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Economie – Hong Kong a-t-elle de bonnes cartes à jouer pour demain ?

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Hong Kong Business
Écrit par Olivia Bugault
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 29 septembre 2017

La finance, les nouvelles technologies, Fintech et autres startups, sont les domaines où le gouvernement de Hong Kong investit énormément pour maintenir sa compétitivité et une croissance durable. Un moyen également pour alléger sa dépendance économique à la Chine même si le projet "One Belt One Road" est regardé de près.

Si les perspectives de croissance pour 2017 sont plus radieuses (+ 3 à 4% PIB), l’année 2016 a été morose, pointant à 1,5% du PIB soit un taux historiquement bas depuis la rétrocession de l'île à la Chine. En cause ? Principalement la perte de vitesse de deux secteurs clés du Port au Parfum : le tourisme et l'exportation. Deux piliers de croissance d'ailleurs étroitement liés à la relation économique privilégiée qu’Hong Kong entretient avec la Chine. Et justement, dans un article précédent, étaient mis en lumière les risques d'une trop grande dépendance entre les deux pays. Un chiffre en est l’illustration parfaite : le commerce avec la Chine représente 54% du PIB hongkongais.

C'est donc sans étonnement que depuis quelques années déjà, experts et commentateurs se demandent si les jours heureux de Hong Kong ne seraient pas derrière elle. Économiquement, l'île est-elle condamnée à décliner ?

Condamnée : non. Au contraire, Hong Kong regorge de ressources. D'après une enquête réalisée par The International Institute of Management Development, elle est même l'économie la plus compétitive au monde devant la Suisse et Singapour et ce, pour la deuxième année d’affilée*.

Un couronnement que l’île savoure mais pour assurer son avenir, elle doit se diversifier et partir à la conquête de nouvelles opportunités. Un rapport intitulé «Yes, Hong Kong CAN!» de Our Hong Kong Foundation** n'en dit pas moins et identifie quelques pistes prometteuses.

Quel relais de croissance pour demain ?

hong kong finance

Une des quatre plus grandes places financières mondiales avec New-York, Londres et Singapour, Hong Kong a tout intérêt à développer cet avantage considérable dans un monde où la finance est reine.

Entre autres, le secteur continue à défendre toutes les actions pour encourager davantage d'entreprises financières sud-asiatiques à se répertorier à Hong Kong. Ou encore, pour inciter plus d'entreprises internationales à installer leur quartier général sur l'île grâce notamment à un régime de taxation simplifié et plus avantageux. Bref, Hong Kong semble pouvoir encore booster son attractivité dans ce secteur clé.

Mais pourquoi se contenter de se reposer sur ses acquis ? D'autres domaines dans lesquels Hong Kong est pour l'instant moins performante sont considérés comme prometteurs. L'innovation est incontestablement l'un de ces secteurs d’avenir. Le Port au Parfum a une carte à jouer cependant, le rapport « Yes Hong Kong CAN ! » estime que pour prétendre à un rôle prépondérant, l'île doit investir 5 fois plus en R&D, soit des dépenses passant de 0,7% du PIB à 4% du PIB.

C’est peu dire que l’innovation est un vaste domaine. Alors où investir le temps et l'argent de l'île précisément ? Hong Kong, depuis 2015, a misé sur le filon de la Fintech mais l'étape supérieure se fait attendre. La Chine l’a bien compris qui, depuis 2010, a augmenté de 252% ses aides pour les sociétés des technologies de la finance. Rien qu'entre juillet 2015 et juin 2016, cela représente la rondelette somme de 8,8 milliards de dollars. Bien que le gouvernement hongkongais dépense moins, il n’est pas avare en initiatives qu’il multiplie, s’appliquant à créer un environnement de travail propice. Les associations, les événements et le networking ont explosé dernièrement attirant de nombreux entrepreneurs qui veulent se lancer dans «l’aventure Fintech».

Le rapport pointe du doigt d'autres relais de croissance tels que les arts créatifs (avec un zoom sur l’industrie du cinéma) ou encore les services professionnels à l'international (système de santé, éducatifs...). Si nous ne les énumérerons et développerons pas tous, un fait ressort : le Port au Parfum est loin d’être dépourvu d’atouts dans la compétition internationale.

La «Nouvelle Route de la Soie» : un projet prometteur pour Hong Kong ?

one belt one road copyright politics.ie
Politics.ie "One Belt, one Road"

 

«One belt, one road» surnommé la «Nouvelle route de la Soie du 21ème siècle» est un immense projet initié par la Chine destiné à relier 65 pays d'Asie et d'Europe soit 4,8 milliards d'habitants. La «ceinture» inclura la construction d'un réseau routier intercontinental, de lignes de train, de conduits énergétiques et de nouveaux réseaux de télécommunication connectant la Chine, l'Asie Centrale, le Moyen-Orient, l'Europe et la Russie. Quant à la «route» qui sera maritime, elle reliera les villes côtières chinoises aux ports de la Mer Rouge, Océan Indien, Mer Méditerranée et Afrique.

Un projet immensément ambitieux donc et une aubaine pour Hong Kong qui va pouvoir mettre ses services au service de cette nouvelle Route de la Soie. En effet, c'est l'occasion pour elle de s’affirmer comme la ville chinoise la plus cosmopolite. En tant que hub financier mondial doté d'infrastructures efficaces, d'un marché libre et régulé et d'institutions légales éprouvées de type occidental, Hong Kong n'a plus qu'à montrer ses muscles. Ces derniers étant particulièrement financiers, logistiques et commerciaux, des domaines où l'île est experte.

*enquête publiée en juin 2017

**publié en septembre 2016

Olivia Bugault
Publié le 27 septembre 2017, mis à jour le 29 septembre 2017

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