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Humaines et joyeuses, sculptures en bronze par Gaud

SMILE!SMILE!
SMILE! par Gaud
Écrit par Antoine Vergnaud
Publié le 17 mai 2017, mis à jour le 1 novembre 2017

Gaud, artiste française,  exposera à l’Affordable Art Fair en mai, puis pour le French May au mois de juin. Avec ses  sculptures de bronze, elle explore aussi bien le langage du corps et le for intérieur, que des sujets sociétaux avec notamment une série autour de la photographie.

Peinture, argile, dessin… les supports qu’utilise Gaud pour exprimer toute sa créativité sont nombreux. Mais ce sont bien ses pièces en  bronze, dont certaines sont fraîchement sorties de la fonderie, qu’exposera l’artiste française. Tout d’abord lors de l’Affordable Art Fair, dès le 19 mai au Hong Kong Convention and Exhibition Centre avec EXO Art Group, puis pour le French May (exposition solo SMILE!) au Comix Home Base du 15 au 18 juin. 

L’être humain, entre introspection et émotion 

A travers ses oeuvres, Gaud explore l’humain, son corps, mais aussi son intérieur, son identité à l’image de « The Dreamer », ou de la série « Layers of Life », le premier représentant un homme au regard serein et confiant, porté vers le ciel, l’autre des corps de femmes à la tête d’oignon,  symbolisant les couches de personnalité et d’expérience accumulées à travers la vie… 

Pour son  exposition solo « SMILE! », c’est le dernier travail de Gaud sur le rapport des hommes et l’évolution de la photographie qui sera mis en lumière. « La photographie, encore rare et onéreuse,  dans la première moitié du XXème siècle, était notamment utilisée pour tirer le portrait de certaines familles, et signe d’un certain confort. Puis l’usage de l’appareil photo s’est démocratisé dans la seconde moitié du XXème siècle et s’est élargi aux amis. On constituait encore des albums grâce auxquels on partageait les souvenirs. Aujourd’hui, avec les téléphones portables, la photographie remplit toujours son rôle de mémoire, mais elle est aussi incontestablement devenue un outil social individuel fort et instantané car relayée par les réseaux sociaux. La question du partage de la mémoire à moyen et long terme se pose d’ailleurs car allons-nous consulter le “cloud” comme nous feuilletions les albums cartonnés ? », explique l'artiste.

Gaud portrait
En introduisant la composition de la photo de groupe dans ses sculptures, en jouant sur la perspective pour rappeler la dimension plane de la photo, Gaud réussit à mettre en contraste les langages du corps des portraits de famille d’autrefois, bien droits, regards tournés vers l’objectif, avec ce qui est devenu aujourd’hui quelque chose de tellement quotidien qu’on oublierait presque de prendre la pose, ou à l'inverse, on la soignerait en sachant que la photo sera partagée publiquement. En attestent les nombreux selfies et leurs cadrages rognés, illustrés dans la nouvelle série « SMILE! » de Gaud ! « C’est un sujet à la fois joyeux et universel, et Hong Kong est très riche sur le sujet ».

Pendant sa jeunesse à Rennes, Gaud commence ses classes d’art et réussit le concours des Beaux-Arts. Mais le destin l’emmène d’abord dans une autre direction. Après avoir étudié en info-com, elle travaille en tant que RH dans des sociétés internationales. Cet univers ne lui convenant plus, elle décide d’embrasser une carrière d’artiste il y a maintenant une dizaine d’années. « Cela faisait un moment que j’avais envie de changer », précise Gaud, qui vit à Hong Kong depuis trois ans. 

Après être arrivée de Paris où elle a suivi diverses formations continues dans des écoles d’art comme l’Ecole Nationale des Beaux-Arts ou les Ateliers des Arts Décoratifs, tout en se faisant la main dans les ateliers privés de la ville, Gaud, qui manie autant le pinceau que les spatules et couteaux, est aujourd’hui artiste locataire du Hong Kong Visual Arts Centre, et met désormais l’accent sur la sculpture en bronze qu’elle aime pour sa pérennité.

Le bronze, un travail long et minutieux

Pour ces deux expositions à venir, Gaud faisait ses derniers préparatifs dans une fonderie d’art proche de Shanghai. Le processus, long de cinq semaines, mobilise jusqu’à cinq personnes. La sculptrice vient s’assurer à chaque étape clé que le moindre petit détail soit respecté et retouche les pièces qui ont subi les aléas du moulage. Il faut bien deux mois à l'artiste pour obtenir sa pièce en bronze, entre la création en terre cuite ou en plâtre, les étapes de moulages en silicone puis en céramique, la fonte du bronze à des températures extrêmes, et la ciselure. La touche ultime est la patine qui donnera à la sculpture sa teinte finale. 

The Dreamer par Gaud
The Dreamer par Gaud

 

 - mercredi 17 mai 2017

Antoine Vergnaud journaliste
Publié le 17 mai 2017, mis à jour le 1 novembre 2017

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