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Blinken, Gates, Musk... dialogue à deux vitesses entre la Chine et les Etats Unis

Alors que Washington et Pékin sont à couteaux tirés sur la scène géopolitique, la visite récente d’Anthony Blinken en Chine prouve que la volonté des deux super puissances de dialoguer est toujours présente.  Au même moment, la Chine envoie son nouveau premier ministre en Europe et le parti hongkongais Bauhinia se rend à Washington. Que se passe-t-il ?

blinken Xi jingpingblinken Xi jingping
Écrit par Camille Gaujacq
Publié le 20 juin 2023

Les oligarques américains, nouveaux ambassadeurs à Pékin

Les relations commerciales sino-américaines se sont légèrement réchauffées récemment avec la venue fin mai d’Elon Musk en Chine, sa première visite depuis trois ans. Le multimilliardaire a rencontré un certain nombre de haut-fonctionnaires chinois dont le ministre des Affaires Etrangères, le ministre de l’Industrie, le vice-premier ministre, ainsi que le secrétaire du parti communiste à Shanghai. Durant sa visite, Musk a fait l'éloge des réalisations de la Chine, affirmant s'opposer au "découplage" sino-américain et souhaitant continuer développer les activités de Tesla en Chine. Deux semaines plus tard, c’est Bill Gates qui rencontrait le président chinois Xi Jinping, discussions retransmises sur la chaine de télévision chinoise CCTV. Lors de leur échange, Xi Jinping a appelé Gates son "vieil ami" et rappelé qu’il était le "premier ami Américain qu’il avait rencontré à Pékin cette année".

bill gates xi jingping

Relations diplomatiques complexes entre la Chine et l'Occident

Le ton amical de la visite des deux milliardaires a donné l’espoir d’une amélioration des relations sino-américaines lors de la visite programmée du Secrétaire d’Etat américain Anthony Blinken en Chine le weekend dernier. Malheureusement, cette dernière n’a apporté que peu de perspectives de réchauffement des relations entre les deux nations. La visite, qui avait été repoussée à la suite de l’incident du ballon espion en début de cette année, était une opportunité pour la Chine et les Etats Unis de réaffirmer leur volonté d’éviter une escalade vers un conflit potentiel ainsi que de stabiliser leurs relations économiques. Un premier pas important vers un apaisement des relations Sino-Américaines, mais de nombreux points clivants restent sans réponses tels la question de Taiwan, l’absence de communications militaires entre les deux blocs, ainsi que les sanctions économiques de Washington vis-à-vis de la Chine.

Au même moment, le nouveau premier ministre Chinois Li Qiang effectue une visite en Europe, sa première visite officielle à l’étranger. Lors de sa rencontre mardi avec le chancelier Allemand Olaf Scholz, Li et sa délégation ont tenté d’apaiser les doutes des Européens quant à leurs relations avec la Chine, insistant que "l’interdépendance n’est pas un risque pour les firmes européennes". La délégation chinoise doit se rendre à Paris pour rencontrer Emanuel Macron. Le président français avait à plusieurs reprises mentionné son désir de constituer un bloc européen indépendant des Etats Unis, en particulier dans sa gestion des relations avec la Chine.

Une délégation hongkongaise reçue à Washington

Alors que Anthony Blinken rencontrait Xi Jinping à Pékin, le parti politique hongkongais Bauhinia à envoyé une délégation aux Etats Unis. Ce parti pro-Pékin est le premier groupe politique de Hong Kong à se rendre aux États-Unis depuis l'imposition de la Loi sur la Sécurité Nationale en 2020. Ses dirigeants se sont engagés à promouvoir la ville dans un contexte de relations tendues. Durant la visite de 6 jours, la délégation prévoit des réunions à huis clos avec le département d'État américain, le Congrès et plusieurs think tanks influents dont le Brookings Institution et l'Asia Society. Rappelons que le Chief Executive de Hong Kong John Lee est encore l’objet de sanctions pour son rôle dans la répression des manifestations. Au début du mois, la Chine a demandé aux États-Unis de remplir leurs obligations en tant qu'hôte du forum de coopération économique Asie-Pacifique (APEC) en novembre et d'autoriser M. Lee à y participer. L’année dernière, l’OMC a également statué en faveur de Hong Kong lors d’un litige provoqué par les Etats Unis qui exigeaient que les labels de produits hongkongais portent l’inscription "Made in China".

A suivre...

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