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Trois leaders étudiants du mouvement des parapluies se sont vu refuser samedi l'entrée en Chine continentale. Ils avaient annoncé il y a quelques jours qu'ils projetaient de se rendre à Pékin dans l'espoir d'exposer leurs revendications démocratiques au premier ministre chinois, Li Keqiang.
Alex Chow, Nathan Law et Eason Chung n'ont pu embarquer samedi pour Pékin : les autorités en charge de l'aéroport et la compagnie Cathay Pacific leur ont fait savoir quelque temps avant l'embarquement que leur permis d'entrée (home return permit) avait été révoqué par l'administration chinoise. Il est extrêmement rare selon le South China Morning Post qu'une telle chose se produise. Des militants pro-démocratie hongkongais ont été confrontés à ce type d'interdiction dans le passé mais on leur refusait généralement le renouvèlement de leur permis d'entrée ou ce permis leur était confisqué à leur arrivée sur le sol chinois.
"Un affront à la loi"
Alex Chow et ses compagnons se sont dits "choqués" et "en colère" d'apprendre que leurs documents de voyage avaient été invalidés. Cette décision est selon eux "un affront à la loi" et la preuve que Pékin refuse d'écouter le peuple de Hong Kong.
Après six semaines de manifestations, la Haute Cour de justice a autorisé la semaine dernière l'évacuation de certains axes routiers occupés par les protestataires à la demande de groupements de propriétaires, de taxis et de transporteurs mais a exigé que chaque ordonnance d'expulsion soit publiée dans la presse locale avant d'être mise à exécution. Samedi, la première ordonnance concernant les abords de la Citic Tower à Admiralty est parue dans les journaux locaux. Mais les étudiants semblent déterminés à ne pas capituler face à ces menaces d'évacuation. "Si la police arrête les manifestants sur les sites, nous resterons jusqu'au dernier moment, ce sera notre réponse", a expliqué samedi Alex Chow.
Barack Obama : la démocratie, un droit "universel"
Ce week-end, The Global Times a ironisé sur le "show" des étudiants et leur volonté de "créer une atmosphère de martyre". "Il est temps qu'Occupy Central se termine. Les jeunes gens qui s'y sont engagés devraient réfléchir sur la montée et la chute de l'ensemble du mouvement, réaliser qu'ils sont devenus des marionnettes et qu'ils ont été précipités dans la tourmente de jeux politiques par d'autres personnes", a jugé le journal d'état chinois. Mais les étudiants qui occupent toujours Admiralty, Mongkok et Causeway Bay ont également reçu ce week-end un soutien renouvelé de Barack Obama. Dans un discours prononcé en Australie à l'occasion du sommet du G20, le président américain a déclaré que la démocratie réclamée par les manifestants de Hong Kong n'était pas une "valeur occidentale" mais un droit "universel".
Florence Morin (www.lepetitjournal.com/hongkong) lundi 17 novembre 2014
Crédits photos capture d'écran NDTV