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Condamnation à 10 ans de prison d’un éditeur-libraire de Hong Kong

Gui Minhai liberté de la presse Hong KongGui Minhai liberté de la presse Hong Kong
L’éditeur Gui Minhai à la télévision chinoise lors de sa “confession”
Écrit par Lepetitjournal Hong Kong
Publié le 26 février 2020, mis à jour le 26 février 2020

Suite du feuilleton politico-judiciaire des disparitions et enlèvements des cinq éditeurs de la librairie Mighty Current de Causeway Bay avec une condamnation exemplaire par un tribunal de Ningbo. Un message qui sonne comme un avertissement en pleine crise du coronavirus.

 

Disparitions 

La maison d’édition Mighty Current et sa librairie de Causeway Bay s’étaient spécialisées dans les ouvrages critiques, mettant en scène la vie extra-conjugale des dirigeants du Parti Communiste Chinois. En 2015, les cinq associés de Mighty Current, Lee Bo, Gui Minhai, Lu Bo, Zhang Zhiping et Lin Rongji disparaissaient mystérieusement à Hong Kong pour certains, à l’occasion de déplacements en Chine pour d’autres ou même alors qu’il passait ses vacances dans sa maison en Thaïlande dans le cas de Gui Minhai. 

On finissait par avoir de leurs nouvelles via les autorités chinoises, celles-ci affirmant que ces personnes s’étaient rendues de leur plein gré en Chine pour y coopérer avec la police. En réalité Lam Wing-kee décrira plus tard comment il avait été interrogé pendant plusieurs mois par une “équipe spéciale d’investigation” après s’être rendu à Shenzhen, en l’absence d’avocat, les agents de Pékin le menaçant de finir sa vie en prison s’il ne reconnaissait pas ses crimes.

 

Reprise en main et confessions publiques

L’enlèvement de Gui Minhai et la disparition de ses quatre autres collègues étaient accompagnées la même année du rachat du SCMP par le groupe d’état chinois Alibaba, créant un ensemble de circonstances dénoncé par les associations de défense des droits de l’homme comme une reprise en main par Pékin de la presse, élément-clé du dispositif “un pays deux systèmes” depuis la rétrocession de Hong Kong à la Chine. Suivaient en février 2016 des “confessions” publiques télévisées, admettant la vente illégale de livres portant atteinte à la sécurité et les intérêts  de la Chine. Depuis 4 des cinq éditeurs ont été relâchés et sont réapparus brièvement à Hong Kong avant de repartir en Chine.

 

Condamnation pour l’exemple 

Parmi les éditeurs, Gui Minhai, Hongkongais de nationalité suédoise avait cependant fait l’objet d’une premier emprisonnement entre 2015 et 2017 puis avait à nouveau été arrêté en 2018, avant de faire de nouveaux “aveux” télévisés. Il était finalement condamné ce 24 février 2020, en pleine crise du coronavirus, par un tribunal de Ningbo à dix ans de réclusion, pour avoir “illégalement diffusé à l’étranger des informations classées” sans que la nature de celles-ci soit précisée. La Chine par la voix du porte parole du ministère des affaires étrangères a affirmé que “les intérêts et les droits de Gui Minhai ont été entièrement protégés”. De nationalité suédoise, Gui Minhai aurait pourtant en 2018 repris la nationalité chinoise, selon les autorités, celles-ci affirmant “s’opposer résolument” à l’ingérence d’un pays étranger “dans ses affaires intérieures et sa souveraineté judiciaire”. Les associations Amnesty International et Human Watch pour la Chine ont dénoncé une condamnation “motivée politiquement”.

 

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