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Hong Kong à la deuxième place des villes de milliardaires

vue de hong kongvue de hong kong
Hong Kong est deuxième du classement Forbes avec 70 milliardaires @Unsplash/Bady Abbas
Écrit par Baptiste Salis
Publié le 16 avril 2023, mis à jour le 16 avril 2023

Le dernier classement Forbes des milliardaires 2023, qui répertorie leur présence dans les villes les plus larges et les plus cosmopolites, place Hong Kong deuxième. Avec 70 milliardaires à son palmarès, la SAR est un paradis pour les mieux lotis, et passe devant Pékin, qui compte 68 d’entre eux, et Shanghai, 65. Un élément qui confirme la nouvelle dynamique de la ville et son importance aux yeux des grandes fortunes et des investisseurs.

La particularité de Hong Kong et de ses milliardaires

New York demeure la ville la plus remplie de grandes fortunes, avec 101 milliardaires sur les 2640 que Forbes a répertoriés, mais il y a deux ans cette première place ne relevait pourtant pas de l’évidence. En 2021, la Grosse Pomme avait en effet été dépassée par Pékin pour une année, ce qui n’a pas duré. En tout cas, même dans la capacité des mégapoles à être des centres résidentiels pour milliardaires, les tensions sino-américaines refont surface, au point que certains journaux américains avaient commenté cette accumulation de richesses à New York comme la preuve que les Etats-Unis étaient toujours « dans le jeu », moins déclinants qu’ils n’apparaissaient à première vue.

La Chine reste cependant le pays qui compte le plus grand nombre de villes dans le top 10 : Avec Hong Kong à la deuxième place, Pékin à la troisième, Shanghai à la quatrième et Shenzhen à la huitième. Hong Kong se démarque particulièrement par la croissance de son nombre de milliardaires et par l’importance de leur fortune nette totale, qui s’élève à plus de 286 milliards de dollars, à savoir 40 de plus que pour Pékin, et 100 de plus que Shanghai.

Les milliardaires sont donc plus nombreux, et proportionnellement plus riches que dans la capitale chinoise et dans le poumon économique du pays. Hong Kong est donc, là encore, un cas à part, notamment au vu de son relativement faible nombre d’habitants, comparé aux villes chinoises et indiennes avec lesquelles elle se trouve en compétition.

De nouveaux milliardaires dans le monde

C’est par son environnement économique très attractif, et sa position géographique idéale, au cœur de l’Asie, qu’elle fait toute la différence. C’est aussi par son histoire, son destin à mi-chemin entre Extrême-Orient et occident, et sa capacité à attirer des investissements venus du monde entier.

Les deux nouveaux milliardaires qui ont placé Hong Kong deuxième du classement sont deux magnats dont l’activité dépend grandement du tourisme et qui ont bénéficié de la réouverture de la Chine et de l’augmentation du nombre de voyageurs. Il s’agit de Zhao Tongtong, cofondateur de la chaîne hôtelière H World Group, avec 1,3 milliard de dollars, et de Lawrence Ho, qui contrôle l’opérateur de casinos côté en bourse Melco Resorts, avec 1,2 milliard de dollars.

Une dynamique est ainsi bel et bien enclenchée. Depuis que les restrictions liées à la pandémie ont été assouplies à la fin de l'année dernière et que les voyages sans quarantaine ont repris, les perspectives de croissance se sont rouvertes, et l’optimisme a suivi la reprise de ce début d’année.

L’homme le plus riche de Hong Kong est un original

Li Ka-shing, entrepreneur vedette surnommé Superman, âgé de 94 ans, reste l’homme le plus riche d’Hong Kong avec 39 milliards de dollars, à savoir 3 de plus que l'année dernière. Li est vénéré comme l’un des hommes d’affaires les plus influents d’Asie. Même s’il a pris sa retraite de son conglomérat d'infrastructures CK Hutchison Holdings et de CK Asset Holdings en 2018, il en reste le conseiller principal. C’est désormais son fils qui dirige le conglomérat, qui compte plus de 300 000 employés à travers le monde.

Li a un fascinant itinéraire de self-made man. Il arrête l’école à 14 ans et crée Cheung Kong plastics en 1950, à 21 ans, avec 6.500 dollars en poche et quelques prêts de ses proches, avant de rapidement devenir un homme d’affaires emblématique à la tête d’un empire. Les actions de la CK Hutchison Holdings avaient certes baissé durant la période du covid-19, mais il parvint à compenser cette baisse momentanée par la hausse de sa participation dans d’autres entreprises.

Des fortunes aux origines différentes à Hong Kong

A la deuxième place on trouve toujours le magnat de l’immobilier Lee Shau Kee, même si la faiblesse du marché immobilier lui aura coûté une partie de sa fortune. Accompagnant la réouverture pleine de nouvelles ambitions, que John Lee vante depuis la fin de l’année dernière, Lee mènera son projet de construction d'un centre commercial, sur le front de mer, à hauteur de plus de 14 milliards de dollars.

L’héritage, comme en France, se fait aussi une place dans le classement. Henry Cheng, fils du magnat Cheng Yu-tung décédé en 2016, garde sa troisième place qu’il occupe depuis 2020. Sa fortune a augmenté de 2,5 milliards de dollars pour atteindre 28,9 milliards de dollars. La raison ? Une demande croissante de bijoux en or qui a fait grimper les actions de son groupe de près de 20%.

Les fortunes ont diminué à Hong Kong

Il faut certes prendre en compte que près de la moitié des milliardaires hongkongais ont vu leur fortune diminuer depuis la pandémie, plus particulièrement pour les sociétés liées aux nouvelles technologies. Le couple à l'origine de la fabrication de la coque pour smartphone Biel Crystal, Yeung Kin-man et Lam Wai-ying, ont par exemple vu leur fortune diminuer de moitié après avoir reporté l’introduction en bourse de leur société dans un contexte de baisse de la demande mondiale de smartphones. De même pour le professeur d'université et cofondateur de la société d'intelligence artificielle SenseTime, Tang Xiao'ou, qui a connu des pertes continues.

Mais face à l’ouverture et au retour de la croissance, la situation devrait évoluer et l’optimisme est revenu pour bon nombre d’entreprises. D’autant plus que les liens désormais resserrés avec la Chine permet à certains milliardaires d’investir également en quantité sur le continent, comme c’est le cas du duo père-fille Vincent Lo et Stephanie Lo du groupe Shui On, qui comptent doubler leurs investissements à Shanghai.

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