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ORIANNE CHENAIN – Pour la nouvelle directrice, “pas de rupture, la continuité à la Chambre de Commerce française à Hong Kong !”

Écrit par Lepetitjournal Hong Kong
Publié le 29 octobre 2012, mis à jour le 21 octobre 2013

Le petitjournal.com a rencontré Orianne Chenain à l'occasion de sa prise de fonction à la direction de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Hong Kong. Depuis la mi-octobre, elle remplace Maryse Kraatz partie à Singapour après 17 ans à Hong Kong dont cinq à la tête de la Chambre de Commerce Française. Un passage de relai professionnel, en confiance, alors que le bilan présenté lors de l'assemblée générale fin septembre démontre le dynamisme de la chambre française à Hong Kong.

Orianne Chenain, nouvelle directrice de la Chambre de commerce et d'industrie d'Hong Kong
Crédit photo : DragonEyePhotography. http://www.lennyconil.fr/

Lepetitjournal.com Hong Kong : pouvez-vous nous parler de votre parcours depuis que vous êtes à Hong Kong et comment vous avez été amenée à prendre la tête de la chambre de commerce ?

Orianne Chenain : Je suis arrivée à Hong Kong il y a trois ans pour suivre mon mari expatrié après plus de 15 années d'activité professionnelle en France et à Singapour, et il n'était pas question pour moi de rester inactive. J'ai donc pris contact dès mon arrivée avec la Chambre de Commerce et j'y ai rencontré Maryse Kraatz. Le contact a tout de suite été bon mais il n'y avait pas de poste pour moi à ce moment là. Dès le début du mois d'octobre, à peine un mois après mon arrivée, je me suis donc investie dans une activité  business development pour deux petites sociétés basées à Canton avec beaucoup de voyages dans le sud de la Chine, des contacts humains particulièrement enrichissants mais aussi quelques grands moments de solitude, la plus grande difficulté restant la barrière de la langue.   
J'avais déjà connu une expatriation à Singapour de 2000 à 2003 (où j'avais travaillé pour un cabinet d'avocats, Watson, Farley & Williams) et je pensais alors que Singapour ou Hong Kong étaient plus ou moins pareils. Je me suis rapidement rendue compte que je me trompais et plus le temps passe, plus je constate les différences, notamment culturelles et sociétales.
Au premier semestre 2010, la Chambre de Commerce m'a recontactée pour me proposer le poste de Responsable du département Appui aux entreprises dont je me suis occupée de mai 2010 à octobre 2012, étant également promue, à partir de janvier 2011, directrice adjointe auprès de Maryse Kraatz dont je reprends aujourd'hui le poste.

Qu'est ce qui vous a préparé à ce type de responsabilité dans votre parcours antérieur ?

Sur le plan de la formation, je suis diplômée de Sciences Po Paris. Je suis aussi ancienne élève de l'ENA "sur le tard" ?-  ayant réussi en 2007 le "tour extérieur des administrations civiles" (une trentaine de lauréats chaque année). Mon année de formation à Strasbourg à l'ENA, a été très enrichissante. C'est en effet une chance fabuleuse, après plus de 15 ans de travail, de pouvoir faire un break, reprendre des études, faire des rencontres extraordinaires avec des professionnels inspirants qui m'ont permis de progresser dans la connaissance de moi-même et dans la vision précise de ce que je voulais faire au plan professionnel. Je serai toujours reconnaissante à l'Etat français de m'avoir offert cela. Et à mon mari qui a géré la famille restée à Paris !
Sur le plan professionnel, j'ai quinze ans d'expérience dans l'administration française à mon actif, au Ministère de l'intérieur (où je me suis occupée de sujets aussi variés que l'immigration, la décentralisation, la responsabilité pénale des hauts-fonctionnaires..) et à la direction du budget du ministère de l'Economie (où j'avais en charge les crédits de l'emploi et de la formation professionnelle)..

? pas vraiment, le même domaine, comment avez-vous fait le pont entre le service public et le secteur privé pour aider les entreprises ?

Lorsqu'on vient du domaine public, il n'est pas évident de se "recaser" dans le business, cela pouvant être assez "stigmatisant" dans un endroit comme Hong Kong. Mais ce qui compte d'abord pour moi, indifféremment du domaine dans lequel je travaille, c'est de bien faire ce que je fais, d'être à l'écoute et au service des sociétés qu'on accompagne, de créer un partenariat avec elles pour leur permettre de bénéficier de l'extraordinaire connaissance du marché que nous avons, grâce à nos membres. Ensuite, diriger une structure de plus de vingt personnes est passionnant, quel que soit le secteur car c'est pour moi un challenge que d'essayer de permettre à chacun d'exceller dans ce qu'il fait au service de nos petites comme de nos grandes entreprises membres. Finalement, cela n'a pas été si difficile parce qu'à la Chambre de Commerce, j'ai bénéficié d'une extraordinaire confiance et du support d'une équipe de 24 personnes. La Chambre, c'est un outil d'une grande richesse avec tout un réseau de connections on the ground, grâce aux comités, à la culture des affaires et à l'expérience de terrain accumulée, précieuse.
Au travers de notre service Appui aux entreprises, nous menons à bien des missions pour aider les sociétés françaises à se développer sur Hong Kong, leur permettre de comprendre le marché et de définir leur stratégie de développement. Hong Kong est un lieu privilégié, la porte d'entrée sur la Chine qu'il ne faut pas sous-estimer sous peine de ne pas réussir ensuite toute son implantation en Chine.        
Aujourd'hui, la FCCIHK accompagne individuellement et sur mesure plus de 120 entreprises par an et ces services, facturés, donnent une bouffée d'air financière qui permet d'assurer de façon très professionnelle le fonctionnement de la chambre et le développement de nouveaux services dont bénéficient tous les membres, sans alourdir leurs cotisations.

Maintenant que vous êtes à la direction de la Chambre de Commerce Française de Hong Kong, quelle direction allez-vous lui donner ?

Il n'est pas question pour moi de réinventer quoi que ce soit. Je ne souhaite pas créer de rupture mais poursuivre dans la continuité de ce qui a été mis en place par Maryse Kraatz, sous la présidence de Nicolas Borit et des instances dirigeantes de la chambre. Je souhaite également poursuivre les relations étroites qui permettent à la chambre d'être un acteur clé de la communauté d'affaires internationales et, je l'espère, une source de  proposition et un point d'échange pour le gouvernement. Le résultat de ce travail a été d'ailleurs été reconnu deux années de suite par nos pairs, par le prix de la meilleure contribution du service Appui aux entreprises en 2011.
Cependant, continuité ne veut pas dire immobilisme et nous continuerons à nous développer en nous appuyant sur deux axes clés : l'écoute des besoins de nos membres et le professionnalisme.   
L'écoute de nos membres est indispensable pour comprendre leurs  besoins et les secteurs à promouvoir, continuer à apporter du "sur mesure" alors que le nombre d'adhérents ne cesse de croitre et que nous souhaitons encore et toujours améliorer nos services aux entreprises. Pour faire face à ce défi, notre organisation interne a été revue et elle s'organise désormais autour de deux pôles : le service aux membres dirigé par Julie Pourtois d'une part et les services professionnels -Business services ? dirigés par Delphine Colson pour la partie Appui aux entreprises et Dolora Angeles pour le recrutement d'autre part.  
Julie Pourtois doit avoir une vision globale de tout ce qui concerne nos membres ? communication, événements, etc. -  afin d'éviter les cloisonnements et de garantir une approche qualitative et sur mesure dans laquelle chacun des membres trouve son compte : les 15 comités sectoriels auxquels participent 470 de nos membres forment la colonne vertébrale de cette partie de l'organisation.   
Delphine Colson et Dolora Angeles sont quant à elles en charge de tous les services et développements qui génèrent des revenus pour la chambre et lui permettent ainsi d'assurer le financement de sa croissance dans un constant souci de qualité et d'efficacité. Il s'agit d'assurer un cercle vertueux et aujourd'hui la grande majorité des entreprises qui travaillent avec le département Appui ou le Recrutement deviennent membres de la chambre ou se rapprochent de nos membres pour répondre à leurs besoins L'accueil en permanence de nouvelles entreprises, de nouveaux membres est une grande chance et une grande richesse pour la chambre et la communauté d'affaires que nous représentons. C'est aussi un challenge car ces nouveaux membres dynamiques ont aussi de nouvelles aspirations auxquelles il nous faut répondre.

Pour conclure, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur le personnel et sur les valeurs qui vous tiennent à c?ur pour la Chambre de Commerce que vous dirigez maintenant ?

L'équipe permanente est jeune, la moyenne d'âge ne dépasse pas 30/35 ans, et je voudrais en souligner la qualité : tous sont dédiés à leur travail, ne comptent pas leurs heures et il règne un excellent état d'esprit avec des vraies valeurs d'échanges et de partage.
Les valeurs défendues par la chambre sont celles du multiculturalisme, de l'écoute et de l'ouverture. C'est l'une des raisons pour lesquelles la langue de communication est l'anglais et qu'elle le restera. Je suis une représentante de la communauté française mais en tant que directrice de la chambre de commerce mon rôle n'est pas d'être pro-française, il est d'être au service des membres, dans leur diversité, à qui il faut offrir un outil ouvert aux domaines des possibilités. Et s'il est facile de s'implanter à Hong Kong, l'accès au marché est lui, parfois difficile : la chambre est donc une clé pour aider les entrepreneurs à y accéder. Elle est une plateforme pour se créer des réseaux, pour échanger des informations, partager et mettre en ?uvre de nouvelles idées alors que les idées reçues n'y ont pas leur place.

FCCIHK ?French Chamber of Commerce & Industry in Hong Kong

La Chambre en quelques chiffres et éléments clés de l'année (Extrait du rapport annuel présenté en septembre) :

840 membres
55% grandes entreprises - 45% PME
71% hommes - 29% femmes
70% francophones - 30% non  francophones

Une représentation par secteurs qui colle à celle du tissu économique hongkongais

470 membres actifs dans 15 comités

55 nouvelles entreprises implantées à Hong Kong

220 PME conseillées
Prix de la meilleure contribution du service Appui aux entreprises 2011

100 événements organisés pendant l'année

Lobbying : 4 recommandations au gouvernement de HKSAR

Publication : Refonte du magazine HongKong Echos distribué à 25.000 exemplaires

 

Propos recueillis par Sophie Mabru (www.lepetitjournal.com/hongkong.html), lundi 29 octobre 2012


Lien du site FCCIHK  ICI

Voir aussi nos articles :
RENCONTRE ? Maryse Kraatz à la tête d'une Chambre de Commerce Française so British !
MARYSE KRAATZ ? "plus de 825 membres à a Chambre de Commerce Française de Hong Kong !"

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Publié le 29 octobre 2012, mis à jour le 21 octobre 2013

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