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Bénédicte, la femme qui murmurait à l’oreille des bébés

Benedicte portrait bébés hong kongBenedicte portrait bébés hong kong
Bénédicte est spécialisée dans la communication gestuelle par le signe à l’usage des familles. - Photo@Bénédicte Le Caherec
Écrit par Karine Yoakim Pasquier
Publié le 9 juin 2021, mis à jour le 10 juin 2021

À Hong Kong depuis bientôt 3 ans, Bénédicte accompagne les parents au quotidien. Mais l’un de ses projets, la communication gestuelle par le signe, permet aux très jeunes enfants d’exprimer leurs besoins, dès leur plus jeune âge, à leurs parents. Soignante, maman, directrice de crèche : voilà le portrait d’une femme aux multiples casquettes, qui murmure à l’oreille des bébés.

C’est un mardi matin, dans un café près de Central que je rencontre Bénédicte Le Caherec. Cette infirmière, à la fois souriante et chaleureuse, se confie sur son parcours et sur un projet particulier qu’elle mène depuis quelques années : la communication gestuelle par le signe à l’usage des familles.

«Travailler dans la santé, c’était ma vocation!»

Pour Bénédicte, travailler dans le milieu de la santé, c’est une vocation. En effet, cette infirmière de 41 ans est plongée depuis déjà 20 ans dans cet univers particulier qu’est le soin. Mais si elle évolue dans de nombreux environnements, il y a une constante dans son travail : celui de se consacrer pleinement aux enfants.

«J’ai commencé ma carrière à l’hôpital universitaire Robert-Debré, un hôpital pédiatrique, situé dans le 19e arrondissement de Paris et dont la vocation est la prise en charge des enfants, des adolescents et des futures mères.»

 

portrait infirmière hong kong
Pour Bénédicte, la santé, c'est une vocation - Photo@ Jeshoots.com - Unsplash

 

À partir de là, Bénédicte ne s’arrête plus. Cette infirmière en pédiatrie commence tout d’abord à se consacrer aux enfants atteints de leucémie, et plus tard, à ceux en attente de greffes de reins. Puis, après 10 ans au sein de l’hôpital, elle décide de se spécialiser et passe le concours au diplôme d’État de puéricultrice. Elle retrouve les bancs des études et une fois son diplôme en poche, intègre la ville de Paris, où elle dirigera une crèche pendant 3 ans et demi, puis un centre de protection maternelle et infantile (PMI).

C’est là que sa carrière change de visage. Après avoir administré une crèche classique, Bénédicte se trouve à la tête d’un établissement accueillant 30 % d’enfants en situation de handicap. Et, afin de mieux communiquer avec les enfants dont elle s’occupe au quotidien, elle se plonge dans le monde de la langue des signes. 

«L’usage des signes désamorce énormément de frustration au quotidien»

Dès lors, Bénédicte signe. Qu’il s’agisse de bébés âgés de 10 mois à peine ou d’enfants plus grands, le système fait des merveilles. «La communication par les signes est reconnue en France depuis 2005 seulement. Puis, en 2006, la langue des signes pour bébés a émergé dans le monde de la petite enfance. Puisque dès 9-10 mois, un bébé est capable d’imiter l’adulte, l’usage des signes est possible. On utilise les compétences corporelles de l’enfant qui apparaissent avant ses compétences vocales pour échanger avec lui.»

À la maison ou en crèche, les signes permettent aux enfants de s’exprimer: «Mon plus jeune patient a commencé à signer avant 9-10 mois. Il a demandé de l’eau en recourant aux gestes. Avec ce système, les bébés peuvent formuler leurs besoins très tôt. Au quotidien, ça désamorce énormément de frustration et ça augmente la qualité de la communication au sein de la famille.»

Dès lors, Bénédicte devient porte-parole de cette méthode miracle. Au sein de ses emplois en France, elle en usera régulièrement.

 

 

Puis, un jour, alors que l’infirmière se prépare à un concours cadre de santé pour devenir formatrice, son mari apprend sa mutation à Hong Kong.

«Souvent, les enfants qui signent parlent plus vite.»

Bénédicte, son mari et ses trois filles atterrissent donc à Hong Kong en 2019. La période est agitée. «Nous sommes arrivés en plein cœur des protestations. Puis, un an après, c’était le Covid qui a frappé le monde. Notre installation s’est par conséquent faite lentement.»

Les premiers mois, Bénédicte attend que ses filles puissent entrer à l’école. En parallèle, Bénédicte cherche ses marques professionnelles. «À Hong Kong, je voulais faire de la protection maternelle et infantile privée. Le hasard étant ce qu’il est, j’ai assez rapidement pu me lancer et proposer mes services aux familles.»

Rapidement, la professionnelle se fait un réseau: «J’ai rapidement commencé à travailler avec une clientèle majoritairement française, mais également des couples mixtes.»

 

infirmière hong kong portrait
Photo@Minnie Zhou - Unsplash

 

En alternance avec les médecins, celle-ci suit les jeunes parents, d’avant la naissance jusqu’à ce que leurs enfants atteignent 3 ans et les accompagne dans leur quotidien. Qu’il s’agisse de l’alimentation, du sommeil, de leur santé, Bénédicte est là pour aider les familles à prendre leurs marques. En parallèle, celle-ci organise des ateliers divers : massages, conseils et communication gestuelle par les signes !

«Au sein de familles plurilingues, signer est pratique puisque le même signe permet de s’exprimer sur la même chose, peu importe la manière dont on le prononce. De plus, souvent, les enfants qui signent parlent plus vite.»

Mais, si Bénédicte a également quelques clients anglophones, elle se rend compte que les attentes sont différentes et que son public n’est pas le même que celui qu’elle avait en France. «Les familles françaises cherchent un suivi au long cours, un soutien au quotidien face à leurs questions et leurs doutes. Les anglophones et les Hongkongais me contactent plutôt en cas de soucis et font appel à moi pour des interrogations ponctuelles.»

«Le Covid m’a permis de travailler sans frontières»

«Pour la suite, j’ai de nombreux projets, me confie Bénédicte. Je réfléchis notamment à donner des ateliers et des classes dans un espace dédié et en groupe, si la situation l’autorise.»

Mais le Covid a ouvert d’autres perspectives à l’infirmière : «Depuis 2020, je fais également des consultations en ligne. Le Covid nous a permis de travailler sans frontières, en France, à Singapour… Et de développer de nouveaux services à distance!»

 

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