquentation pourrait coûter environ 2,2 milliard de yens (près de 14,23 milliards de dollars) par an à l’économie nippone, très dépendante du tourisme qui représente environ 7% du PIB. Au Japon, des opérateurs comme East Japan International Travel Service, spécialisés dans les groupes de touristes chinois, indiquent avoir perdu jusqu’à 80% de leurs réservations pour la fin de l’année en quelques jours. Plusieurs compagnies aériennes chinoises (Air China, China Southern, China Eastern, Hainan Airlines, Sichuan Airlines, Xiamen Airlines, entre autres) proposent des remboursements et reprogrammations jusqu’au 31 décembre, concentrant les annulations sur des destinations de loisirs comme Osaka
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